Le RSEQ rentre dans sa phase retour des matchs universitaires et au Kan Football Club l’idée est venue de dresser une liste de joueurs à suivre dans la seconde partie de saison. Complètement subjective, cette liste ne demande qu’à être bonifiée. À l’inverse de celle des garçons cette sélection des filles à suivre a été difficile à évaluer.La cause, le fossé technique abyssal qui sépare les plus fortes universités des plus faibles.Toutefois plusieurs filles se sont démarquées par la finesse de leur jeu, leur esthétisme balle au pied, leur leadership, leur abnégation, leur puissance et bien d’autres qualités entraperçues sur les terrains du Québec. Un classement complètement subjectif mais assumé qui vous permettra de surveiller vos #SaputoDor universitaires pour la seconde moitié de saison, saison qui espérons le, vous en fera en découvrir d’autres.
Gardiennes
Cassandra Fafalios
Dans une équipe des Martlets orpheline de Audrey-Ann Coughlan et Alexandra Tinfow, Cassandra Fafalios s’évertue à frustrer les offensives adverses de son mieux. Sobre dans ses relances et dans son placement elle dispose par contre d’excellents réflexes sur sa ligne. Et même elle n’a pu éviter la défaite de son équipe face aux grosses écuries du RSEQ, elle reste la référence dans son jardin du stade Molson où son nombre impressionnant d’arrêts par match rattrape les errements défensifs de ses défenseures. À sa décharge, une défense pas épargnée par les blessures de Zoë Fasoulakis et d’Anaïs Robert. Quand une place en série est en jeu, quand le temps joue contre vous et votre défense ne peut plus rien pour vous, il vous reste un recours, un seul : Cassandra Fafalios.
Marie-Joëlle Vandal
Si le grand public résume Laval à sa seule force de frappe offensive et qu’avec une charnière Ujeneza-Gauthier, il ne reste plus à Marie-Joëlle qu’à compter les papillons qui volettent au Peps et attendre tranquillement que le Rouge et Or entame sa patiente, mais létale entreprise de démolition des défenses adverses. Erreur !!! Vandal, ce sont de solides interventions hors de sa surface, une qualité de relance au pied qui décourage tout pressing adverse et surtout des prises de balles aériennes qui décourage toutes les attaquantes de venir s’aventurer un peu trop près. Pas un hasard si les Carabins de Montréal ont dû s’en remettre aux coups de pied arrêtés pour tromper sa vigilance. Tout simplement une référence à mi-saison.
Défenseurs centraux
Marie-Sandra Ujeneza
Si le Rouge et Or était un gouvernement où Vandal serait chef de l’exécutif, le portefeuille de ministre de la Défense reviendrait à Marie-Sandra. Je l’imaginais mal revenir à son meilleur niveau après sa grave blessure qui l’avait éloignée des terrains. Mais c’est mal connaître la native de Butare qui en a écœuré plus d’une en cette première partie. Intraitable dans les duels 1 contre 1, bonne dans le jeu aérien et féroce lorsqu’il s’agit d’aller aux épaules contre épaule, elle dégage une sérénité dans ses prises de balle et partage selon moi avec Maude Leblanc de l’UDEM, la meilleure relance de toute la ligue.
La stat qui tue : 1 seule défaite en soccer extérieur depuis son arrivée en 2014 et 1 titre provincial à chacune de ses saisons. Comment on dit porte-bonheur en kinyarwanda ?
Maude Leblanc
On joue la 45 ème minute au Cepsum ce jeudi 6 octobre entre Mc Gill et Udem.À l’ouverture du score de Leïla Boudjelal pour les Bleues, les Martlets ont répliqué par Daphnée Morency-Roussin.Coup franc pour UDEM.C’est le moment choisi par Maude Leblanc pour montrer à Cassandra Fafalios qu’il n ya qu’une “Force de la Montagne” sur le Mont-Royal, et elle se trouve du côté de la rue Édouard-Montpetit. Un coup de canon plus tard et la balance a penché du côté des Carabins dans ce match.Mais Maude Leblanc ce n’est pas que cela.C’est aussi ce formidable jeu long des deux pieds, capable d’alerter Emmanuelle Alcindor dans le dos de la défense des Stingers de Concordia quand elle n’est pas elle-même au four et au moulin pour contrecarrer les offensives adverses.D’un bout à l’autre de l’autre du terrain de recrue de l’année à joueuse de l’année RSEQ, il reste encore beaucoup d’étapes à franchir.Peut-être en 2016?
