Christine Kelly journaliste désormais sage au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel a accepté de nous livrer un long entretien sur sa vision de la diffusion du sport en France mais également nous présente son combat pour la diffusion du sport féminin ainsi que les 24h du sport féminin dans les médias le 1er Février 2014.
Credit photo: Benjamin Decoin
Son rôle au au sein du Csa, la diffusion du sport à la télévision
Pourriez-vous nous décrire votre fonction au Conseil Supérieur de l’ Audiovisuel (CSA) ?
Je suis une des 9 sages du Csa. En clair le Csa est présidé par Olivier Schrameck et toutes les décisions sont prises de façon collégiale par les 9 membres. Chacun a des portefeuilles. Des dossiers mensuels sur lesquels il travaille. Je m’occupe de la publicité, de la santé, du sport, de la protection du jeune public ou encore des chaines du service public. 300 personnes travaillent sur ces dossiers avec nous au Csa. Beaucoup de grandes compétitions sportives sont désormais diffusées par des chaînes payantes.
La diffusion gratuite des compétitions des sports les plus regardés est-elle en danger en France?
Les plus grandes compétitions sportives sont en gratuit mais les choses peuvent évoluer très vite. Le constat est clair et alarmant. Les chaînes ont de moins en moins de ressources publicitaires, elles ont moins de fonds pour acheter les droits du sport qui n’arrêtent pas de croître de façon exponentielle. L’équation est simple, les chaînes qui diffusent du contenu gratuit auront de plus en plus de mal à acheter les droits. Le sport risque donc de plus en plus de se retrouver sur les réseaux payant. Tant mieux pour les chaînes payantes mais il faut veiller à un juste équilibre de le représentation du sport. C’est un enjeu de société, un enjeu de santé, un enjeu fondamental.
Quel benchmark ou best pratices pouvez-vous retenir de nos voisins européens sur la diffusion gratuite des compétitions sportives?
Le Ministère des Sports et le Csa fera une étude au niveau européen. C’est en cours. Ce que je peux dire c’est que les droits sportifs coûtent chers partout mais le sport est moins télédépendant ailleurs en Europe qu’en France. Exemple: les stades appartiennent aux collectivités en France et aux clubs en Angleterre et ces derniers monétisent mieux leur billetterie, entre autres, pour parler du football.
Le Csa peut-il travailler en collaboration avec les ligues et fédérations sportives sur certaines problématiques?
C’est ce que nous faisons sur les 24h du sport féminin: une grande première dans l’histoire de la télévision et de la radio française. Cette journée que j’ai crée le 1er février 2014 montre qu’on peut avancer ensemble malgré des divergences sur certains points. Ce qui nous rapproche est plus fort que ce qui nous éloigne.
Quel rôle joue ou peut jouer le Csa pour défendre les sportifs les plus médiatisés contre les attaques de certains medias ou journalistes ?
Je suis très attachée à la liberté de la presse et à la liberté éditoriale. La limite peut être franchie lorsqu’il y a atteinte à la dignité humaine, incitation à la haine par exemple et là la loi nous demande d’intervenir.
Y a t-il une réflexion autour de cette question et le cas échéant, des consultants/ intervenants tv ou leur employeur peuvent-ils recevoir des rappels à l’ordre ?
Oui cela peut arriver et c’est arrivé. Mais c’est vraiment exceptionnel. Les consultants et intervenants sont en général respectueux. Et lorsqu’ils dérapent le premier censeur est le téléspectateur ou l’auditeur.
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