Kevin Muluba Say, fondateur des Fraudeurs une jeune marque française de vêtement lancée courant 2013, inspirée par la célèbre photo de Jacques Chirac fraudant le métro parisien. Nous sommes allés à sa rencontre pour en savoir plus son projet.
Bonjour Kevin, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Bonjour, bonjour à tous. Je m’appelle Kevin Muluba — Say, 23 ans, d’origine zaïroise. J’ai grandi à Goussainville en banlieue parisienne. Je qualifie mon parcours comme celui d’un « nomade ». Pour commencer, j’ai fait un BEP Mécanique Informatisée puis un Bac Pro en Conception industrielle, ensuite j’ai fait une année de prépa en Infographie et j’ai enfin enchaîné avec une formation en multimédia.
Quand et comment l’aventure « Les Fraudeurs » a-t-elle démarré ?
Cela faisait 3 ans que j’avais en tête de lancer ma propre marque de vêtement, mais j’avais trop d’idées similaires à ce que BBP créait à l’époque. Du coup j’ai laissé ça dans un coin de ma tête. Fin 2012 sur Twitter, je suis tombé sur une photo de Jacques Chirac sautant les tourniquets pour l’inauguration de la station Auber en 1980. Ça m’a fait tellement rire que j’en ai fait un délire et de là est parti le « Sensei Chirac » qui veut tout simplement dire « frauder ». Je me rappelle qu’à cette époque-là je me disais « si Jacques Chirac lui-même fraude ce n’est pas moi qui irai acheter un ticket ». Ça me faisait vraiment rire… Sur Twitter j’étais petit à petit en train de mettre en place un concept et qu’il y avait quelque chose à en tirer. L’aventure a véritablement démarré entre décembre 2012 et janvier 2013, lorsque Nicolas (mon associé) m’a envoyé un prototype. À partir de là, la machine s’est mise en route et nous avons sorti notre première collection intitulée « SENSEI CHIRAC » en septembre 2013.
Pourquoi Jacques Chirac comme égérie et pourquoi « Les Fraudeurs » ?
Jacques Chirac est un personnage atypique qui cassait les codes. C’est un personnage politique doté d’un certain charisme. « Les Fraudeurs » d’une part, car l’aventure a commencé grave à cette photo de Chirac et d’autre part pour être en rapport avec le concept « Sensei Chirac », la fraude parle à tout le monde que ce soit transport en commun, fiscalité, etc.
Combien de personnes constituent l’équipe ?
Alors, mon équipe est constituée de Nicolas, mon associé et directeur artistique et récemment de Gloire, notre chargé de communication.
Tu en es à combien de collections déjà ? Comment qualifies-tu la marque ?
J’en suis à 2 collections, SENSEI CHIRAC et NO TICKET — CHIRAC PASS.
Une marque tendance avec un concept assez original totalement décalé à prendre au second degré avec pour seul mot d’ordre L’HUMOUR !
Qui peut porter « Les Fraudeurs » ?
Tout le monde ! New school comme old school, malheureusement pour le moment nous ne faisons pas de tailles enfants, mais c’est en projet.
Te définis-tu comme un Designer ou un Entrepreneur ?
Je me définis plus comme un Entrepreneur.
Quelles ont été les inspirations pour ta dernière collection ?
Je me suis inspiré de tout ce qui se passe autour de moi, des nouvelles personnes que j’ai pu rencontrer depuis le lancement.
Tu fais des Tshirts, donc d’une certaine façon tu fais partie de l’industrie de la mode. Qu’est-ce qu’on ressent quand on en fait partie ?
On voit les choses différemment, par exemple lorsque j’entre dans une boutique je m’attarde beaucoup plus sur les coupes des t-shirts, la matière que sur les visuels, chose que je ne faisais que très rarement avant.
Quelles sont les difficultés auxquelles tu fais face depuis le début de l’aventure et comment est-ce que tu les gères ?
Le manque de visibilité, d’exposition. Je ne lâche pas, je reste convaincu que ma marque peut apporter beaucoup sur le long terme, tôt ou tard ça payera.