Dafné Roldan
Il est loin le temps de la Dafné Roldan milieu de terrain récupérateur qui arpentait les prés verts à la recherche d’adversaires à qui distribuer des mandales, des taquets et faire sortir de leur match, récoltant au passage moult cartons. C’est désormais à une position plus reculée de défenseure centrale qu’elle fait profiter son équipe de son expérience. Plus ancienne médaillée au championnat canadien (finaliste en 2009 avec UdeM) encore en activité sur le circuit, elle guide pour l’instant la troupe d’Alexandre Da Rocha vers peut-être un des meilleurs résultats sur le RSEQ de son histoire. Certains y verront peut-être une simple briseuse de tibias adverses qui se contente de montrer aux rookies qu’une équipe de soccer ne peut être constituée de danseuses là ou ses coéquipières verront un pilier de l’équipe qui s’est payé le luxe de sortir ni plus ni moins que Joëlle Gosselin du Rouge et Or de son match. Il reste encore beaucoup de marches à franchir pour les Citadins pour devenir une référence du circuit provincial. Et pour y arriver, ils peuvent compter sur Dafné.
Mona Ouirzane
On joue la 49e minute de UDEM — LAVAL au ce 23 septembre au Cepsum quand la fusée Léa Chastenay-Joseph récupère un ballon donné en retrait par la défense de Montréal. La sentence ne se fait pas attendre. Passe pour Laurence Godbout et ouverture du score contre le cours du jeu. Le bouc émissaire est tout trouvé. La n5 des bleues se prend la tête, mais la redresse aussitôt. Pas de temps pour les consolations, le match n’est pas fini et il faut encourager les partenaires. Alors Mona tout comme Laura Chénard, sait mieux que personne ce que c’est qu’être blessée, elle qui est revenue d’une déchirure au genou fait fi de son orgueil personnel et harangue ses partenaires. Parce que l’échec n’admet pas de justification alors elle pousse, elle replace, elle crie, elle encourage et ça paie. À la 87e elle est l’une des plus rapides à venir féliciter Chloé Villeneuve après son égalisation. Il y a tout et rien à la fois dans ces 30 minutes qui ont décomplexé l’UDEM face au Rouge et OR. Et si l’UDEM remporte la bannière du RSEQ à la fin de la saison, elle pourra remercier Mona Ouirzane leur capitaine-courage. Parce que parfois d’un oubli, d’une erreur et même d’une occasion manquée naissent des choses d’exceptions et que c’est dos au mur que les vraies se révèlent.
Arrières Latérales
Julia Liguori
La tendance est à l’offensive du côté des latéraux des Citadins. Du côté des dames, je demande Julia Liguori. Pour sa première année dans l’uniforme des Citadins la défenseure latérale qui peut également dépanner comme axiale, a montré dans la première partie de saison une grande propension à se projeter à l’attaque soutenir Émilie Carrier ou Marie-Pier Gougeon dès que l’occasion se présente. Doté d’une bonne qualité de centre et pouvant être jouer à gauche comme à droite de la défense, elle apporte de la variété dans le jeu des Citadins et à ce titre n’est pas étrangère à la moisson de buts concédés par l’Uqam (10), une perfomance qui fait de l’Uqam la 3 ème meilleure défense de la ligue derrière les intouchables LAVAL et UDEM.Replacée dans l’axe à plusieurs occasions, elle a eu parfois tendance à s’oublier dans les tâches défensives comme son pénalty concédé contre LAVAL.Des lacunes qu’il faudra combler dans la seconde partie de saison.
