Afrique: L’essentiel n’est pas de s’unir mais d’avoir un ennemi commun. Par ASSOUKA

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Afrique: L’essentiel n’est pas de s’unir mais d’avoir un ennemi commun Par ASSOUKA

L’unité africaine est un cheval de bataille qui voit se succéder des générations de cavaliers tout autant valeureux que volontaires. L’Afrique a toujours connu une pluralité de peuples et de tribus simplement unis devant la nécessité de définir et de maintenir un Culte des morts associé le plus souvent à une lignée d’ancêtres. Chaque région ayant son panthéon et rites que le voyageur ou le commerçant se mettait en devoir de respecter le temps de son passage. Cette foi primordiale et issue des questionnements de l’âme a laissé place à la révélation de l’Éternité et de son nouveau séjour dans l’autre monde. Animisme et Islam universel ont su alors cohabiter selon les époques et les régions.

Néanmoins, un phénomène de standardisation culturelle par le biais des religions et des langues de leur diffusion a accosté et essaimé un modèle de sous-ensembles ne tenant pas compte de la diversité du continent. La logique de rassemblement a été depuis poursuivie en passant de la réalité de peuples sous la domination d’un souverain local puissant ayant des liens tribaux ou des attributs reconnus à un regroupement arbitraire de peuplades par souci administratif et point de vue exogène.

Depuis la course à l’unité égalitaire et paritaire est lancée avec des efforts pour fédérer qui font penser à un exercice de « team building » où il faut tenir compte des intérêts et réticences de chacun. Pendant que ces « états sous vérins » se querellent sur le mot d’ordre d’union, les grands architectes et artisans de la discorde cimentent plus et en secret le mur de leur prison à grand renfort de taloches, règles et truelles. Pis encore, l’extradition se négocie déjà de la prison vers une réserve économique où l’accès à des produits à bas coûts travestissent la dépendance en pouvoir de consommation. Pourquoi alors continuer à chercher un socle unique ou un projet commun de construction pour l’Afrique qui a toujours vécu dans la diversité tandis que s’unir face une menace grave d’aliénation économique serait un fort raccourci d’engagement des populations. Le tout est une question de prise de conscience du danger et d’exaspérations face au frein à l’accès à une richesse disponible mais qui ne bénéficie pas à tous. La plupart des dirigeants de cette génération pro émergence économique n’oubliera sans doute pas ses prédécesseurs résistants et illustres (Keita, Shaka, Tall, Nzinga, Cabral, Sankara, Mandela…) qui ont osé ce qui leur semble impossible à faire à cause des intrications secrètes auxquelles ils ont souscrit eux-mêmes pour parvenir au pouvoir. Le Pouvoir se mérite et est une mission de service à la nation et non de rayonnement personnel. L’Afrique ne pourra sans doute pas s’en sortir sans partenariat. Ainsi, le choix doit se faire dans un esprit de partage d’un dessein d’affirmation où les parties prenantes de ce revirement prennent la mesure du réel combat à mener sur soi et son conditionnement. Les nombreuses diasporas noires et autres bonnes volontés exilées par l’absence de conditions sociales favorables sont autant de piliers sur lequel construire le nouveau Royaume Noir fait d’une diversité de peuples alliés pour la défense et l’émergence de leur continent.

Le Recteur de ma famille spirituelle vous raconterait sûrement cette histoire de notre gnose, pour vous éveiller à la nouvelle dimension de ce combat :

Le tapis

D’yeux avait deux pupilles de son état qui lui permettaient de juger son point de vue. Un jour il décida d’aller à son atelier fabriquer un miroir en laissant la Calebasse où il vivait à la garde des deux mineurs. Il leur confia à chacun un tapis en peaux-pierre d’un blanc parfait en les exhortant à prier pour qu’il ne manque pas de Lumière pendant qu’il réfléchirait. L’aîné qui était de la nature des Djinns dit à son cousin Homme « Allons donc nous promener dans le jardin ». Une fois-là l’aîné dit encore à son cousin Homme « Descend donc dans le puits pour y recueillir de l’eau pour que nous arrosions les plantes. Vois-tu, je porte des chaussures et je ne suis pas aussi habile que toi qui est pieds nus ». L’Homme travaillait dur pour arroser les arbres fruitiers tandis que le Djinn passait son temps à apprécier la senteur des fleurs. Quand ils revinrent dans la Calebasse et que ce fut l’heure de la prière, l’Homme se rendit compte que ses pieds plein de boue saliraient le tapis. Le Djinn lui dit « va donc te purifier avec un peu d’eau ». En l’absence de l’Homme, Djinn se dit « Je ne peux enlever mes chaussures pour prier et de l’eau en abîmerait le cuir. Je vais donc essuyer mes pieds sur le tapis de l’Homme pour garder la pureté de mon tapis. De plus je vais y répandre des roses pour le parfumer ». L’Homme revint et vit son tapis souillé. Le Djinn lui fit comprendre que ceux qui ont des chaussures sont les préférés de D’yeux et qu’il fallait qu’il l’aide à rester pur en acceptant qu’il utilise son tapis. L’Homme confus mais longanime resta accroupis devant son tapis pour prier pendant que le Djinn priait l’air supérieur et superbe sur le sien. Ceci se répéta tous les jours, tant et si bien que le tapis de l’Homme pris la couleur noir de la terre et celui du Djinn le rouge des roses. D’yeux revint de son atelier sourcilleux et soucieux de savoir quels cils ou imbéciles l’avaient bridé d’autant de blancs de mémoire pendant qu’il concevait ce nouvel objet. Le Djinn s’avança et accusa l’Homme de ne pas avoir un tapis pur tandis que le sien était bien odorant et plus pur que jamais. D’yeux considéra les deux tapis et dis « Comme ce noir est apaisant à ma vue. Homme je vais accrocher ton tapis sur le mur de mon logis afin de méditer dessus et me reposer de la logique. J’en ferai un symbole d’accomplissement pour ceux qui fournissent des efforts tout en restant fiers et soumis. Je te donne ce miroir en échange pour que tu puisses continuer à prier selon ton état d’âme. Hérite aussi du jardin où tu as tant travaillé. ». Puis il se tourna vers le Djinn et lui dis « Ôte toi de ma vue avec ce parfum qui risquerait de faire couler des larmes sur mon Saint visage. Tu aimes la sophistication matérielle et te crois toujours le plus rusé. Garde ta pureté et ta préciosité loin de moi tant que tu affecteras les relents de ton esprit. Je t’envoie donc dans les roses tant que tu ne changeras pas d’attitude ». Sur ceux D’yeux s’endormit. Nul ne sut à quoi il rêva mais depuis ce jour l’Homme a le bonheur en point de mire et le Djinn s’évertue à l’endormir avec son eau de rose. »

« Réveille-toi Ô Afrique, tu es un géant qui ne dors pas, mais qui ne crois juste plus en lui »

Afrique: L'essentiel n'est pas de s'unir


Cet article a été rédigé par ASSOUKA du blog Le Cri de la Calebasse.
Bio de ASSOUKA : le Mystère du double de l’Auteur. Il est le personnage d’une série de textes qui permettent de suivre et de comprendre une formidable aventure spirituelle dont l’accomplissement permettra à un Peuple de faire résonner Le Cri de la Calebasse.

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