La Semaine Africaine de Sciences Po comme si vous y étiez ! (part 1)

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Du mercredi 16 au vendredi 18 avril, l’Institut d’études politiques de Paris met le continent africain à l’honneur.

Organisée depuis cinq ans par l’ASPA -Association de Sciences Po pour l’Afrique-, la Semaine Africaine s’articule cette année autour du thème « AFRICA 2.0 : L’Afrique passe à la vitesse supérieure. ». AfrokanLife vous donne un aperçu des différents événements de la semaine.

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Mercredi à 18h, la Semaine Africaine est officiellement lancée, même si différents ateliers ont déjà eu lieu dans l’après-midi, telle qu’une conférence autour de la  “Découverte du Woe Lab de Lomé : un laboratoire de l’innovation technologique écologique” avec la participation du fondateur de la communauté Woe Lab, Sénamé Koffi Agbodijou. La cérémonie d’ouverture se déroule en présence du Directeur de Sciences Po, Frédéric Mion ainsi que de Malick Diawara, responsable éditorial du site Le Point Afrique, média parrain de l’événement. Les deux hommes ont insisté sur leur volonté de promouvoir l’Afrique et ses talents : pour le premier en allant chercher plus d’étudiants africains et en développant de nouveaux programmes bilingues Europe-Afrique ; pour le second en développant un média « francophone » et non « français » qui s’adresse ainsi à un lectorat bien plus large. Après une freprésentation de la chorale EURAF inspirée des chants afro-américains, la présidente de l’ASPA, Grace Loubassou et la responsable de la Semaine Africaine Joanne Stacy Eyango ont brièvement présenté leur association avant de déclarer ouverte cette African Week.

https://www.youtube.com/watch?v=lEHbv2O_VO0

A 19h15, rendez-vous dans l’amphithéâtre Leroy Beaulieu, pour une conférence dont le titre annonçait déjà le succès : « L’entreprise VMK : rendre les TIC à la portée de tous les Africains »… Salle comble, la discussion a été introduite par un chant gospel interprété par le groupe Gospel Singer Legend.

https://www.youtube.com/watch?v=LKlfP-U5Bdo

Vérone Mankou, unique intervenant du débat a su suscité l’intérêt du public. La presse a beaucoup parlé de cet homme ces derniers temps. Celle-ci l’a d’ailleurs souvent surnommé le « Steve Jobs congolais », un surnom qu’il refuse en expliquant lui-même qu’il veut que son nom reste également dans le temps.

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Vérone Mankou, c’est d’abord une entreprise florissante de 150 employés, qui fait de lui l’un des « 30 meilleurs entrepreneurs africains » selon le magazine Forbes. Son mot d’ordre ? « Il ne suffit pas de vendre de bons produits, il faut que ces produits soient avant tout accessibles ».

L’accessibilité, voilà un terme sur lequel l’entrepreneur insiste beaucoup. Son succès est avant tout parti d’un constat : en 2006, Vérone Mankou, qui depuis 20 ans baigne dans le monde de la technologie, réalise que l’accès à internet et l’achat d’un ordinateur sont un luxe pour la plupart des Africains. Son idée de créer une tablette tactile pour et par les Africains se met alors progressivement en place.

En 2009, son projet est prêt, il se nommera VMK (Vou Mou Ka, soit « Réveillez-vous » en dialecte kikongo), mais il lui manque une donnée essentielle : le financement.

En 2011, et avec des fonds, Vérone Mankou permet la commercialisation de la première tablette tactile africaine, la « Way-C » (en rupture de stock au bout d’une semaine, victime de son succès), rapidement suivi en 2012 du premier smartphone conçu en Afrique et pour les Africains : Elikia (qui signifie « Espoir » en lingala…). Le ton est donné et on ne peut plus arrêter l’homme de 27 ans, qui rêve de rivaliser avec les plus grandes marques mondiales de technologie mobile. L’entreprise VMK compte s’exporter prochainement en Côte d’Ivoire, au Cameroun, en République Démocratique du Congo… Très justement, l’entrepreneur rappelle : « En Europe, il y a Nokia ; en Amérique, il y a Motorola et Apple ; en Asie, il y a Samsung : chaque continent a un géant et il n’y a pas encore eu de géant africain. » ; Vérone Mankou sait le marché de la téléphonie mobile en Afrique très prometteur et il y croit : son entreprise sera numéro 1 d’ici quelques années.

La fameuse première tablette tactile africaine de VMK.

La tablette tactile du Congolais Vérone Mankou photo vmk.ingenieris.net

A travers le récit de son parcours, Vérone Mankou a avant tout voulu toucher son auditoire ce soir-là, il a voulu rappeler aux étudiants de la diaspora africaine que le marché africain est « passionnant car il n’y a rien ». Selon lui, « une grande part de la diaspora voit l’Afrique uniquement comme un trésor » et n’ose pas se lancer. Cet afro-optimiste est certes conscient des problèmes de connectivité et d’accessibilité que rencontrent les Africains au quotidien, cependant si l’on arrive à matérialiser une solution pour chaque problème rencontré, les idées deviennent projets.

Pour conclure les trois conseils à retenir de ce successman hors-normes sont :

  • structurer son projet et l’organiser
  • savoir s’entourer d’un cercle de talents et constituer une équipe soudée
  • prévoir une protection juridique et savoir réagir vite

Merci à l’ASPA pour cette première conférence très instructive !

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Article rédigé par Sophie Pénicaud.