Mélissa Gougeon
On ne peut pas parler du jeu défensif de l’UDEM sans citer l’ainée des Gougeon. Mélissa latérale? c’est bon,Mélissa au marquage?C’est bon? Mélissa milieu de terrain centre??? C’est encore bon. Taulier de la défense de l’UDEM, Mélissa Gougeon c’est cette joueuse indispensable à tout entraineur qui ne rechigne pas à s’occuper du sale boulot permettant à son équipe de respirer.Véritable couteau suisse , sa polyvalence est un atout non négligeable pour les Carabins qui vise une place au championnat canadien du SIC cette année. Championnat dont elle a atteint la finale en 2013 et est désormais l’une des rescapées avec Laura Chénard,Mona Ouirzane et Jacynthe Tessier. Avis aux milieux et attaquantes prochaines adversaires des Bleues , il faudra compter avec Mélissa à vos basques avant de vous inscrire au pointage contre cet Udem qui a plus que jamais faim de victoires.
Ah et j’oubliais…elle marque aussi des buts.
Mélissa Roy
La référence à mes yeux au poste de latérale cette saison. Indiscutable sur son côté gauche, La native de Lévis enchaine les montées balle au pied et se révèle une formidable arme offensive non négligeable lorsqu’il s’agit d’apporter l’équilibre.Sa vitesse sur le flanc gauche offre des garanties pour Gabrielle Lapointe et Joëlle Gosselin qui peuvent alors en profiter pour effectuer un travail de compensation en décrochant pour venir demander le ballon.Concrètement l’apport de Mélissa ne peut pas se mesurer en statistiques écrites mais plutôt en terme de possession de balle pour son équipe.Avec une défenseure de son acabit c’est autant de garanties à l’attaque comme à la défense dont le Rouge et Or disposera au moment d’aborder la dernière ligne droite du championnat.
Milieux de terrains
Anne Gauthier-Dessureault
Je n’avais plus revu une telle complémentarité dans le milieu du Vert et Or depuis la paire Andréanne Gagné-Laurence Dostie Paré. Mais force est de croire que la relève pointe le bout de son nez avec la paire Audrey Lagarde-Anne Gauthier-Dessureault. Placéee devant la défense du Vert et Or, elle intervient particulièrement dans le rôle ingrat de marquage des milieux de terrain adverses en phase défensive. Mais c’est vraiment dans l’animation offensive que son rôle de plaque tournante prend toute son ampleur. Bénéficiant de la liberté de mouvement offerte à Lagarde, elle n’hésite pas à se projeter vers l’avant et à faire profiter son équipe de son jeu court comme long. Femme de l’ombre, mais qui n’hésite pas à prendre ses responsabilités lorsque le jeu l’exige, Anne ne récolte pour l’instant aucun carton à son actif. Un rôle de vigie qui profite à ses coéquipières, mais qui n’empêche pour l’instant pas son équipe d’encaisser beaucoup de buts par le centre contre les grosses écuries. Un petit réglage tactique avant les séries ?
Érika Pion
Si les Citadins de l’UQAM marquent beaucoup cette année, ont un style de jeu plus prononcé et surtout n’encaissent plus autant de buts que par le passé, une femme dans cet effectif coure beaucoup plus que les autres et met le pied sur le ballon quand il faut. Je ne prêtais pas spécialement attention à son jeu tant les qualités de percussions de Marie-Yasmine Alidou d’Anjou masquaient son travail de sape. Ne recherchez cependant pas chez elle ni élégance ni glamour dans son jeu : Erika Pion c’est cette coéquipière de devoir qui prend sur ses mollets la rude tâche d’éteindre les milieux adverses n’hésitant pas à abuser de tacles bien placés (parfois un peu trop) pour annihiler le départ des actions et qui permet aussi par sa couverture du terrain les envolées de Liguori — Gougeon ou Alidou D’Anjou.Peut-être dans la meilleure saison de sa carrière universitaire sous l’uniforme Citadins pour celle qui seule ou associée à Laurence Beaulieu devant la défense est l’une des raisons pour lesquelles la formation d’Alexandre Da Rocha affiche plus de caractère et de détermination chaque fois qu’elle est menée au score. À surveiller dans cette seconde partie de saison.
