Découvrez la créativité dans des endroits inattendus. Achetez et vendez de magnifiques articles d’inspiration africaine et échangez avec les créatifs les plus brillants du monde : c’est ce que promet la page d’accueil du site Ikasugu.
Annoncé le 5 octobre 2012, le site est désormais opérationnel depuis quelques jours. Yacouba Sagara, l’un de ses cofondateurs nous en dit plus sur la plateforme.
Bonjour Yacouba, peux-tu te présenter à nos lecteurs ? (formation, pays d’origine, intérêts)
Bonjour, je m’appelle Yacouba Sagara je suis d’origine malienne. J’ai eu un master en Systèmes d’information et Technologies nouvelles à l’Université Paris Dauphine.
Dans la vie de tous les jours, j’aide les entreprises à mieux connaitre et fidéliser leur clientèle par des programmes informatiques. J’ai eu la chance d’être entouré de personnes talentueuses et passionnées. Je viens de mettre sur pied avec deux de mes amis Idrissa et Adou, ce qui rend l’aventure encore plus passionnante.
“Ikasugu”, d’où vient ce nom ?
Ikasugu veut dire « ton marché » en Bambara une dérivée des langues mandées , la famille de langue la plus parlée en Afrique de l’Ouest. On cherchait un nom dans une langue africaine, on a beaucoup hésité entre le Peul ou le Swahili. Nous avons finalement opté pour Ikasugu car c’était plus court et parce qu’on pourrait créer plus tard d’autres services avec le préfixe « ika » (ton).
Qu’est-ce qui vous a motivé à créer “Ikasugu” ?
L’idée d’ikasugu vient surtout de la frustration que j’ai ressentie lorsque je n’ai pas pu acheter un article d’inspiration africaine que j’avais vu sur Facebook. Aujourd’hui on peut trouver à peu près tout ce qu’on veut sur internet. Mais on a beaucoup de mal à trouver des produits africains alors que l’artisanat est la plus grande industrie créatrice en Afrique.
Voilà comment est née l’idée d’une plateforme permettant à chaque créateur de créer sa propre boutique en ligne gratuitement. L’objectif est de créer la plus grande place de marché pour les produits Afro et ethniques.
En quoi cela consiste exactement comme activité ?
En fait, Ikasugu est une plateforme qui permet de vendre et d’acheter plus facilement des produits d’inspiration africaine. Que ce soit des articles de modes, bijoux, maroquinerie ou d’art et de décoration.
Si je comprends bien “Ikasugu” est donc une sorte de centre commercial en ligne? Comment ça marche concrètement (pour les acheteurs et les vendeurs)?
Oui exactement ! Comme dans un centre commercial il y a des boutiques, chaque créateur peut créer sa propre boutique gratuitement sur le site. L’acheteur peut aller directement dans une boutique ou naviguer dans l’univers qui l’intéresse. Nous avons des catégories qui regroupent les articles de même type et des tags autour de différents thèmes (origine, wax, pagne, etc.)
Dis-nous comment tu sélectionnes les fournisseurs sur le site. Combien sont présents aujourd’hui ?
Nous nous intéressons aux créateurs originaux et qui essaient d’apporter une touche contemporaine à leur création tout en gardant l’essence africaine. Nous nous assurons qu’ils ont un certain degré de professionnalisme, car vendre sur internet est un peu plus difficile.
Nous avons lancé ikasugu ce 1er février et nous avons déjà une quinzaine de boutiques créées dont 7 qui sont active. Les autres le seront progressivement.
Quelle est la clientèle visée ?
Nous nous adressons aux gens qui veulent consommer de façon créative. Ceux qui veulent des produits originaux et authentiques. Nous voulons être la place de référence pour tous les amoureux des créations d’inspiration africaine.
Et au niveau du paiement, est-ce fiable ? Parle-nous du concept de social shopping.
Le social shopping consiste à mettre le contact humain au cœur d’une transaction d’achat. Les transactions sur internet ont l’avantage d’être rapides, mais n’inspirent pas toujours confiance. Sur ikasugu on veut instaurer un environnement de confiance et de proximité. L’acheteur passe directement commande auprès du créateur. Le créateur propose le moyen de payement qui convient le mieux à l’acheteur (PayPal, virement, comptant à la livraison…). Les transactions deviennent plus fiables et il n’y a pas de malentendu.
Quel est le plus gros défi d’Ikasugu notamment en Afrique ? Comment surmontes-tu les difficultés liées à l’entreprenariat ?
La plus grande difficulté en Afrique est le manque de moyens de paiement et de livraison fiables et simples. Mais c’est un challenge pour nous, le social shopping est une première réponse. Nous avons l’avantage d’avoir beaucoup de talent et de détermination dans notre équipe. Nous travaillons actuellement sur des solutions un peu révolutionnaires pour faire face à ces problèmes. Vous les découvrirez bientôt.
Des nouveautés pour l’année 2013 en termes de produits disponibles ?
Oui ! Nous allons bientôt ouvrir ikasugu aux créateurs et acheteurs anglophones. Nous travaillons aussi sur de nouveaux services qui permettront de faciliter encore plus les payements et livraisons. Bref nous nous préparons pour la croissance et ça ne fait que commencer.
Qu’est-ce que tu aimes le plus de ton métier ?
C’est le processus créatif, je vois l’entrepreneur comme un artisan. Il part d’une vision qu’il essaye de réaliser avec beaucoup de travail et de passion. À la fin, il voit que ce qu’il fait rend la vie plus simple pour certains. Cela procure un plaisir immense qui va au-delà de l’apport financier c’est pourquoi nous avons rendu ikasugu complètement gratuit pour les créateurs.
Quelles sont les valeurs qu’Ikasugu défend ?
Nous défendons la créativité africaine, car nous croyons que l’art et la culture sont ce que l’Afrique offre de mieux au reste du monde.
Nous sommes les meilleurs dans ce domaine. D’autres savent créer des avions ou des appareils électroniques, nous nous savons créer des produits qui auront un impact émotionnel sur les gens.
Nous devons tous mettre en avant ce savoir-faire, c’est un trésor.
Si je dis Afro Inspiration, tu réponds ?
« Créativité » ! Depuis le lancement d’ikasugu, je suis toujours surpris par l’immensité de la créativité africaine.
Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Soyez passionnés par ce que vous faites. Ne le faites pas juste pour de l’argent, car vous passerez à côté de beaucoup de choses. Travaillez avec des gens que vous aimez. Les choses deviendront plus faciles. Ça parait un peu banal, mais nous n’avons pas l’impression de travailler dans notre cas du coup nous arrivons à réaliser beaucoup de choses en très peu de temps et même sans argent. Simplement par ce que nous aimons vraiment ce que nous faisons et tant pis si ça ne marche pas.
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