Montréal a arboré une fresque géante en soutien aux communautés noires et des revendications qui émanent depuis l’assassinat de George Floyd aux États-Unis. Ce projet, une initiative de la Fondation Dynastie réunissant plusieurs organismes communautaires et artistes montréalais, est réalisé grâce au soutien de la Ville de Montréal avec le Ministère de la Culture et des Communications, dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal, ainsi que de la Société de développement commercial du Village.
Un cri de ralliement pour dénoncer l’injustice
La mort de George Floyd a déclenché de vives protestations et a suscité un mouvement de solidarité sans précédent partout à travers le monde. #BlackLivesMatter est devenu le symbole dénonçant l’injustice, les discriminations et les inégalités que peuvent subir les communautés noires à travers le monde.
« À l’instar des villes telles que Washington, New York, Los Angeles, le slogan #BlackLivesMatter a eu une forte résonance à Montréal. Nous souhaitions exprimer notre solidarité contre le racisme et les disparités en unissant nos voix au-delà des frontières à travers la puissance de l’art. Cette œuvre se veut un espace de conversations positives et un rappel durable du message de justice sociale qui est au cœur de ce mouvement », a déclaré Carla Beauvais, cofondatrice de la Fondation Dynastie.
« Depuis plusieurs années, le mouvement Black Lives Matter nous conscientise sur les enjeux liés au racisme et aux discriminations vécus par nos concitoyennes et concitoyens des communautés noires et milite pour une plus grande justice sociale. En soutenant la création de cette œuvre, la Ville de Montréal souhaite exprimer sa solidarité au mouvement et joindre sa voix pour affirmer haut et fort que la vie des Noir.e.s compte. Je réitère aujourd’hui notre ferme engagement à combattre le racisme et les discriminations systémiques en mettant en place les mesures nécessaires pour faire de Montréal une ville où toutes les Montréalaises et tous les Montréalais peuvent vivre dignement et s’épanouir pleinement », a souligné Valérie Plante, mairesse de la Ville de Montréal.
« La Société de développement commercial du Village est extrêmement heureuse d’accueillir l’initiative LA VIE DES NOIR.E.S COMPTE. Un moment plus que propice pour réitérer que notre territoire en est un d’accueil pour toutes les réalités – qu’elles soient racisées, marginalisées, trans, migrées ou encore bi-spirituelles. C’est donc porté par un souffle continu à se projeter dans l’inclusion, l’intersectionnalité et la créativité, que la multiplicité des modes de vie et des cultures de notre communauté se rencontrent et se déploient. Ensemble, chérissons et célébrons ce qui est nôtre – sous ses multiples coutures et avec toutes sans exception », a partagé Yannick Brouillette, directeur général de la SDC du Village.
Des artistes solidaires au mouvement anti-racisme
Sous la direction de Never Was Average (Harry Julmice et Hanna Che) et de Niti Marcelle Mueth, près d’une vingtaine d’artistes ont réalisé une murale de 7 mètres par 100 mètres qui s’étend sur la rue Sainte-Catherine, entre les rues Saint-Hubert et Saint-André.
Chaque lettre de LA VIE DES NOIR.E.S COMPTE a été peinte par un artiste local différent utilisant principalement une peinture blanche ainsi qu’une palette de couleur désignée afin de créer un effet d’ensemble harmonieux. La voix des communautés LGBTQ+ se retrouve également au centre de l’œuvre; les lettres COMPTE ont été peintes aux couleurs de l’arc-en-ciel faisant du même coup un clin d’œil au message d’espoir « Ça va bien aller » adopté durant la crise de la pandémie.
La lettre finale de la fresque a été peinte par les enfants de la garderie du Collège LaSalle avec l’aimable autorisation de Geurlaine Guerrier.
Chacune des lettres de #BlackLivesMatter a été peinturée par un organisme montréalais qui adresse les inégalités sociales.
C’est une première de voir une fresque de rue de ce type reprendre le slogan #BlackLivesMatter en français. La particularité linguistique de la métropole est mise à l’honneur et permet à l’œuvre de se distinguer à l’échelle internationale.
« Au delà du symbole, nous espérons que ce projet suscite une réelle prise de conscience et fasse émerger un vrai changement de société dans la lutte contre le racisme systémique », a indiqué Marhilan Lopez de Black Lives Matter Montréal.