Le présent texte n’est pas le plus politiquement correct que j’ai écrit pourtant, il vise humblement à mettre en lumière ou réinsister, comme l’ont fait d’autres, sur les dérives de la pensée héritée de cultures d’ailleurs et que l’on applique sans réflexion sur les nôtres. Oui, le miroir a été un objet qui a fait fureur à une époque dans les traditions animistes amérindiennes et africaines car, sans doute, matérialisant plus explicitement ce que la Vision des Mythes ontologiques dépeignait : la porte de l’Âme siégeant dans le Cœur (en centre spirituel) et accessible par les yeux. Depuis nous ne cessons d’être des observateurs et d’observer la Vie (observance) au sein d’une civilisation utilisant l’Image en « Sors! », « scelle! » et « ris! », le vent pire du vœux d’OU*.
Cela dit, nous ne serons pas dans la Métaphysique liée à la dimension de l’Ethnicité mais bien dans le Géostratégique de l’Économie. Attitude et Résultats afférents permettant de définir des indicateurs de Succès voire de Salut dans notre être et de notre Vie à la fois dans l’Astral (Épargne) et le Sacré (Communauté) par le patrimoine que nous (re)construisons et transmettons en héritage et dont nous sommes appelés à être fier.
L’Afrique est confrontée (jamais effrontée et toujours affrontée) à un certain nombre de phénomènes qu’on peut qualifier d’ethnoculturels qui limitent, en l’état, son développement politico-économique selon les modèles de la démocratie et du capitalisme devenus panacées et gage de sinécure par abus d’un prosélytisme et d’une propagande des états-nations industrialisés sur les états-stations intraconnectés et interreliés. Il s’agit principalement de la corruption et du népotisme.
Il est de coutume dans la plupart des pays d’Afrique de ne pas entamer une (re)quête ou une (re)construction sans faire un sacrifice symbolique à l’autorité qui y préside. Il peut s’agir de l’ancêtre, du patriarche ou de la mère du dirigeant ou de l’objet de notre quête. C’est une dotation plus qu’une provision. Dans certains cas, cette dot est valable pour les élus et hommes ou femmes de pouvoir, cela consiste à partager des cadeaux élémentaires pour susciter la satisfaction et en geste de bénédictions mutuelles venant de Dieu. Jusqu’ici nous sommes dans un tableau qui est vécu et reconnu par la plupart des membres de communautés ethniques aussi diverses soient-elles dans leur nature, structure et culture. Une expression contemporaine décrit cela comme l’action de « mouiller la gorge » pour s’attirer les bonnes grâce d’un tiers individu ou groupe d’individus. Là où le bât blesse, et le Bas en fait autant, c’est quand la symbolique du geste laisse place à la logique dans celui-ci. Autrement dit que le but de faire plaisir gratuitement et habilement devient une exigence et une manipulation. Cela aurait déjà pu faire l’objet de rappels décriant et condamnant par la Sagesse populaire de différents docteurs en charge des lois et garant des fois. Le problème se complique un peu plus quand le regard extérieur vient y adjoindre des règles de conduites, des cadres rigides sous forme d’inquisition médiatisée mais non mesurée pour le respect d’une marque d’Attitude Identitaire. En effet, ce qui n’est pas tolérable dans un états-nation dont le socle est constitué par les institutions et les lois n’a pas la même prépondérance dans des états-stations où le lien relationnel entre les peuples et leurs dirigeants à tous les niveaux garantit la stabilité et l’intégrité. En somme, la croisade (venant toujours de chauds « va lier! » de l’extérieur critiquant nos manières cavalières) contre la corruption n’a pas vraiment sa légitimité surtout quand elle fait irruption par une justification et raison d’esthétisme, d’éthique et d’équité non représentative de leur propre niveau moral Source. Il revient aux groupes de la diversité ethnique eux-mêmes dans la civilisation africaine d’en réguler l’ampleur (rives) et la teneur (dérive) selon les données conjoncturelles sociales et économiques qui font que ce qui est soin traditionnel devient besoin matériel. Ne peut-on pas, en effet, être obligeant et reconnaissant sans que cela ne soit présent exigeant de corruption? Le Prince « si peu » est dans l’excès mais pas dans le principe.