Laurie Couture-Dallaire
On aime ou on n’aime pas, mais je vois ni plus ni moins l’une meilleure paire au milieu de terrain à mi-saison que le tandem Arielle Roy-Peticlerc-Laurie Couture-Dallaire. Laurie c’est la créativité et une insolence dans le jeu que ce soit dans la protection de balle, les râteaux ou les changements de direction. Son jeu suinte la confiance et je n’ai pour l’instant pas vu beaucoup de déchets techniques dans son jeu (je ne dis pas qu’elle n’en a pas je dis juste que pour l’instant cela n’a pas paru). Ce qui force l’admiration c’est la zone dans laquelle elle vient chercher ses ballons. Profitant de la qualité de relance de ses arrières et de la confiance qui règne dans l’effectif elle n’hésite pas à décrocher chercher la balle pour orienter le jeu vers ses acolytes Lapointe et Roy-Peticlerc, pour l’avoir vu effacer deux adversaires simplement d’une feinte de corps suivi d’un râteau lors de la confrontation aller contre UDEM, j’ai entendu un « Ouhh la Verratti » émanant de la bouche de plusieurs spectateurs conquis à sa cause. On peut trouver cette comparaison osée, mais une chose de sure, si vous voulez savoir ce que jouer au milieu de terrain devant la défense dans le RSEQ signifie, vous aimerez voir jouer Laurie Couture-Dallaire.
Mélisane Lafrenaye
Les Stingers de Concordia et les séries c’est un peu comme Coyote poursuivant Bip Bip: tu as toujours l’impression que cette fois c’est la bonne et que le Grand Géocoucou va se faire prendre par le Coyote… mais non.Les Stingers c’est un peu cela: des bonnes intentions chaque années mais toujours des raclées et des raclées qui les ramènent à la réalité.Par contre , poursuivant dans leur tradition des numéros 10 créatives, elles nous mettent toujours à l’honneur des pépites agréables à suivre. Après Kayla Myre, après Kaitlyn Fournier j’appelle à la barre Mélisane Lafrenaye. Dans une formation qui sauf cataclysme servira d’arbitre pour les équipes de tête jusqu’à la fin de la saison, la meneuse de jeu détonne par la qualité de ses passes et percussions balle au pied. Souvent trop seule pour mener l’animation dans le milieu, elle bénéficie parfois de l’apport de Laura Lamontagne ou de Chama Sedki pour venir la suppléer dans l’entrejeu.Alors oui, on ne criera pas forcément au génie du côté des ses anciennes coéquipières lors du prochain match contre le Vert et Or , en revanche s’il y a bien une satisfaction du moment chez les mauves, c’est bien Mélisane.
Audrey Lagarde
Audrey ressuscite le mythe du numéro 10 à l’ancienne. La coéquipière qui oxygène le jeu par ses décrochages, sert de rampe de lancement aux attaques, se charge des coups de pieds arrêtés et même se retrouve à la conclusion des actions. Hybride de meneur de jeu et d’attaquante quand le jeu l’exige, n’attendez pas de roulettes ou autres attractions à la Robinho de sa part, Audrey Lagarde ne vit que pour le collectif. La complicité qu’elle entretient avec Anne Gauthier-Dessureault lui donne beaucoup de liberté pour jouer entre les lignes à la recherche de cette passe qui tue ou de cet appel dans le dos de la défense trop occupée à garder un œil sur Marie-Éve Jacques et Laura Veilleux. Elle a également perfectionné l’aspect défensif de son jeu et n’hésite pas à mettre la main à la pâte quand il s’agit de harceler les milieux défensifs adverses pendant leur relance. Ne lui reste plus qu’à confirmer ses bonnes performances de mi-saison en aidant sa formation à décrocher une bannière provinciale. Avec plus de magie ? Plus de folie ? Non tout simplement plus de réalisme contre l’UDEM comme par le passé, mais aussi contre le Rouge et OR et sans trop encaisser. C’est tout le bien qu’on lui souhaite.
