Membre de la célèbre famille de Touré Kunda, originaire de Mauritanie, Daby Touré est un musicien ayant explosé en 1999 avec un premier album afrojazz Laddé, et qui depuis, n’a eu de cesse de progresser dans son art pour le grand bonheur de ses amateurs. Prolongeant la tradition ancestrale des conteurs africains, l’artiste multi-instrumentiste a exploré tous types de genres pour mieux les intégrer à ses compositions, et engendrer des petites merveilles de création. On lui reconnaît entre autres des collaborations avec Maxime Le Forestier Oxmo Puccino Ours et Salomé Leclerc. Il revient en 2015 avec Amonafi, un orgasme pour les oreilles.
La Critique de l’album
Le lecteur aura compris que cet album est un véritable bijou. À la première écoute, les morceaux s’égrènent à une vitesse folle, dans un brillant mélange de musique pop-folk et de musique traditionnelle africaine, les lignes de basse bien funky font immédiatement penser aux concerts dantesques du roi de l’Afrobeat Fela Kuti, et les mélodies de guitares électros aux Touaregs musicos de Tinariwen (sur le titre Debho). Véritable orfèvre de l’enrobage musicale, Daby Touré saupoudre d’une épice folk et pop son chant en wolof déclamé avec des timbres subsahariens et des chœurs sortis d’une autre époque. En multi-instrumentiste, l’album étonne par la diversité de ses instruments et la profondeur de ses thèmes musicaux, des banjos, des guitares folks, des tambourins, des guitares électriques, de la batterie, des cuivres, et même des sifflotements défilent dans ce conte à ciel à ciel ouvert. Les mélodies font frissonner l’auditeur, et une voix douce et chaude réconforte les cœurs, c’est un chant d’optimisme. Si bien, qu’on aimerait tellement piger le wolof pour comprendre l’univers personnel du chanteur, mais on se contentera des partitions !
La deuxième écoute donne l’impression de se trouver au milieu d’un feu de camp avec des inconnus souriant dans une terre de nostalgie et de traditions.
Pour se faire une idée de la beauté de ce mélange des genres, c’est un peu comme si Joan Baez se mettait à murmurer des contes africains sur sa gratte sèche, on n’ose imaginer ce que donnerait une collaboration avec Damon Albarn…
Côté technique, les refrains sont entraînants, le réarrangement est juste, et la composition est aux petits oignons, bref, ce mec a tout compris, et cet album déchire sa race.
Mention spéciale à Khone, un morceau uniquement joué a cappella avec des chœurs en fond, diablement efficace.
Daby Touré est en concert le vendredi 23 octobre au théâtre Fairmount (Montréal) dans le cadre de Nuits d’Afrique à l’année .
Plus d’info là :
http://www.festivalnuitsdafrique.com/spectacle/daby-toure/23/oct/2015
Liens vidéo :
http://bit.ly/1McsI8p
Album Amonafi
par Daby Touré
chez Cumancha