De même le réflexe communautaire est de confiance en priorité aux compagnons de route ou aux personnes que l’on a éprouvé par un long processus de sélection et d’historique de qualité de production ou de reddition. C’est de la précaution et non de la caution de « prêts! ». Rien à voir avec le cliché trop facile de népotisme qui fait son cousinage avec une réalité tirant son origine du réflexe de solidarité qui est aussi une donnée de la philosophie informelle à laquelle le continent est habitué. Ainsi, nous ne sommes généralement pas dans une logique constante de concurrence qui peut amener à utiliser la notion de népotisme comme un travers de transparence dans l’attribution de marché. L’entrepreneur informel en général et africain en particulier affichera plus une volonté d’émulation, le plus souvent par reproduction et copie, mais surtout par contribution à la réussite du plus avancé. Ce que l’expression « je vais te pousser et si tu réussis, tu penseras à moi aussi » signifie et décrit très bien. La dynamique informelle est faite de la notion de groupe ethnique qui comme je le dis n’a pas à être systématiquement associée à celle de groupe tribal. L’organisation de la promotion commerciale et de la vente nous est plus profitable en simple maquisards au nom du résultat qu’en conquérants juste volant tout secours au nom de la pureté en s’appuyant sur les lois et les recours pour mettre le nez là où ils ne font pas toujours l’objet d’invitations. Doit-on parler alors d’injustice lorsque les contrats ne circulent qu’entre les mêmes personnes? A vrai dire cela est déjà le cas de façon occulte à d’autres niveaux, collusion oblige, mais pour les pairs exerçant de façon régulière le métier d’entrepreneurs informels ou rationnels, la régulation vient du défi accepté de chaque camp d’accepter de concourir pour l’extension de sa zone d’influence par alliance et tolérance mais très rarement par éviction ou par dommage à autrui. Ceux qui ont réellement l’esprit informel lié à la loi d’interdépendance Mâat (Vérité Justice) voire du karma devraient se retrouver dans cette pratique qui a toujours assuré la stabilité de nos marchés et, au-delà, de nos sociétés vues cette fois sous le prisme du pouvoir. A défaut, on peut œuvrer tout simplement pour donner de la gloire de à son projet de Vie sans référence psychoaffective ou psychoactive. Ne peut-on pas, en effet, être solidaire et affinitaire sans que cela n’ait l’air arbitraire du népotisme? Le Prince « si peut » est dans l’excès mais pas dans le principe.
Il faut donc rester vigilant à ne pas toujours porter les costumes des autres sur soi, c’est l’hymne du « on »; lorsqu’ils ces uniformes d’apparats et non de Para sont de seconde main ou surtout qu’ils ne correspondent pas à notre climat ni au mode vestimentaire attendu ou de notre environnement entendu. L’authenticité se préserve par-delà les ères et l’air et les aires d’adaptent à la modernité, c’est-à-dire cette fenêtre contemporaine et universelle de l’évolution des Réalités de l’humanité. N’aurait-on pas pu, donc, s’épargner ou communier par et pour le Partage afin que ce « La » ne joue contre la manipulation d’oppression et d’exploitation en place? S’il y a un abcès à percer c’est que ce « pu » de pouvoir ou d’impuissance de ceux qui ont essayé doit être revu et corrigé car le Prince « si preux » sera toujours dans l’excès mais pas dans le principe. Seule la Conscience du Cœur (opposée au corps de souffrance) est juge sage de notre être et de notre Vie.
Le Prophète – que la Paix et le Salut soient sur lui – a dit: « Il est dans le corps un morceau de chair qui, s’il est sain, rend tout le corps sain, mais s’il est corrompu, corrompt tout le corps. Il s’agit du cœur. » (Hadith)
*Ouverture spirituelle notamment par Odyssée martiale puis Union maritale dans la Voie Mariale (Osiris-ISIS) ou du Mahr (Ahmed)