L’Impact mise trop sur l’émotion et l’instinct

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Durant un match, l’émotion et l’instinct sont des éléments importants mais ne doivent pas être les seuls outils à ta disposition

Contexte : L’Impact de Montréal a perdu 3-2 face au Crew de Columbus, sur sa pelouse, au Stade Saputo. Mené 2-0 à la mi-temps, on a cru à la remontada à 2-2. Meram, avec un triplé, brise le coeur de 17K+ de supporters et ajoute encore plus de poids sur les épaules de Mauro Biello.

L’Impact n’a jamais été un modèle de constance depuis son arrivée en 2012 dans la MLS. Le changement constant d’entraîneur chef n’était pas propice à une stabilité sur le moyen terme, oublions le long terme.

Et c’est à Mauro Biello que revient la chaise du ” Mister”. C’est l’enfant du club qui mène les troupes depuis la fin du mois d’Août 2015.

On espérait que la stabilité au niveau du staff, qui s’arrimerait avec un recrutement conséquent, aurait donné des résultats plus tangibles sur le terrain, notamment une idée de jeu précise. Mais le recrutement n’a pas été parfait et l’idée de jeu est encore attendu.

Oublions les schémas tactiques, le Bernadello-Bashing ou le poste idéal de Dzemaili, je m’arrête à un point de débat qui m’a toujours intrigué.

L’Impact de Montréal vit et meurt presque exclusivement à travers des hauts et des bas d’émotions et de drames, sans vraiment être capable de le faire à travers un collectif, à travers l’essence d’une identité de jeu tant attendu.

L’Instinct : Oui mais pas à chaque fois

Jouer avec l’instinct est important pour les joueurs créatifs, les Piatti et Ballou de ce monde. L’instinct du dribbleur, du buteur et du passeur hors-pair est une partie intégrale de son ADN et QI foot.

Biello a souvent affirmé l’importance de placer Piatti et Ballou dans des situations 1 c. 1, conscient que son schéma de jeu doit maximiser les chances de ses meilleurs joueurs. Et c’est une bonne chose.

Le hic est que depuis Août 2015, l’Impact a trop souvent dépendu d’exploits individuels. Biello en était conscient lorsqu’il trouvait déconcertant que son équipe ne pouvait gagner des matchs que lorsqu’elle marquait le But de la semaine en MLS.

On pourra pointer du doigt l’excellente leçon tactique donnée au Toronto FC en séries MLS 2015 , à D.C. United et aux Red Bulls de NY en séries 2016. On voit que le staff et les joueurs sont capables d’exécuter un plan de match, une idée de jeu même si ça reste dans le court-terme.

Rien ne va enlever à l’évolution tangible et évidente du club en terme de résultats, d’accomplissements:

  • Demi-finale de conférence en 2015
  • Finale de conférence en 2016

Mais justement, le contexte de ses exploits a presque tout le temps était sous un parapluie de grands moments, d’émotions extrêmes, de montagnes russes.

Une montagne russe d’émotions

En écoutant le clip de 4:36 minutes ci-dessus, vous décernez le thème assez évident de mes questions dans le vestiaire. Je voulais avoir une idée de ce que les joueurs ressentaient par rapport à la gestion des émotions.

Et j’insiste sur la gestion des émotions car trop souvent, l’Impact trouve du succès dans des moments d’adversité extrêmes.

Ces pics d’émotions sont importants, dans des moments importants, commes les séries MLS qui te permettre de faire de bons coups, de “peaker” au bon moment; en assumant que tu te qualifies pour la grande danse.

Mais durant une longue saison MLS, 34 matchs au total, la gestion de ces émotions doit donner naissance à une mentalité qui va au-delà du désespoir d’aller chercher un résultat, LE résultat.

La (presque) remontada contre Columbus est la preuve de cette bi-polarité, qui dérange autant les joueurs que le staff. Car ils connaissent leurs capacités et ont encore en tête la belle épopée de 2016.

L’Impact a une fibre émotive dans son identité de jeu et au fond et ca ne devrait pas être si grave que ca. Mais son incapacité de produire un jeu constant est assez inquiétant.

Je ne demande pas de voir la réincarnation “514” du tiki-taka du FC Barcelone ou même du “Catenaccio” de l’Inter Milan des années 60. Mais lorsqu’on observe le manque de fluidité et d’automatismes sur le terrain, malgré les qualités individuelles à plusieurs postes, on se trouve un peu confus.

Un réalisme, que le Bleu-Blanc-Noir a su montrer durant des moments précis, aurait du faire surface. C’est le même réalisme qui a donné raison à Biello de préférer Mancosu à Drogba, sur le court-terme.

Ce réalisme tranchant commence avec les choix difficiles à faire dans les alignements partants, à renforcer l’exigence et la compétition interne.

Et si on se fie à la réaction de Biello, qui semblait abasourdi par la 1ère mi-temps contre Columbus, il a toute les cartes en main pour trancher.

Ce réalisme tranchant pourrait encore faire surface mais ca sera sans Didier Drogba.


Et si on parlait foot ?

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