Chronique d’une Gaboma #1 Par Celine M.

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Céline M, Gabonaise, blogueuse et nouvelle chroniqueuse pour Afrokanlife. Mon introduction s’arrête là et si vous voulez en savoir plus, suivez-moi sur Twitter, mais surtout lisez mes chroniques d’une Gaboma (et les autres articles bien sûr, d’ailleurs abonnez-vous à la newsletter et likez la page Facebook) !

Pour un début, je vais essayer de vous donner mon humble avis sur la “relation” qui‎ existe entre la Culture Musicale du Cameroun, et celle du Gabon, particulièrement le public Gabonais, d’ailleurs de plus en plus réceptif. D’emblée, lorsqu’on parle de musique camerounaise, le commun des mortels (peut-être pas, mais souvenez-vous que je parle de nous, Gabonais) voit la très extravagante Lady Ponce, oui tant sans son habillement que dans ses chansons. Ce que le Gabonais voit dans sa musique : du son pour les bars, des rythmes qui font danser mais sans plus pousser la curiosité. Ce que le Camerounais voit : Tout un A-R-T.

Récemment, on découvrait Mani Bella sur Trace Africa (Je vais y revenir), avec son fameux titre “Pala Pala”. Pour tout vous dire, on a été surpris par les paroles osées et drôles qui sont néanmoins véridiques dans une certaine  mesure. Là encore, à part ambiancer les 241 et leur offrir de nouvelles expressions, le titre n’a pas été écouté pour le fond mais juste pour la forme.

Concernant le très Urbain (je parle du Rap, du Hip Hop, etc.) on a Stanley Enow ,figure incontournable du Rap Camerounais qui a su valablement s’imposer au sein du public Gabonais. 2013, Trace Urban diffuse “Hein Père” et on découvre un artiste qui arrive à fusionner le moderne et le traditionnel de par sa musicalité et qui offre un clip aux allures de vidéo virale. Refrain entraînant, lyrics relativement faciles à répéter et c’est l’accord parfait. Stanley s’assure là un accueil somptueux auprès des jeunes Gabonais qui font de “Hein Père”  leur hymne.

On a aussi les artistes Empire qui se sont imposés auprès du public 241 ou du moins le temps d’un été (ben quoi ? C’est l’été dans certains pays à ce moment-là !). Je parle ici de Magasco & Duc-Z avec leur chanson Fine Boy, titre phare qui nous a permis, nous Gabonais, de peaufiner nos pas de Ntcham, danse elle aussi phare de l’été 2014. Je précise quand même que nos limitrophes et nous utilisons les mêmes expressions pour désigner des choses souvent différentes. C’est justement le cas de “Ntcham” qui veut dire “bagarre” chez les 237.

Enfin, Jovi, “Ca$h», *soupir* ! Été 2014 (encore une fois), je découvre donc “Ca$h” et au début, je dois avouer que je reste mitigée. Déjà parce que la barrière linguistique (pidgin) pèse sur mon appréciation mais aussi parce que je peine très souvent à sortir de mes frontières Gabonaises, musicalement parlant. Je dois aussi avouer que je me suis cependant laissée entièrement séduire par le beat. (Oui, ça veut dire que si le beat était merdique, on en serait pas là). Puis, quelques temps après ma découverte audio, ce fut la mise en ligne du clip et là ! Le “coup de foudre”! Un clip moderne à souhait contrasté par les rythmes africains-tribaux du beat, je suis littéralement (que les moins de 18 ans ferment la page *ahem*) restée sur le cul.

A mon sens, le problème de l’exportation musicale dans certaines régions est très complexe. D’ailleurs, cela nous pousse à nous demander pourquoi certains pays africains arrivent à le faire mieux que d’autres. Je pense que le souci se trouve au niveau de la pensée humaine, la pensée africaine (excusez la tautologie). On a tendance à oublier de valoriser nos cultures dans nos différents travaux, ce qui est relativement pénalisant. Mais ça, voyez-vous, ça pourrait faire l’objet d’un autre billet 😉 .

Pour revenir à mon sujet, je tiens à fermement souligner que nous Gabonais (Si je dis “Les”, ça peut mal passer mais je ne suis pas concernée), on attend tout de Trace Urban et de Trace Africa. Si un titre n’est pas diffusé sur ces chaînes, 90% des Gabonais ne connaîtront pas nombre de bons artistes et de hits. D’aucuns diront que c’est le manque de culture “Web” qui en est la cause majeure. Si vous avez un début de réponse, faites le moi savoir.

Envoyé du cellulaire de Céline M.


Bio de Céline: Bloggeuse a temps partiel. Insolente et membre du Plus Size Gang a temps plein. Détentrice d’une vie pleine de tribulations et terne a la fois.

Blog: Le Blog de Lady Cee

Twitter: @ItsLadyCee