De l’Afrique, à Montréal et Paris : #JeSuisCharlie

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07.01.15 #JeSuisCharlie

Difficile d’écrire à chaud lorsque nous sommes en train de souffler sur les cendres encore incandescentes d’une humanité partie en flammes. Et pourtant, composer avec une plume mue reste un acte sincère, un acte qui nous rapproche plus de l’humanité.   

L’ironie de la vie. Une blague qui aurait mal tournée… Ces gens, c’étaient juste une bande de potes qui se fendaient la poire ensemble, à déconner et dépeindre le monde à travers leurs yeux encore brillants de passion, par le biais de textes et des caricatures, ils s’amusaient comme des enfants… Comme toi, comme moi, comme nous le sommes et l’avons été… ce n’étaient pas des saints, pas des diables non plus, mais putain ils vivaient pleinement leur passion au mépris des menaces, car c’était – à n’en pas douter-  leur raison d’exister.

Lorsque l’on continue à avancer alors que l’on a un flingue sur la tempe, c’est que l’on refuse de se renier soi-même. De l’inconscience crieront certains ? Faux, c’est le véritable courage que de se battre pour ses idéaux, de refuser de voir la liberté des hommes grignotée par l’intégrisme d’une minorité faible d’esprit et aliénée. Et continuer à critiquer et à faire rire, c’était le véritable combat que menaient ces professionnels, de profonds humanistes qui pensaient qu’on pouvait changer le monde avec des stylos et des idées, que le rire est le premier pas vers la compréhension de son prochain. L’espoir les guidait, c’était leur candélabre.

Ces gens ne sont pas des martyrs, ce sont justes des hommes et des femmes libres.

Ici, la population de France n’en revient toujours pas. L’acte odieux perpétré a soulevé une foule de gens silencieux mais bouillant en eux d’une injustice volcanique. Cette masse silencieuse était belle, oui, vous êtes tellement beaux ! Depuis le ciel on pouvait voir ce cortège funèbre brillant aux lueurs de leurs bougies formant les lettres CHARLIE HEBDO pour ces anges qui soupirent.

Bafouée, la République ne se relèvera qu’à l’aide de ses enfants, les enfants de l’espoir, et n’en sortira que grandie, unie et fraternelle. Nous sommes les héritiers d’un lourd tribut, il va falloir être à la hauteur de la tâche en rejetant en bloc le chantage de l’extrémisme.

Pour un dernier hommage à nos copains de Charlie Hebdo, à des copains qui avaient des couilles. Enormes.