Notre correspondant à Johannesburg Jean Luc K. AGBOYIBO Cofondateur & Président de LYSD témoigne sur son expérience alors que la NBA y joue un match d’exhibition le 1er août.
Je ne suis à Johannesburg que depuis quelques jours et j’ai encore un peu de mal à réaliser que je vais assister à ce match historique du 1er août.
Un match avec des joueurs NBA sur le sol africain est un message qui va au-delà du basket.
Ma relation avec la NBA a débuté en octobre 2011. Dans le cadre de mon mémoire de fin d’études, j’avais effectué une recherche sur le développement de la NBA en Afrique. Le hasard a voulu que mon document arrive sur le bureau du directeur de la NBA Afrique, Amadou Fall. En introduction, j’avais imaginé un match opposant les meilleurs joueurs africains aux meilleurs jeunes américains (un délire !!!) en février 2015. A quelques mois, près j’avais vu juste.
Il y a trois ans, Amadou Fall m’a tendu la main et m’a fait prendre conscience que j’avais du potentiel. C’est ce modèle qu’on tente de répliquer au sein de LYSD. Chaque jeune a du potentiel et une belle histoire à écrire si on lui donne les outils nécessaires, nous ne voulons surtout pas faire de l’humanitaire ou de l’assistanat.
Le tout premier projet de LYSD date de mars 2013. Nous avions organisé une tournée de basketball dans plusieurs villes togolaises, à laquelle nous avions convié des ONG spécialisées dans le tri et la valorisation de déchets plastiques. Depuis cet événement, deux autres éditions de la BPW ont eu lieu et nous avons surtout lancé MILEDOU (« On est ensemble » en mina), un programme qui nous permet de suivre des jeunes issus de villes et villages togolaises durant toute l’année scolaire. Nous apprenons d’eux et nous essayons de les aider à surmonter les défis auxquels ils doivent faire face. Nous estimons à environ 3000 le nombre de jeunes que nous avons touché en deux ans grâce à MILEDOU.
J’ai passé la saison 2013/2014 au Togo et j’ai eu la chance de suivre personnellement l’évolution des jeunes lors de la première saison de MILEDOU. Nos terrains de basketball servent de plateforme pour créer une relation avec les jeunes. A Kouvé, village de mon père, où il n’y avait pas d’infrastructure, j’ai eu la chance de bénéficier de l’aide de KINTUADI, l’association de mon ami Arthur, pour le financement de la construction d’un terrain. Je m’y suis rendu il y a quelques semaines et parmi les joueurs, Ives, un jeune de 16 ans, se débrouillait pas trop mal. Quelques jeunes de Kouvé ont même trouvé un moyen pour regarder des matchs NBA sur CANAL+ Afrique. Ils sont de plus en plus passionnés par le jeu et nous sommes également de plus en plus près d’eux pour les accompagner dans leur éducation.
Depuis plusieurs mois, nous travaillons avec la NBA Afrique, la Fondation de Didier Drogba, l’Organisation Internationale pour les Migrations et l’Ambassade de France sur un projet visant à utiliser le basketball pour identifier et accompagner les jeunes issus de familles déplacées suite à la crise post électorale.
Beaucoup de personnes nous perçoivent comme une organisation qui œuvre seulement pour le développement du basketball, mais nous nous efforçons de faire plus. De même, certains verront dans le All Star Game Africain de ce samedi un moyen pour la NBA d’accélérer le développement de la discipline dans une optique d’accroitre son business. Pour nous c’est une étape de plus vers le développement de notre continent. La NBA nous permet avant tout de contribuer à l’éducation et l’épanouissement de nos jeunes.
Quand nous savons que 50% de la population a moins de 15 ans et que les 2/3 ont moins de 25 ans, il ne faut pas aller chercher plus loin le défi le plus important de l’Afrique. Nous tentons d’y contribuer à notre échelle. Merci pour votre soutien.
Cet article a été rédigé par Jean-Luc /Co-fondateur de LYSD
À propos de LYSD: Association humanitaire qui participe au développement de la vie locale des pays émergents via des projets solidaires à travers le sport.
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