Chaque deuxième dimanche du mois, Montréal accueille une rencontre poétique. Cet évènement est le fruit du travail de Kym Dominique-Ferguson, directeur artistique de Madpoetix Productions. Nous sommes allés à sa rencontre.
Qui est Kym Dominique-Ferguson?
Kym Dominique-Ferguson est le fils d’un jamaïquain et d’une haïtienne. Je suis né à Montréal mais j’ai vécu dans mes deux pays d’origines jusqu’à l’age de vingt ans. Quand j’avais 16ans, j’ai terminé mon secondaire en Jamaïque mais je ne savais pas quoi faire, mon père m’a suggéré d’aller à l’école de théâtre pour passer des auditions. J’ai été accepté et depuis je suis resté dans les arts. J’ai fait la transition de mes études de théâtre à celles de cinéma en venant à Montréal. J’écrivais de la poésie depuis longtemps, mais avant mon arrivée ici, je ne présentais pas sérieusement mes œuvres. C’est ma mère en 2001 qui m’a vraiment encouragé et après ça je fus accroc. J’ai participé à plusieurs compétitions de talents ici à Montréal, Je suis le premier champion de slam pour la série Throw Collective en avril 2007. J’ai aussi tourné en Jamaïque, Barbade, en Floride, New York et d’autres villes à travers l’Amerique du nord.
Comment t’es venu l’envie de partager ton talent pour les mots?
J’ai toujours eu l’envie de faire rire le monde, je me souviens quand j’étais plus jeune j’imitais surtout Bill Cosby et Eddie Murphy pour mon père et ma belle mère dans notre salon en Jamaique. J’imitais nos amis de famille qui avait des habitudes tellement bizarres. Ha! En tout cas, quand j’ai commencé à écrire c’était, comme je pense pour beaucoup de personnes, juste pour moi, je ne voulais pas présenter mes propres œuvres. Mais en les lisant à des amis proches ils m’ont encouragé. Le public appréciait ce que je disais, et donc je me suis de plus en plus investi dans la poésie.
Tu es d’origine haitienne et jamaicaine. Quelle impact la littérature antillaise a sur ton art, comment l’influence celle-ci influence ton art?
Tu sais, je pensais à ça il n’y a pas si longtemps. La littérature antillaise n’a pas beaucoup d’impact ni d’influence sur mon art plus que ça. Pas la poésie. Mais, j’ai fait un genre de défi sur facebook il y’a deux ans, j’ai écris vingt histoires courtes dans vingt jours. Et j’ai puisé dans mes souvenirs des deux pays, la langue, la culture, pour mettre certaines histoires en page. Mais ce n’est pas quelque chose que j’utilise souvent, sauf si j’écris des poèmes dans lesquelles j’utilise le language des jamaïquains et des haïtiens pour avancer l ‘histoire de mon poème. Donc, la littérature ne m’influence pas, mais la culture du peuple, surtout le langage a toujours été à ma portée comme outil dans mes poèmes.
Alors quelles sont tes grandes influences, idoles?
Pour moi j’en ai trois, et ils sont tous mes parents. Mon père, ma mère et ma belle-mère. Mon père m’a toujours supporté, et comme j’ai dit tantôt c’est lui qui m’a montré le chemin pour le théâtre et en tant qu’artiste (photographe et infographiste) il a pu me guider de façon unique et ciblé vers un avenir artistique. Ma mère est mon fan numéro un. Sans son encouragement, je ne serais pas en train de présenter mes poèmes. Si elle ne m’avait pas emmener en Haiti quand j’étais plus jeune, je n’aurais pas connus un quatrième langue : le kréyol. Et ma belle-mère était toujours là avec une sagesse qui surpassait son âge. Je pouvais toujours lui demander des conseils sur n’importe quoi, surtout si je voulais une réponse objective et moins blessante que mon père. Heheh! Mon père pouvait donner des réponses objectives, mais osti ça faisait mal des fois. Hahaha!
Tous les mois tu présentes une soirée de poésie “Madpoétix: Soirée intime”. Parle nous du concept et des particularités de tes soirées.
Comme j’ai mentionné je faisais parti d’une soirée de poésie Slam. Mais je n’aime pas toujours les limites imposées par le Slam : trois minutes de prestation, des points jugés par des personnes qualifiées ou pas, aucun costume permis, etc… Je voyais aussi qu’il n’y avait pas de lieu où des jeunes professionnels pouvait se présenter pour partager de la poésie. Tout était plus ciblé vers les étudiants. En tant que jeune professionnel, je voulais créer cet espace. En avril 2011 ce rêve fut réalisé avec l’aide du bar Privateer et mon équipe de jeunes professionnels qui travaillait avec moi.
