Le dimanche 9 juin s’est déroulé, dans l’un des prestigieux lieux du Vieux-Port, le Salon international de la femme noire. Le titre de cette deuxième édition est au singulier, mais l’événement ne manque pas de rappeler la pluralité des femmes. Ces citoyennes ont des expériences, des témoignages, et des combats différents, mais ont pour dénominateur commun leur couleur de peau.
Souvent invisibles, ou effacées des livres scolaires, de nombreuses femmes noires ont impacté l’Amérique du Nord. Qui pourrait relayer leur histoire, très souvent inconnue du public ?
Dorothy Rhau, présidente et fondatrice du SIFN (salon international de la femme noire), s’est donné pour mission de « mettre en lumière des femmes noires qui brillent dans l’ombre ». Non seulement mentionner les exploits de personnages historiques, mais présenter des personnalités qui « ont contribué de manière remarquable à la société canadienne ». Toujours dans l’objectif d’éclairer les différentes générations, l’équipe du SIFN a programmé lors de la journée des panels de discussions aux sujets hétéroclites, comme l’implication, le futur de la Canadienne noire et les relations amoureuses interculturelles.
Le combat des Afro-Canadiennes dans la société
Qu’importe le taux de mélanine dans le corps, être une femme dans une société où les hommes dominent les secteurs clés n’est pas toujours facile.
Parallèlement, les citoyennes « afro-canadiennes » subissent encore un double affront. Les comportements racistes, qui tirent leurs racines d’une ignorance abyssale, et un sexisme parfois masqué dans le milieu professionnel, sont toujours présents en 2019 !
Une triste réalité qui pousse ces femmes noires à se surpasser au quotidien.
De même, dans certains domaines, une incompréhension des cultures afro freine l’inclusion de ces femmes.
Autres obstacles. Certaines tensions et rivalités entre femmes envahissent le milieu du travail. Quelles en seraient les causes ?
Rivalités entre Noires
Les préjugés populaires qui narrent une rivalité présente entre les communautés noires ne sont pas souvent des billevesées.
Certaines situations liées à un passé historique douloureux continuent de tarauder une partie de la gent féminine. En effet, la sous-représentation et la promotion d’un standard occidental de beauté affectent l’estime d’un grand nombre de femmes noires et provoquent une insécurité.
De plus, la concurrence qui existerait dans le milieu professionnel serait due, selon Soraya Lemur – directrice des communications et des programmes fondations Michaël Jean – à une rareté des ressources allouées aux citoyennes noires. « Si elles avaient accès aux autres subventions que d’autres groupes dans la société, si elles avaient accès aux mêmes places, aux mêmes positions professionnelles que d’autres groupes dans la société, elles n’auraient aucun besoin de compétitionner entre elles. », a-t-elle exprimé.
Néanmoins, Soraya semble plus optimiste sur ce sujet. Puisqu’elle affirme que les personnes noires ayant accès à ces ressources devraient s’assurer d’ouvrir les portes et de créer de la place pour les autres femmes.
Le manque de diversité dans les médias
Se frayer un chemin dans le monde des médias n’est pas une tâche facile puisque la profession est en crise. Il n’est donc pas garanti de trouver un emploi dans ce domaine. Alors, parler de diversité, n’est-ce pas trop demander ?
Non. La diversité dans les médias est nécessaire, surtout si l’on veut s’assurer de couvrir une variété de sujets. La pluralité d’opinions est une arme indispensable pour la stabilité de notre démocratie, sachant que les médias constituent le « quatrième pouvoir ». Une homogénéité dans la presse serait une régression de la société et une direction vers un monde univoque.
Toutefois, lorsque l’on parle de diversité, il s’agit de désigner notamment les personnes « racisées ». Un souhait unanime pour les communautés noires qui aimeraient suivre des médias plus inclusifs et plus représentatifs. Ce changement affecterait de manière positive la sélection des nouvelles et le traitement de l’information.
En somme, le Salon international de la femme noire a eu un franc succès. L’identité noire a été au centre de toutes les conversations. De même que la technologie, la science, la santé mentale, le travail, les relations ont été des sujets évoqués.
L’événement a permis d’aller en profondeur et de dépasser les usages habituellement abordés.
En outre, cette deuxième édition a été enrichie par des panélistes éclectiques qui ont partagé leurs connaissances sur des thématiques distinctes.