Arielle Roy-Peticlerc
Nous sommes à la fin du match contre l’UDEM et au micro on ressent une Arielle Roy-Peticlerc fâchée d’avoir perdu des points contre les Bleues. Se rend-elle compte qu’elle vient de participer à une démonstration de football de plus d’une heure où le Rouge et Or a privé les Carabins du cuir ? Qui plus est a-t-elle conscience qu’elle est à la conclusion d’un des plus beaux bijoux collectifs de cette saison sur le circuit ?
Non, car la n10 du Rouge et Or n’en a cure des performances individuelles. Que ce soit avec Gabrielle Lapointe, Laurie Couture-Dallaire ou à l’occasion Joëlle Gosselin lorsque celle-ci décroche, Arielle joue entre les lignes reçoit le ballon, s’écarte sur l’aile, revient toucher le ballon, disparaît puis ressurgit et débloque la situation. Sa réalisation au Cepsum à la suite d’une succession de 11 passes consécutives illustre bien la chimie qui règne au sein de cette formation qui sera difficile à aller chercher en cette fin de saison. Tout simplement une guilde de magiciennes.
Marie-Pier Gougeon
Dribble : action de se déplacer le ballon sur le terrain pour éviter que le joueur ne s’en empare ce qui peut notamment supposer des accélérations rapides. Un dribble efficace requiert du joueur une grande agilité, un bon équilibre et un bon contrôle du ballon.
Prenez la définition, rajoutez-y un zeste de malice et vous obtenez la cadette des Gougeon qui participe actuellement à la bonne santé des Citadins de l’UQAM. Le seul reproche qu’on pourrait faire à Marie-Pier serait son manque de réalisme devant les buts. Pour une joueuse qui casse autant de reins et est douée d’un démarrage aussi explosif, son ratio passe-buts est encore famélique. En revanche son abattage de la 1re à la 90e que ce soit en tant qu’ailier ou en milieu offensif axial est énorme et soulage grandement une formation dépourvue d’une attaquante axiale qui carbure dans des saisons à plus de 8 buts. Une tâche qu’elle pourrait pourquoi pas récupérer par le futur si elle participe plus souvent à faire vibrer les cordages adverses.
Catherine Proulx
J’ai longtemps hésité avant d’inscrire Catherine Proulx tant j’attendais d’elle plus de réalisme devant les cages par rapport au nombre d’occasions qu’elle se crée par match. Dans un style crochet intérieur-extérieur sur son aile qui rappellera Kim Brûlé aux nostalgiques du côté de Édouard-Montpetit, Catherine est pour le moment sur une bonne lancée alors qu’elle totalise 4 buts et 2 passes à mi-saison. Moins de frou-frou et plus de travail et on sent la jumelle Proulx qui a bossé ses gammes devant les cages adverses. Également une bonne nouvelle, elle possède de nombreuses coéquipières de talent qui tendent à faire de l’UDEM une formation qui brille par son imprévisibilité offensive. Suppléée par une rapide Chloé Villeneuve sur son côté quand elle-même n’a plus de jus dans les jambes. La profondeur que donnent cette année les Carabins sur toutes les lignes est un atout de plus qui va lui permettre de se dépenser sans compter. Et cela passe par une performance dans les matchs qui comptent… ceux des séries.
Marie-Yasmine Alidou D’Anjou
L’UQAM a pour l’instant un pied en séries et le doit pour l’essentiel à un système de jeu équilibré sublimé par sa chef d’orchestre Marie-Yasmine. Dans un système de jeu qui lui permet de mettre en avant ses qualités de contrôle de balle, de jeu entre les lignes et surtout de finition. Elle marque, provoque balle au pied, dispose d’une puissante frappe de balle, est impliquée dans la moitié des buts de son équipe et elle affiche des stats stratosphériques pour une joueuse de l’UQAM (déjà 10 buts à mi-saison). Elle peut parfois afficher des performances défensives en deçà des atteintes comme ses matchs en demi-teinte face au Rouge et Or ou contre l’UDEM, mais on le lui pardonne tant, jamais depuis Lora Lehr, une joueuse des Citadins n’avait eu autant d’impact sur le circuit. Jamais autant à l’aise que soutenue par deux milieux défensifs qui lui épargnent les tâches défensives, elle peut alors se concentrer sur ce qu’elle fait de mieux (même très bien) pour le moment : laisser libre cours à ses qualités offensives. Sombrero, petit pont, passement de jambes, roulettes et frappes enchaînées le tout en puissance. Elle donne l’impression de savoir tout faire et accuse encore beaucoup de pertes de balles. Mais peut-on vraiment lui reprocher d’apporter cette touche créative à un effectif qui réalise pour l’instant à mi-saison la meilleure performance de son histoire ? Elle a besoin de nous sortir son match référence dans la période des matchs retour face à Laval, UDEM, Mc Gill ou Sherbrooke pour consolider une place en séries pour sa formation, et pourquoi pas enfin truster un titre de joueuse par excellence, une première dans l’histoire de l’UQAM.
