Le panafricanisme est en « pleine émulation » comme on peut souvent l’entendre ci et là…
Que soit dans l’art, l’économie, le sport et bien d’autres domaines. Or globalement le continent est toujours en déliquescence malgré qu’une frange de personnes courageuses qui se battent tous les jours pour élever le continent africain à la place qu’il mérite. Miner par des guerres civiles que nous pensions jadis derrière nous (naïvement, il faut bien le reconnaître) ; la tendance actuelle dans la diaspora est la question du panafricanisme. Le panafricanisme est un prisme souvent prôné par l’intelligencia diasporique, voire des jeunes bercées par l’amour de la « Terre mère ». En son sein, de la société civile aux acteurs étatiques très peu mettent en exergue le Panafricanisme. Bon nombre parlent d’unité sans vouloir utiliser le terme de panafricanisme qui selon eux est trop péjoratif par rapport à l’essence de leur « état nation » et à leur « souveraineté ». Nous n’en disconviendrons pas, cependant c’est très discutable. À suivre !
On ne vous apportera pas un débat axé sur la souveraineté ou sur l’état nation tend défendu par chacun comme un prisme qui s’inscrit sur un fait historique et indéniable aujourd’hui. Nous revenons sur le débat initial, le panafricanisme.
Pour ma part, suis-je dans l’erreur de croire dur comme fer, sachant que personne ne détient une vérité alors qu’il y a des vérités, au panafricanisme ? J’ai pris le soin de poser une question « simple » sur certains réseaux sociaux : le panafricanisme est-il une conception erronée ? Nous avons retenu deux réponses. L’une est celle d’un jeune homme du nom de Heru Niang et l’autre d’une jeune femme du nom de Leatik qui sont nuancées.
« Il est d’abord important de préciser avant de répondre à cette question sur le Panafricanisme n’est pas une conception, mais une réalité. Il est une réalité historique, car tous nos illustres et antiques dirigeants préconisaient l’union pour solution à la médiocrité de notre situation (Narmer unissant quasiment toute l’Afrique de l’Est; Shaka Zulu avec l’Afrique sud-est; tous les royaumes africains du XIIIe au XVIIIe siècle), une réalité économique, car l’isolement voulue ou subie par certains États africains cherchant leur indépendance financière ne peuvent s’en sortir qu’en pratiquant des partenariats interafricains (création de monnaie commune avec Kadhafi, Mugabe, Nasser) et une réalité militaire (nous pouvons le constater avec l’extrême et déconcertante facilité qu’ont les abominables à conquérir un État africain comme la Libye, la Côte d’Ivoire, le Mali et Haïti).
Nous noterons que la force démographique africaine, étant substituée par la capacité pour l’Occident à enrôler des mercenaires et des traîtres, ne permet pas à un État africain d’avoir une armée assez imposante pour résister aux infanteries ennemies supérieures en qualité.
Enfin, il faut savoir que le Panafricanisme n’est pas une fin, mais un moyen. Un moyen d’assurer la sécurité de tous les États internes à cette entité panafricaine recherchée: une économie commune permettrait de briser les anciennes relations coloniales (18 États africains font partie du Commonwealth; quelques États africains font partie de certains accords de l’Union Européene ; sans parler du réseau France Afrique) et un système de défense continental organisé (les exemples des invasions de la Côte d’Ivoire, du Mali et de la Libye; les défaites de l’Égypte et de l’Éthiopie; les nombreuses bases militaires occidentales présentes en Afrique).
Ainsi, pouvons-nous dire que le Panafricanisme est une conception erronée? Absolument pas. Le Panafricanisme est l’avenir de l’Afrique. Non pas dans le sens populaire qu’on donne à toutes les théories et idéologies dont on fait l’apologie, non. Le Panafricanisme est l’avenir de l’Afrique, car il s’agit là de la seule et unique issue non seulement de tous les afro-descendants de la planète, mais aussi pour toute l’Humanité » ça va de soi. Toutefois les avis divergent comme celui de Laetik qui a un avis court et en dichotomie avec la précédente.
« La confusion entre le Panafricanisme et l’afrocentrisme est trop importante. Et puis je pense que la volonté de créer une « unité » panafricaine se réduit de jour en jour. La désinformation, l’ignorance et l’incompréhension et parfois même très souvent sur un déni qui existe tant bien que mal entre nos peuples d’Amérique, des Caraïbes et de l’Afrique n’est aucunement comparables aux motivations et objectifs des pères fondateurs de ce mouvement. J’ai donc l’impression qu’il faut soit revenir à la genèse ou tout recommencer ».
Malgré les divergences des deux points de vue, il faut noter au travers de leurs écrits que cette notion de panafricanisme va au-delà même de la palpabilité. Je dirai que c’est encore plus grand, c’est méta physique. Je ne me permettrai pas de faire un mimétisme sur Gaulles car nos objectifs diffèrent (quoi que…), mais je parlerai de grandeur. Et la grandeur est dans l’esprit et dans la nature que peut incarner le panafricanisme. Nous conviendrons que le panafricanisme n’est pas une conception, mais un paradigme juste, réel et adapté au contexte dans lesquels se trouve ce continent aux multiples îlots (non aux états) en dégénérescence depuis ce que nous appelons aujourd’hui Indépendantes.
En sommes nul ne pourrait se targuer d’avoir une quelconque réponse à cette problématique. Néanmoins pour que le continent africain puisse se sublimer dans sa mosaïque (il ne faut surtout pas le nier) culturelle et historique, il faudra se ranger derrière un prisme unique et marcher en ordre de bataille. Car ça nécessite de l’abnégation, de la discipline et surtout une volonté. De ce fait, seuls les Africains ont la réponse et la solution à cette problématique. C’est ainsi que les grandes civilisations se sont sublimées et ont relevé de grands défis de l’humanité. Pas celle à géométrie variable que nous connaissons aujourd’hui.
Merci à Héru Niang et à Léatik pour leur apport intellectuel !
NiangHeru : www.twitter.com/NiangHeru
LEATIK_ : www.twitter.com/LEATIK_
Cet article a été rédigé par Jean-Joseph Agoua du blog jeanjosephagoua
Bio de Jean-Joseph : Responsable du think tank Générations Horizons. Journaliste Pigiste pour le Bouquet Africa. Jeune homme dans la vingtaine en quête de vérités! Mes écrits n’engagent que ma personne.
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