Les Camerounais prêts à venir en aide aux PME via le crowdfunding Par Dorothée Danedjo

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Dans le cadre de l’African Story Challenge-Business & Technology Cycle, Dorothé Danedjo a écrit l’article qui suit sur le Crowdfunding (financement participatif) au Cameroun .

Au Cameroun, cinq success stories web et TIC de ce type sont d’actualité. Olivier Madiba a réussi à lancer une firme de jeux vidéo “Kiro’o Games”, productrice du tout premier jeu vidéo d’origine camerounaise “Aurion l’héritage des Kori-Odan”. Joëlle Ebongue à son tour, plus connue sous le nom d’artiste Elyons est la créatrice de “La vie d’Ebène Duta”, une bande dessinée originellement distribuée sur les web via les medias sociaux. Tout près d’eux, Arthur Zang travaille sur la tablette tactile à usage médical cardiologique, la “CardioPad”, pendant que l’équipe d’Otto Isong développe au lieu-dit “Silicon Mountain” à Buea, le porte-monnaie numérique “Pursar”. Ces 4 projets ont tout simplement suivi le modèle de financement utilisé par le webzine Afropolitain créé par des jeunes Camerounais “FashizBlack”. Concrètement la clé du succès de ces initiatives web et technologies recensées entre 2009 et 2014 : c’est le Crowdfunding.

Qu’est-ce que c’est?

Encore appelé financement participatif, ce mode de financement utilise les techniques du web 2.0: l’interactivité, les plateformes en ligne, les blogs, les réseaux sociaux et les espaces de microblogging. Il fait appel, au plus grand nombre d’internautes pour financer un projet. Il existe ainsi 4 grandes catégories de financement participatif : par don, par don à contrepartie ou récompense, par prêt et par investissement en capital encore appelé l’Equity crowdfunding”.

Comment ca marche?

En Afrique, le constat est clair, les jeunes entrepreneurs africains préfèrent le l’equity crowdfunding. Pour cela, ils utilisent pour la plupart des plateformes en ligne pour remplacer les acteurs traditionnels du financement que sont les banques et les bourses. Pour cause, ces acteurs ne croient pas toujours à la réussite financière grace aux web et aux TIC. On se penche alors vers Kickstarter, Indiegogo, KisskissBankBank, Ulule, Jumpstart et parfois vers des plateformes africaines comme Thundafund, VC4Africa, FundaGeek, TechMoola, MChanga, Zoomaal et bien d’autres.

Concrètement, il faut pouvoir bien monter l’idée de son projet, déterminer dans les détails précis son business plan et son projet de budget. Puis, l’entrepreneur va sur une plateforme de son choix, créé un compte ou une page pour son projet. Il expose tous les éléments y afférent jusqu’aux récompenses prévues en cas de financement des internautes. En fonction du mode de crowdfunding choisi, il obtient son financement si les contributions financières atteignent ou dépassent le montant de la cagnotte fixée pendant une période donnée. Dans un autre cas, il obtient la somme collectée s’il atteint le pourcentage de contributions minimum requis en cas d’expiration de date. A défaut, il perd tout le montant de ces contributions qui reviennent de droit parfois à la plateforme de crowdfunding ou d’autres fois aux contributeurs.

Quelle plus-value pour l’Afrique?

Selon la Banque Africaine de développement, le taux de chômage en Afrique subsaharienne est de 6% soit d’1% supérieur à celui du monde entier. Seuls 17% des jeunes travailleurs dans les pays à faible revenu, situes en majorité en Afrique, ont un emploi salarié à plein temps. Aussi, la Banque Mondiale se fait plus alarmante sur la question: les jeunes représentent 60% de l’ensemble des chômeurs Africains. On parle donc de sous-emploi a 82% avec 70% des jeunes Africains qui vivent en dessous du seuil de pauvreté à l’échelle internationale, soit moins de 2 dollars par jour. Au Cameroun par exemple, selon le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi. Le secteur informel représente le principal pourvoyeur d’emplois avec 90,5% de travailleurs.

Au vu de ces données, le crowdfunding via le web et les TIC apparait comme une manne pour l’Afrique. Pour cause, on recense désormais plus de 200 millions d’utilisateurs d’internet et 79 millions sur les médias sociaux le continent


Article initialement publié sur le blog de Dorothée Danedjo

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