Maxime Crépeau et l’Impact: Maintenant ou jamais?

1984

Samedi dernier, dans un match nul de 1 à 1 face à l’Union de Philadelphie, c’est le vétéran américain de 33 ans ,Erik Kronberg, qui défendait la cage montréalaise. Pour Mauro Biello, la question était simple. Kronberg est #2, alors il remplace le #1, Evan Bush. Nonobstant la performance de Kronberg samedi, qui peut susciter débat, est-ce réellement aussi simple?

En 2013, il y a déjà presque 4 ans, Maxime Crépeau est devenu seulement le 4ème joueur homegrown de l’Impact de Montréal. Promis à un brillant avenir, déjà 3ème gardien de l’équipe à seulement 19 ans, le gardien était déjà intégré au programme national et a depuis participé aux championnats CONCACAF U17 et U21 en plus d’être sélectionné à quelques reprises par l’équipe senior canadienne.

Mais avec l’Impact? Rien. En 4 saisons disputés avec l’équipe, Crépeau n’a toujours pas vu d’action en MLS. Au fil des Bush, Kronberg, Troy Perkins et autres Kristian Nicht qui ont défilé devant le filet montréalais, Crépeau n’a toujours pas obtenu la moindre minute de jeu.

« Rien ne sert de le presser! ». « Crépeau est le gardien d’avenir, il sera longtemps à Montréal ». « Il doit dominer en bas avant de monter en haut ». C’est souvent ce qui revient lorsqu’il est question de l’utilisation de Crépeau. Tout n’est pas faux, mais est-ce réellement la bonne tactique à employer?

Si Crépeau obtient beaucoup de temps de jeu avec le FC Montréal, il ne faut pas oublier qu’il s’agit de la USL, qu’on pourrait qualifier de 3ème division nord-américaine. Oui, le club école de l’Impact est un club très jeune qui concède beaucoup de tirs par rencontre, mais est-ce qu’il n’y a pas un risque que Crépeau s’adapte à ce niveau? Pour devenir meilleur, ne faut-il pas affronter les meilleurs?

D’ailleurs, la situation « Crépeau » avec l’Impact est loin d’être sans précédents. Bill Hamid, déjà l’un des gardiens dominants de la MLS à seulement 25 ans, a obtenu ses premières minutes de jeu avec le D.C. United alors qu’il n’avait que 19 ans, en 2010. Dès l’année suivante, il est devenu le premier gardien de l’équipe à seulement 20 ans! Ça n’a pas toujours été rose, mais il a progressé jusqu’à devenir le gardien complet et brillant qu’il est aujourd’hui.

Jesse Gonzalez, âgé de seulement 21 ans et joueur homegrown au FC Dallas, est un autre exemple qui se compare bien au jeune québécois. Avec l’équipe première depuis 2 ans, Gonzalez a déjà obtenu 21 départs en MLS et continue de s’améliorer en plus d’être parfois sélectionné par la sélection mexicaine.

Il est impensable de croire qu’un jeune joueur, si bon soit-il, arrive déjà prêt à dominer une nouvelle ligue comme la MLS. Il faut un temps d’adaptation, une réelle occasion de se développer face à un calibre digne de ce nom. Comme le démontrent les exemples de Hamid, Gonzalez ou même Alex Bono avec le TFC, une équipe qui veut transformer un jeune gardien en #1 se doit de lui offrir des minutes de qualité, et plus tôt que tard.

Sans manquer de respect à la USL, l’objectif de l’Impact est de faire de Crépeau un gardien #1 en MLS, et il serait temps de le démontrer. Non seulement parce qu’il est selon moi déjà supérieur à Kronberg (je l’accorde, c’est sujet à débat), mais d’autant plus pour que le jeune homme gagne en confiance et comprenne bien le plan de l’équipe à son endroit. La communication avec les joueurs homegrown n’a jamais été la principale force de l’équipe… Maxim Tissot, quelqu’un?

Alors, messieurs Biello, De Santis et compagnie, que comptez-vous faire avec Maxime Crépeau? Il faut lui offrir du temps de jeu de qualité dès l’an prochain, c’est la seule façon de bien évaluer son potentiel et de lui permettre de progresser. Sinon, qui sait, le jeune homme sera peut-être tenté d’allez voir ce qu’une autre formation est prête à lui offrir.


Cet article a été rédigé par Julien Tardif.
Montréalais, étudiant, amoureux du sport et supporter de l’Impact de Montréal. Chroniqueur au @DLCoulisses