D’où vient le nom “Madpoetix” et quel est ton processus pour le choix des artistes à tes soirées?
Madpoetix est en parti un acronyme : M.A.D. Poetix. Le M répresente la musique, le A les arts, dont les arts visuels, et le D c’est pour le drame et la danse. J’ai étudié ces quatre formes d’expression pendant mon temps à l’école de théâtre en Jamaïque. Poetix, c’est la parti plus apparent de moi : la poésie.
Quand je choisis mes artiste je me demande comment puis-je porter quelque chose de nouveau pour mon public. Je ne veux surtout pas que mon public ait l’opinion que « Madpoetix fait toujours la même affaire!» C’était important pour moi que le monde puisse sortir de chaque évènement en disant qu’ils ont appris quelque chose, ou ils ont ri jusqu’au larmes, ou qu’ils ont été réellement touchée par les mots profonds.
Donc en choisissant mes artistes principaux je pense à ça. Aussi, j’essaie de diversifier les artistes en vedette. Nous avons eu des chanteurs, des comédiens, et aussi des poètes. On encourage tous les artistes de toutes les disciplines de venir présenter chez nous.
La prochaine soirée sera ce dimanche 14 octobre. Peux-tu nous donner un avant-goût des prochaines dates 2012, mais surtout ce qui nous attend pour 2013 ?
La prochaine soirée sera le 11 novembre avec Maia Leia un jeune chanteuse québécoise et Wayne Tennant, chanteur de R’n’B et soul. On terminera l’année le 9 décembre avec Lady Katalyst un poète et vocaliste qui a travaillé avec moi sur mes soirées de poésie érotique, et le jeune Lysick Wasiu qui présentera du Hip Hop.
En 2013, nous avons notre deuxième soirée « thématique » qui va avoir lieu, « Boy’s Night». « Ladies’ night » qui sera ce dimanche était une idée qui m’est venu à la fin de la soirée de septembre. Mon public m’a déjà dit qu’ils souhaitaient des soirées plus thématiques donc j’ai pris la décision de leur donner ce qu’ils veulent. Nous sommes également en discussion avec une artiste de Toronto, mais je ne veux pas encore révéler des détails jusqu’à ce qu’on ait signé le contrat.
Tu nous donnes également rendez-vous tous les mardi sur les ondes du CKUT pour une émission de musicale et sur l’actualité du Montréal anglo.
Oui, chaque mardi soir de 19h à 20h30 on peut écouter Soul Perspectives sur CKUT.ca ou 90.3FM. Je suis très content de pouvoir faire parti de cette équipe, en fait, à part les deuxièmes dimanche du mois, mes soirées favorites sont mes mardi soirs!
Quel sont tes projets futurs?
J’ai un tome de poèmes et d’histoires courte dans les parages, notre salle pour la prochaine Art of Performing Aural Sex (soirée de poésie érotique) est booké pour le 10 février 2013, et bien sur la continuité des MADPOETIX : Soirées Intimes. À part ça j’ai vraiment envie de recommencer à voyager et présenter mes poèmes dans d’autres villes aux États-Unis, et au Canada.
Tu es actif depuis déjà un moment sur la scène culturelle montréalaise et tu connais bien celle-ci, sur quels artistes nos lecteurs devraient-il porter leur attention ?
À Montréal, je vous dirais de suivre Sarah MK, une chanteuse de qualité qui joue souvent avec le Kalmunity Vibe Collective. Le KVC et aussi à connaître et reconnaître car ça évolue à chaque fois. Le conteur JD Hobbes est formidable, et il a fondé la première compétition de conteur à Montréal “les Contes SLAMtastique”. C’est chaque deuxième lundi du mois au Shaïka Café sur Sherbrooke.
Comment peut-on entrer en contact avec toi?
On peut me trouver sur Facebook en utilisant le mot clé : Madpoetix, sur twitter @Madpoetix, par courriel ferguson@madpoetix.com ou chaque deuxième dimanche du mois au Bar Privateer au 1222 Ave Mackay coin René Levesque, les portes s’ouvrent à 18h, la soirée débute à 19h.