Après les douloureux échecs de 2006 et 2010, la Côte d’Ivoire allait-elle être en mesure de s’imposer pour son entrée dans la compétition. En affrontant l’équipe du Japon, la tache paraissait simple pour les ivoiriens.
Cependant, les japonais ne sont pas les proies faciles supposées. Si le 4-3-3 classique était choisi par le sélectionneur Sabri Lamouchi, ce dernier laissait l’icone Didier Drogba sur le banc au profit de Wilfried Bony. Épaulé par Gervinho et Kalou, le colosse de Swansea avait une pression monumentale sur les épaules au moment de pénétrer sur le terrain. En l’absence de Drogba, Yaya Touré avait le rôle de boss de l’équipe attaché autour du cou. Tioté et Dié complétaient le tableau du milieu de terrain. La défense Aurier-Zokora-Bamba-Boka était choisie. Coté nippon, 4-3-3 au menu également. Les stars Kagawa et Honda au milieu. Okazaki de Mayence et Osako de Munich 1860 à droite. Parmi les plus connus, Nagatamo et Uchida pour occuper les flancs.
Le début de match était très équilibré. En effet, les hommes de Zaccheroni tentaient de se projeter très rapidement vers l’avant pendant que les ivoiriens répliquaient grâce à la technique de Gervinho et Kalou. Néanmoins, au quart d’heure de jeu, Honda héritait du ballon dans l’axe à 25 mètres. Contrôlant du droit pour se mettre sur son pied gauche. Armant une frappe puissante, il trompait Barry, un poil attentiste. Malgré un début de match honorable, les ivoiriens accusaient un but de retard . Revigorés par cette ouverture du score, les japonais étaient tout près d’ajouter un second but par l’intermédiaire d’Uchida.
A l’inverse, les ivoiriens mettaient dix minutes à sortir de leur torpeur. Yaya Touré puis Kalou tentaient d’égaliser. Sans succès. A la 30ème minute, Boka frappait un splendide coup franc enveloppé qui rasait la transversale de Kawashima. Quatre minutes plus tard, Boka s’essayait à nouveau à une frappe puissante cadrée cette fois mais le portier japonais s’interposait brillamment. Le ballon allait d’un camp à l’autre, mais le maladresse frappait les deux formations au moment du dernier geste. Assez logiquement, le Japon revenait au vestiaire avec un avantage d’un but important mais pas décisif.
Poursuivant sur le même type de rencontre, les japonais et les ivoiriens se lançaient dans un un chassé croisé permanent. Successivement, Honda puis Bony et de nouveau Honda sur coup franc cette fois animaient les débats. Yaya Touré tentait une nouvelle percée conclue par un contact dans la surface, mais il en fallait davantage pour émouvoir l’arbitre. On venait de dépasser l’heure de jeu, quand Lamouchi décidait de remplacer Dié pour lancer l’idole Drogba.
Outre le choix symbolique de cette décision, le message était clair de la part du coach des Éléphants: Attaquer et jouer le tout pour le tout. Sur son premier ballon, le joueur de Galatasaray s’enfonçait dans la surface puis servait intelligemment Gervinho qui n’en profitait pas. Dans la continuité de l’action, Aurier délivrait un centre parfait pour la tête de Bony. Kawashima était battu. 1-1. A peine une minute trente après cette égalisation, Aurier centrait de nouveau depuis son coté de prédilection pour la tête de Gervinho. Le joueur de l’AS Roma était dans le bon tempo et le gardien japonais la laissait lui échapper des mains. En l’espace de trois minutes, la Cote d’Ivoire a fait son retard et a même pris l’avantage dans cette rencontre un peu folle. Suite à ce vent de folie, les 22 acteurs accusaient légèrement le coup. Toutefois, Drogba expédiait un splendide coup franc mais hors du cadre. La fin de la rencontre était hachée. La faute à l’enjeu ou à la débauche d’énergie consentie ? En attendant, l’arbitre pouvait siffler la fin de la rencontre sur ce score final de 2-1 pour les ivoiriens aux dépens de valeureux japonais.
On les attendait, ils ont été présents. Bien que bousculés très rapidement, les ivoiriens ont engrangé trois points cruciaux en vue du’une qualification pour les 8èmes de finale. Si l’ensemble a fait un match correct à l’image de Gervinho ou Yaya Touré, un homme a été le primordial dans la victoire des Elephants; Didier Drogba. Libérés à son entrée, la bande de Didier Drogba (et Sabri Lamouchi) a fait preuve de force de caractère pour s’imposer dans cette rencontre mal embarquée. Mention spéciale à Serge Aurier, double passeur et encore une fois très bon sur son coté.
Pour les japonais, Honda a illuminé le jeu de sa formation. Sa réalisation est la preuve que ce joueur est rempli de classe et de talent. Egalement omniprésent, Uchida a joué un rôle prépondérant dans la bonne tenue de son équipe. En revanche, la défense centrale a paru dépassée et pataude. Le gardien Kawashima, décisif en première période a eu deux minutes coupables fatales. Dans cette dernière rencontre du groupe, la tendance à la qualification du duo Cote d’Ivoire-Colombie parait s’imposer. Ça tombe bien, ils se rencontrent jeudi prochain…