Le racisme dans le foot : Mais que fait la Fédé ?

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image Au pays du football, les Brésiliennes jouent pour exister par Anne-Gaëlle Rico

Avec l’Euro 2012 qui se déroule en ce moment, la médiatisation intense et constante du football est à son sommet. Un thème récurrent est le racisme dans le foot.

Le racisme dans le foot : Mais que fait la Fédé ?

La tenue de cette compétition en Ukraine et Pologne a suscité des doutes par rapport aux incidents racistes connus dans leurs ligues locales (chant antisémite et cri de singes pour joueurs noirs entre autres).

L’UEFA a donné plusieurs sanctions à des pays ou des incidents racistes se sont produits lors de matchs de ligues ou de sélections nationales. £45,000 pour l’Espagne en 2004 (racisme); £16,500 pour la Serbie en 2007 (racisme); £10,000 pour la Croatie en 2008 (racisme). Le joueur danois Bendtner a été sanctionnée €100,000 pour avoir montré son ‘’slip’’ ce qui vient à l’encontre d’une règle qui ne permet pas aux joueurs de montrer des messages et marques durant les matchs.

Pour mieux comprendre la situation, nous avons posé des questions à l’expert Michel Wieviorka. Michel Wieviorka, docteur d’Etat ès Lettres et Sciences Humaines, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, est depuis 2009 Administrateur de la FMSH/ Fondation de la Maison des Sciences de l’Homme.

Sofiane Benzaza : Est-ce qu’on parle beaucoup trop du racisme dans le football au lieu de parler des vrais problèmes sociaux qui se retrouvent inévitablement dans les enceintes sportives?

Michel Wieviorka : On ne parle pas trop du racisme et du football, peut-être par contre en parle-t-on mal. Il n’est pas captable de dire qu’il ne faudrait parler que des “vrais problèmes sociaux”, comme si les autres problèmes étaient faux. En fait, la question sociale n’est pas la seule, et les enjeux liés à la culture, à la religion, aux discriminations, par exemple, méritent examen.

Le racisme dans le football est une réalité, qui vient nous dire que le sport est devenu un des prétextes ou un des aspects de notre vie collective où les passions les plus viles peuvent se déchaîner, on a pu même parler de “peste émotionnelle”. Mais le football est peut-être aussi un domaine où les questions de racisme sont traitées, mieux qu’ailleurs: on entre plus facilement dans l’équipe de France de football, quand on est noir, en France, qu’à l’assemblée Nationale.

Sofiane Benzaza : Est-ce que vous sentez ces sanctions de racisme dérisoire par rapport à d’autre type de sanctions? Sans vouloir vous demander de trouver la solution parfaite, comment est-ce que l’UEFA (et autres fédérations) peut concrètement contribuer à éradiquer ces comportements?

Michel Wieviorka : Les sanctions sont nécessaires, et elles pourraient être plus sévères et plus systématiques. Mais elles ne suffisent pas, il faut aussi convaincre du caractère inacceptable du racisme, pour qui aime la liberté et la démocratie, la justice, l’équité, et cela passe par des efforts d’éducation. de ce point de vue, les instances du football, dans certains pays du moins, font des efforts considérables.Lilian Thuram, qui est une de nos gloires nationales, champion du monde en 1998, avec l’aide de la Fédération Française de Football, est très actif dans l’éducation antiraciste, il explique, il va dans les écoles.

Michel Wieviorka
Administrateur de la FMSH
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