Attaquants
Marie-Ève Jacques
On touche là la catégorie fermée des machines : Marie-Ève Jacques c’est la détentrice du nombre de buts sur le circuit civil et le circuit universitaire. C’est aussi la détentrice du plus grand nombre de buts marqués sur le RSEQ en une saison extérieure, joueuse de l’année au Canada. Au niveau individuel la réputation de Marie-Ève Jacques n’est plus à refaire. Des doublés, des triplés, des quadruplés et plus encore, elle repousse sans cesse les statistiques. N’allez pas chercher autre chose du point de vue esthétique pour celle qui fait profiter sa formation de ses courses incessantes dans le dos de la défense. Sur le côté ou dans l’axe, jouer une défense haute face à elle c’est toujours s’attendre à ce qu’elle parte faire un petit coucou à votre gardienne et c’est bien souvent trop tard. Seule ombre au tableau pour elle et pour le Vert et Or : un unique titre provincial acquis en 2012. Trop peu et pas assez pour celle qui effectue sa dernière saison dans le RSEQ. Elle a pour l’instant a pour némésis d’aller chercher une 2e bannière avec sa formation et de regoûter au doux parfum d’une énième participation à un championnat canadien. L’heure d’ajuster sa compta et avant de raccrocher les crampons ? Réponse peut-être le 6 novembre.
Léa Chastenay-Joseph
On est à la mi-temps au match aller UDEM — LAVAL 23 septembre et une fille s’échauffe tranquillement le long des lignes du Cepsum. 20 minutes plus tard récupérant un ballon mal ressorti par la défense montréalaise, elle s’échappe dans son couloir droit enrhume la latérale et s’en va servir sur un plateau d’argent Laurence Godbout pour l’ouverture du score.
Retournons à UQAM-LAVAL, mais une semaine avant le 16 septembre au stade Saputo. Nous sommes à 1 partout et l’UQAM tient tête aux doubles championnes RSEQ en titre. Récupérant un ballon perdu par Marie-Yasmine Alidou D’Anjou, Joëlle Gosselin n’a même pas besoin de lever la tête. Un geste de transition banal diront les profanes et ils auront raison. Existe-il plus grande chimie offensive dans le RSEQ que cette relation Gosselin-Chastenay-Joseph ? Pas le temps de ressortir le cahier de stats que Léa résiste au retour de la défenseure et s’en va tranquillement fusiller Jessica Lebrasseur. L’estocade portée par Jessica Bunker est anecdotique : l’UQAM est à terre.
Du classique Rouge et Or pour celle qui a pratiquement remporté tout ce qu’il était possible de remporter sur le plan collectif comme individuel. Championne du Canada en 2014, Soulier d’or senior AAA LSEQ 2016 avec 28 buts et tout récemment médaillée d’or sur le circuit civil avec Beauport AAA en ayant également marqué en finale… ça tombe bien la saison n’est pas encore finie pour Speedy Gonzales qui voudra prolonger encore le plaisir pour sa dernière saison dans l’uniforme du Rouge et Or. Mais avant cela il faudra répondre présente. Ça tombe bien, car se montrer décisive Léa adore.
