Le premier robot de cuisine africaine : le Foufoumix

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Il s’appelle Logou Minsob Jules, jeune électrotechnicien de son état il est le concepteur du tout premier robot de cuisine africaine dénommé le « Foufoumix ». À 38 ans seulement, cet inventeur très apprécié par ses clients compte à son actif une demi-douzaine d’inventions protégées par des brevets.

Parmi ces inventions, figure en bonne place le Foufoumix qui fait aujourd’hui le bonheur des ménages et restaurants du Togo qui proposent cette pâte élastique obtenue à base d’ignames ou d’autres tubercules, à leur menu.

Présentation du Foufoumix

Cette invention, selon son auteur, est imaginée pour répondre à un problème local à propos de la préparation du foufou. C’est en voyant, notamment chez sa mère, les efforts et la fatigue qu’engendre la préparation du foufou que M. Logou s’est mis en tête de trouver une solution alors qu’il était en classe de 4e. Il met au point un prototype lorsqu’il arrive en classe de 2de, une machine directement inspirée du système de pilon traditionnel qui est de nature à plus fatiguer les ménagères avec beaucoup d’insécurités autour.

Le jeune apprenant du Lycée technique d’Adidogomé (Lomé) va poursuivre sans relâche ses recherches et à force de travail, il parviendra à découvrir le secret du foufou. Il n’est pas forcément nécessaire de piler les tubercules avant d’obtenir cette pâte gluante qui fait tant saliver certains peuples d’Afrique, conclut-il. Il suffit simplement d’obtenir un effet de malaxage suffisant et le compte est bon.

De cette découverte, il va créer une merveille technologique qu’il baptise le « Foufoumix », une machine composée de deux petites palettes fixées sur un axe rotatif qui malaxent les morceaux d’igname jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène. Un brevet lui est accordé en 2000 pour cette invention qui vient révolutionner la cuisine africaine essentiellement traditionnelle.

Au fil des années, cette machine est améliorée pour obtenir finalement un robot se présentant sous la forme d’un engin lunaire. Il peut fonctionner pendant plus de dix ans en utilisation intensive, il est d’ailleurs commercialisé avec une garantie d’une année, confie fièrement l’homme à Afreepress.

Pour mieux répondre aux besoins des clients, deux versions de ce robot existent : l’une de 0,75 kW adapté aux ménages et pouvant préparer du foufou pour une famille de huit (8) personnes en un temps record et l’autre de 1,1 kW destiné aux restaurants et professionnels de la préparation du foufou.

Techniquement, insiste l’inventeur, le Foufoumix permet d’économiser de l’énergie humaine, du temps et consomme peu d’énergie électrique (10 F CFA pour 15 plats).
L’engouement des petits ménages et autres grands restaurateurs togolais et africain pour cette machine se fait de plus en plus ressentir. Cependant, confie avec mélancolie M. Jules Logou, la cadence de production « artisanale » est trop lente et ne suit pas la demande trop croissante.

De ce fait, il faut aujourd’hui compter 295 000 F pour acquérir le modèle de ménage du Foufoumix et 350 000 F pour le modèle professionnel en vente actuellement dans deux boutiques de Lomé : l’une située à Adido-Adin, fin pavé et l’autre en face de la station Total à côté des galeries Tountouli. Le Foufoumix a reçu plusieurs prix d’excellence et fut le produit le plus innovant de la Foire internationale de Lomé en 2010.

Cependant, confrontée au manque de soutien et de partenaires d’affaires, la demi-douzaine d’inventions à l’actif de ce « génie » togolais de l’invention agonise dans son magasin. Le Foufoumix qui a reçu à sortir la tête du lot malgré les difficultés économiques et la cherté des matériaux, est aujourd’hui menacé par le génie de la contrefaçon, avec la complicité tacite de ressortissants togolais et de pays limitrophes du Togo.

« Les informations qui nous parviennent sur les tentatives de contrefaçon de notre produit ne sont pas de nature à nous rassurer. Nous n’avons de cesse de lancer un appel au secours aux autorités de notre pays et aux hommes d’affaires désireux de faire équipe avec nous. Rejoignez-nous pour sauver cette invention purement africaine qui a fait ses preuves et continue de montrer ses qualités à la face du monde », a déclaré l’homme au bord des larmes.