Fabrice Éboué fait le buzz avec son nouveau film qui a pour thème l’Afrique.
Avec Le Crocodile du Botswanga », il signe une comédie décapante sur les autocrates africains et la Françafrique. Il raconte à Jeune Afrique la genèse de ce film : « Nous sommes tombés « sous le charme » des fameuses vidéos de Moussa Dadis Camara qui ont fait le tour de la planète. Ce capitaine avait la faculté d’être un grand guignol à un instant et très dangereux la seconde d’après. Nous nous en sommes clairement inspirés. Évidemment, il faut tout de même un certain recul parce que ce n’est pas toujours drôle : l’avenir d’un pays pauvre est en jeu… Et puis Dadis, malgré les aspects extrêmes de sa personnalité, a mené ses combats contre le trafic de drogue et la corruption avec du coeur et de réelles convictions. Il aimait réellement son pays. Le problème, c’est quand la mégalomanie aidant il a fini par se préférer à son pays. »
Le Crocodile du Botswanga par previewnet
« J’ai fait l’amalgame de tout ce que j’ai pu entendre ou lire sur les chefs d’État africains. C’est une comédie, et il faut que ce soit drôle, au final. »
Toujours dans la même interview il confie pourquoi ce sujet lui tient à coeur en 2014 : « Comment ne pas le faire avec ce qui se passe au Mali et en Centrafrique ! Mais au-delà, pourquoi ai-je traité ce sujet, en dehors du fait que je suis d’origine camerounaise par mon père et que je m’intéresse à l’époque qu’il a vécue ? Parce que les relations de la France avec l’Afrique perdurent sur le plan géopolitique, mais aussi dans tous les grands débats politiques. On se pose mille et une questions sur l’intégration, l’immigration, la repentance ou l’islam en France, mais on ne traite pas le sujet en profondeur. Alors que tout découle de ce passé que la France n’a jamais mis à plat. La question symbolique de l’hymne national et du football, que j’ai reprise dans le film, est très signifiante. Pourquoi reproche-t-on aux joueurs noirs de ne pas chanter l’hymne national ? Tant que la France n’aura pas fait son examen de conscience, on aura du mal à avancer ensemble. »
Il né le 7 juin 1977 à Maisons-Alfort et il a été élevé à Nogent-sur-Marne. Son père, qui a grandi au Cameroun s’est installé en France pour faire des études de médecine. Il est aujourd’hui gynécologue-obstétricien.
Sa mère, originaire de Beuvron-en-Auge, une vraie normande du Calvados, est professeur agrégée d’histoire.
Fabrice Éboué a toujours eu deux passions le cinéma et la musique. Il a fait partie du groupe de rap Club Splifton, produit par Aelpéacha. Il est très proche du rappeur-producteur de G-Funk français Aelpéacha.
C’est en solo qu’il a percé dans les années 2000, en se produisant aux Blancs Manteaux, en 2005, au Théâtre de 10 heures, au Trianon avec deux spectacles, Alleluia ! et Envers et contre tout !, mis en scène par Kader Aoun.
En 2005, se glisse dans la peau d’un curé fou dans un court-métrage de Francis Lalanne, aux côtés de Jean-Pierre Castaldi et de Christian Décamps.
De 2006 à juillet 2008, il participe aussi à T’empêches tout le monde de dormir, l’émission de Marc-Olivier Fogiel sur M6.
Depuis 2008, il est chroniqueur régulier dans On va s’gêner, l’émission de Laurent Ruquier sur Europe 1.
On le voit, il a plusieurs casquettes.
En mars 2009, l’humoriste a été élu « Macho d’argent » par les Chiennes de garde pour la phrase humoristique : « Le féminisme, c’est pas seulement des femmes autoritaires ou des mal-baisées, c’est aussi des lesbiennes ! ».
Il devient vraiment célèbre au cinéma en 2010 avec son rôle dans Fatal de Michaël Youn.
En octobre 2010, il réalise son premier film avec son ancien collègue du Jamel Comedy Club, Thomas Ngijol, intitulé Case départ, une comédie sur l’esclavage dont l’action se passe aux Antilles. Il y est également acteur ainsi que le scénariste.
Il vit avec la comédienne Amelle Chahbi.