Layla Boudjelal
Je regardais la cuvée UDEM pour voir si on pourrait trouver cette saison une digne successeure à Éva Thouvénot-Hébert et Véronique Laverdière en termes de régularité devant les cages.Et pour l’instant force est de constater que Layla Boudjelal est passée au travers de mes écrans radars.Alors j’entends les sceptiques prononcer oui mais ? Oui mais on est pas sans rappeler que les grandes épopées de l’UDEM sont souvent accompagnées de buteuses qui ont profité du collectif pour mener leurs coéquipières au championnat Canadien. Laverdière et Maranda en 2009, Éva Thouvenot en 2011 ou Kim Brûlé en 2013 ont tour à tour endossé ce rôle avec brio. Cette saison c’est Layla qui pour l’instant se montre la plus régulièrement et qui tranquillement s’immisce dans le duo de tête.Layla est rapide,Layla est à l’aise balle au pied,Layla est régulière devant les cages et pour l’instant aide ses coéquipières à tenir la dragée haute au Rouge et Or cette saison. “Rien ne sert de courir, il faut partir à point dit l’adage”.Nul doute que pour celle qui revient au jeu après une première année sans jouer à cause d’une commotion, il faudra augmenter la cadence dans la dernière ligne droite pour accrocher le ticket gagnant pour le championnat canadien à Wolfville en Nouvelle-Écosse.
Joëlle Gosselin
Joëlle Gosselin c’était une énigme pour moi avant sa première saison sur le circuit universitaire où elle a mis tout le monde d’accord. (Demandez à Trinity Western ce qu’elles en pensent). Vue en catégorie de jeunes en milieu de terrain, c’est beaucoup plus haut qu’elle pèse désormais sur le jeu. Chose curieuse je ne l’ai jamais vu marquer de but en live dans le réseau RSEQ alors Joëlle c’était un peu comme Kayser Söze de Usual Suspects pour moi : une fille dont le nom fait frémir beaucoup d’entraîneurs et qui pensent à tort que tout le jeu du Rouge et Or tourne autour d’elle.
http://www.youtube.com/watch?v=g9NuJ2ot9os
Et là-dessus… repositionnée en avant-centre, elle a marqué encore et encore. C’est devenu pour moi un mythe, une attraction au même titre que Marie-Ève Jacques ou Léa Chastenay-Joseph, attraction que je me devais de ne pas voir qu’en futsal mais sur plusieurs matchs du RSEQ et me déplacer pour elle. Pour éviter ces mêmes histoires qui resurgissent sur celle dont les coachs en parlent toujours à leur équipe les derniers soirs de mise en place tactique : « Faites gaffe, si vous lui laissez de l’espace, Joëlle Gosselin te remettra à ta place ».
Ici s’arrête la comparaison maladroite. Avec Joëlle c’est vraiment plus qu’une simple marqueuse. Joëlle ne presse pas comme une poule sans tête, Joëlle ne court pas vite, Joëlle ne fait pas d’appels incessants dans le dos des défenses adverses.
Oh je vous vois venir, mais ne vous inquiétez pas il s’agit juste là de la Heat Map de ballons touchés par Zlatan Ibrahimovic époque PSG. Je suis désolé, mais c’est un peu lui que me rappelle Joëlle Gosselin. (Comment ça j’exagère ?)Quelqu’un qui se balade et qui donne l’impression d’être venu prendre des selfies sur le terrain pendant que le jeu se passe, mais dès qu’elle touche le ballon, un vrai régal dans ses choix de jeu. Alors on peut critiquer, remettre en cause, mais quand Joëlle se retourne que ce soit pour lancer Léa Chastenay-Joseph pour provoquer le pénalty transformé par Cynthia Turcotte contre l’UQAM ou pour lancer cette même Léa pour le second but c’est déjà Noël pour le Rouge et Or. Et que fait-elle quand je ne la regarde pas ? Ben elle marque, elle passe et pour l’instant elle gagne. Dernière suspecte de convenance dans cette liste de présaison, depuis la jurisprudence Bastien Aussems du côté masculin, j’arrête de prendre des partis pris et j’attends la suite.
Bonne fin de saison à toutes.