Auteur – Compositeur – Interprète, Le R jeune artiste du Bénin, nous accorde une entrevue sur son dernier EP Maktub
Le R est un diminutif d’Hermès, pourquoi Hermès?
En fait, Hermès est l’un des trois prénoms que mes parents ont retenu pour moi avant ma naissance. Mais, j’avoue que si j’avais eu mon mot à dire, j’aurais surement approuvé leur choix parce que c’est assez valorisant de porter le même nom qu’un dieu grec. Avec un prénom pareil, tu as l’impression que tu peux voler… dans les deux sens du terme « rires »… ça explique peut-être quelques chutes du premier étage à la maison et quelques heures passées au confessionnal pendant mon enfance « rires »…
Parle-nous de ta jeunesse au Bénin. Est-ce que tu t’es déjà produit au Bénin?
Il y a beaucoup de souvenirs qui remontent à la surface d’autant plus que j’ai pas mal roulé ma bosse à Cotonou. Je me rappelle quand ma mère m’a emmené à l’école pour la première fois, ils sont surement passés à deux doigts d’appeler un exorciste pour me calmer, tellement je ne voulais pas qu’elle me laisse là-bas que je devais avoir le swag d’un possédé. Je me rappelle encore que je sautais d’une table à l’autre pour essayer de m’échapper de ma classe de CI (1ere année du primaire) « rires ».
Pour ceux qui connaissent Cotonou et ses quartiers, à cette époque, on habitait le quartier Hindé. Par la suite, on a déménagé à Jéricho, ensuite à Gbèdjromédé (c’est là que j’ai fait les 400 coups… littéralement), après à Wloguèdè et pour finir à Godomey-Togoudo.
En résumé j’ai passé la grosse majorité des 17 premières années de ma vie à Cotonou… alors quand je dis dans la chanson De la Terre à la Lune… « A 17 piges, j’ai mis les pieds en terre étrangère, depuis il y a plein de plans et des projets sur mon étagère », c’est bel et bien vrai, mais ce que je ne dis pas, c’est que l’étagère en question, c’est au Bénin que je l’ai construite.
Mes premiers textes remontent au collectif « Raïm or Daï » avec des camarades du secondaire, cependant la première fois que le public béninois aura entendu parler de moi, c’est en 2006 lorsque l’album « Ici ou Ailleurs » de Oriki & Hermès est sorti. Dans le but de le promouvoir, on a fait quelques concerts à Cotonou et à Porto-Novo, ainsi que deux vidéoclips qui ont tourné sur LC2, Golfe TV et l’ORTB des chaînes de télévision au Bénin.
Maktub est un mot d’origine orientale qui signifie “Destin”, pourquoi avoir choisi ce mot?
Hum, en fait j’ai su que j’allais appeler mon premier EP « Maktub », au moment où j’ai eu la sensation que j’avais perdu tout contrôle par rapport au fait que le projet allait se concrétiser.
Tu vois, ce premier projet, je l’ai longtemps rêvé, mais sans jamais pouvoir l’approcher pour le toucher du bout des doigts. Il a toujours existé dans mon imaginaire.
C’est juste qu’à un moment, j’ai senti que j’étais dans les CNTP pour que l’alchimie se réalise… (Conditions Normales de Température et de Pression « rires »). A vrai dire, j’ai compris que « C’était écrit » parce que j’étais aux commandes du vaisseau si tu veux, je croyais le guider, sauf que je me trompais… j’étais en pilotage automatique… les choses se passaient d’elles-mêmes!
J’ai juste compris que le chemin était tout tracé et que je devais juste l’emprunter sans me poser de questions et depuis c’est ce que je fais…
Lorsqu’on te voit on a envie de te comparer au voyageur de Paulo Coelho. D’ailleurs le sac à dos que tu portes en permanence appuie cette image. Peux-tu nous dire ce que tu transportes tout le temps dans ce sac?
Une pierre … et une fiole … si tu as bien écouté les paroles d’étoile filante « rires »
Mais pour dire vrai, tu as raison de poser la question. Je trouve que l’histoire du voyageur de Paulo Coelho se superpose étonnamment sur ma vie. Disons que j’ai fait pas mal de chemin, en gros pour me rendre compte que ce que je cherchais était à la case départ. Mais au lieu d’avoir le sentiment d’avoir tourné en rond, j’ai compris que je n’avais pas perdu mon temps, parce que ce chemin, je devais absolument le faire. C’est la raison pour laquelle la symbolique du voyage est marquante à travers ce projet… et d’ailleurs la traversée est loin d’être finie.
Alors pour revenir au contenu de mon sac à dos ; dedans je transporte une pierre sur laquelle j’ai gravé une carte pour ne pas oublier d’où je viens si je me perds, et une fiole dans laquelle je transporte le souvenir de l’enfant que j’étais pour ne pas oublier qui je suis vraiment si un jour je change pour le pire. Mais tout ça n’est que symbole, parce qu’en réalité le sac en question est toujours vide « rires ».
Tu joues de la guitare, mais tu n’aimes pas qu’on dise de toi que tu es un guitariste.
Ouais en réalité je gratte quelques accords vite fait… Mais je ne pense pas avoir le minimum requis pour clamer haut et fort que je suis un guitariste. C’est un instrument que j’affectionne beaucoup et je continue de pratiquer pour m’améliorer. Mais en attendant que ça arrive, pour vous je resterai tout simplement Le R, quelqu’un qui aime la poésie, les mots et leur rythmique…
Finalement quelle autocritique de ton album peux-tu faire?
J’aurais pu faire plus de chansons, parce qu’à l’écoute ça passe trop vite. Mais en réalité c’est un EP (Extended Play) et non un album… c’est ce qui explique qu’il soit court.
Justement, puisqu’on parle d’album, mon premier album est en préparation en ce moment. Je brule d’envie de dévoiler son titre, mais je vais résister à la tentation et réserver ça pour une autre entrevue. Sinon pour suivre mon actualité et savoir ce qui se passe, connectez-vous à la source en visitant la page www.ler1er.com/connect
Un dernier mot?
Un gros merci d’avoir pris le temps de me consacrer cette entrevue, et surtout merci à tous ceux qui prendront le temps de la lire.
Le vidéoclip de la chanson « Maktub » sort ce 1er Decembre 2012. Encore une fois, connectez au www.ler1er.com/connect pour rester à la page. Il y a beaucoup de choses qui arrivent.
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