Son nouveau film, lui a permis de bien renouer avec ses racines africaines, et il compte bien s’investir plus encore s’il le peut. « J’avais envie de tourner dans le pays de mon père, comme Thomas Ngijol, qui est aussi camerounais. Après, il y a la logistique, le lieu adéquat, les décors, les techniciens sur place… Bref, nous n’avons pas réussi à monter le film là-bas. Mais à Cuba où il y a un cinéma d’État, pas cher, avec des techniciens très performants. M. Castro nous a accueillis à bras ouverts. (…) Mes racines camerounaises sont de plus en plus importantes. Mon père ne nous y a pas emmenés quand on était petits, j’ai découvert le pays sur le tard, et maintenant j’y retourne de plus en plus souvent avec une envie de garder le lien et d’essayer de voir ce qu’il est possible d’y faire. Le Cameroun n’a même plus une salle cinéma. Mais c’est lent et compliqué. »
Filmographie
Acteur
2006 : Léthé (court-métrage) de Antonin Martin-Hilbert
2009 : Le Chihuahua de Beverly Hills de Raja Gosnell : Delgado (voix française)
2009 : Le fond du trou (court-métrage) d’Arnaud Ladagnous
2009 : Inside jamel comedy club (série TV documentaire) : lui-même
2011 : Fatal de Michaël Youn : Bruce Keita
2011 : Case départ de Lionel Steketee, Fabrice Eboué et Thomas Ngijol : Régis
2011 : Sans pudeur ni morale de Jean-Pascal Zadi
2013 : Denis de Lionel Bailliu : Vincent
2014 : Le Crocodile du Botswanga de Fabrice Eboué et Lionel Steketee : Didier
2014 : Amour sur place ou à emporter : le film ! de Amelle Chahbi : Bernard
Scénariste
2009 : Inside jamel comedy club (série TV documentaire, fictionnel et parodique)
2011 : Case départ de Thomas Ngijol, Fabrice Eboué et Lionel Steketee
2011 : United colors of Jean-Luc de Jérôme L’Hotsky, coécrit avec Jérôme L’Hotsky et Mohamed
2014 : Le Crocodile du Botswanga coécrit avec Lionel Steketee
Réalisateur
2011 : Case départ coréalisé avec Thomas Ngijol et Lionel Steketee
2014 : Le Crocodile du Botswanga coréalisé avec Lionel Steketee
Spectacles
Comédien
2010 : Faites entrer Fabrice Éboué (one-man show), Théâtre Le Temple, Casino de Paris
2013 : Fabrice Éboué, levez- vous (one-man show), Théâtre La Comédie Caumartin
Metteur en scène
2011 : Amour sur place ou à emporter, avec Amelle Chahbi et Noom, Théâtre Le Temple
2011 : Comedy Gospel de Claudia Tagbo, Théâtre des Mathurins
Musique
1999 : Rappeur sur Embauche pour la débauche du Club Splifton sous le nom de Mr. Faf
2004 : Interlude sur l’album J’arrive Jamais d’Aelpéacha sous le nom de Dr Fabrice
2006 : Rappeur sur le titre Fais ce qu’il te plait sur l’album-compilation Lâche 7 M*rde d’Aelpéacha sous le nom de Dr Fabrice
2007 : Interlude sur l’album 50/50 d’Aelpéacha & J’L’Tismé (de Tout simplement noir)
2008 : Interlude sur l’album Le Pèlerinage d’Aelpéacha sous le nom de Pasteur Fabrice
2008 : Citation du poème Le Mal sur l’album hommage à Arthur Rimbaud réalisé par le compositeur / joueur de didgeridoo Raphaël Didjaman sur le label Musical Tribal zik Records
2009 : Interlude sur l’album Le Pèlerinage : Golden Throat Edition d’Aelpéacha sous le nom de Pasteur Fabrice
2009 : Rappeur sous le nom de Dr Fabrice et une interlude sous le nom de Pasteur Fabrice sur l’album Studio Delaplage : Chargé d’Aelpéacha.
2010 : Il parodie Mignon, Mignon, le tube de René la Taupe, en se déguisant en lézard avec des paroles provocatrices.
2011 : Lors du tournage de son film Case Départ, il participe à La Zagada avec Thomas Ngijol, morceau qui parodie les tubes de l’été, et le style de musique Coupé-décalé (notamment les chansons du groupe Magic System).
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