La perception de ses propres émotions, leur validation, leur gestion, et la planification pour l’obtention de résultats visés, voilà une bonne recette pour réussir professionnellement. Du côté relationnel aussi, quelque soit votre passé. Mais elle demeure étroitement liée à des compétences sociales qu’il s’agit de travailler à développer tout au long de la vie.
Quand il n’a pas été plutôt équilibré, notre passé en matière d’expression des émotions a pu être plutôt restrictif ou à l’autre extrême marqué d’explosions régulières.
Les styles parentaux n’étant pas les mêmes au niveau de l’éducation, l’expression des émotions a pu être encouragée pour certains au niveau des apprentissages pour installer une croyance empreinte dès l’enfance indiquant qu’il est question de parler de ses sentiments et de valider ses émotions pour aller vers une résolution de problème favorable. Une résolution allant dans le sens d’une meilleure gestion des éléments qui entrent en jeu dans chaque situation et la réalisation d’un équilibre à caractère écologique.
Quand autrement l’expression des émotions dans son milieu de vie a suivi un modèle orageux durant les tendres années, il se pourrait pour certaines personnes qu’elle soit plus tard associée à la violence, ou au danger, ou même à un sentiment de dégoût. Car réminiscence, par association, de quelques moments difficiles et plutôt désagréables où c’était discorde, crises, déceptions, colères et tristesses impliquant des personnes significatives.
Le temps de faire un bilan
Ce bilan de votre intérieur émotionnel, c’est celui de votre vie émotionnelle du moment, comme celle du passé quand il s’agit de la revoir pour remettre les choses en perspective et atténuer les soubresauts nébuleux. C’est aussi celle de votre futur, car il est très intéressant de se projeter dans l’avenir comme exercice, et ce quelques soient les injustices ou les abus que vous ayez pu subir aussi bien sur le plan relationnel que professionnel. Un passé difficile où il y eut embûches ou abus n’est pas garant d’une destinée tragique dans l’existence. Se réaliser dans l’existence, c’est s’ancrer, c’est demeurer et devenir soi.
Pour y arriver, l’art de relativiser pourra fortement aider.
Dans ce sens, les sentiments encore ambigus ne sont pas non plus une menace ou un frein à sa réussite. L’intelligence émotionnelle ne se résume pas à la compétence unique de valider une émotion reconnue chez soi ou chez l’autre ou de demeurer constamment en contact analytique avec ses sentiments, il s’agit aussi d’être en mesure de composer avec des imprévus et de tolérer l’incertitude face à ce qu’on ne peut forcément tout de suite identifier, comprendre ou régler.
Cette attitude souple témoigne d’une indulgence envers soi et d’une vision qui reste bien loin de celle du tunnel qui aveugle en matière de sentiments. Elle permet d’accueillir et accepter l’autre dans son individualité quand la rencontre est positive comme de s’en éloigner quand l’association est plutôt délétère.
La souplesse et l’idée de fatalité
L’intelligence émotionnelle est aussi considérée comme une compétence professionnelle comme nous l’explique nombreux professionnels qui se penchent sérieusement sur ce domaine d’expertise. De ce fait, on en tient bien compte quand on mise sur des leaders en milieu des affaires et d’innovation sociale. Les organisations reconnaissent de plus en plus la valeur de ce levier important en matière de collaboration et de développement.
Parler de fatalité quant à des traits personnels qui ont posé problème dans le passé n’est pas bien juste au regard de ce que la gestion de ses propres émotions et des relations sociales de façon objective et sélective peut apporter. Les conditions qui sont favorables au changement vers le positif aident à minimiser l’expression de certaines tendances pour renforcer l’intégration d’autres façons de faire et de s’exprimer, et à apprendre à recevoir pleinement et consciemment les bienfaits du changement.
Ces conditions ne dépendent pas entièrement de soi puisque l’environnement décide de nombreuses d’entre elles et que l’on peut se retrouver dans des situations délicates dont on ne tient pas les ficelles, mais ce qui est entre les mains de l’acteur, sujet, lui-même architecte en partie de cet environnement, c’est le face à face avec soi-même et la planification en se basant sur ce qui a été perçu et sur ce qui s’observe comme étant en train de devenir. Il s’agit d’une souplesse dans la façon de dire, de se dire, et de faire, qui témoigne d’une intelligence émotionnelle en plein déploiement et en plein développement.
Loin de penser la vie meilleure sans émotion bien au contraire, les petites décisions les plus simples ne peuvent se prendre sans que les émotions soient impliquées puisque les motivations sont liées aux émotions. Nous savons que l’intelligence émotionnelle est malléable, à chaque obstacle, il y a un retournement de situation positif possible à envisager grâce aux apprentissages et aux prises de conscience, et c’est cette énergie, celle de nos impulsions et nos motivations, qui crée des solutions et travaille à notre tranquillité d’esprit quand elle est bien canalisée.
Aller vers l’autre pour revenir à soi
Certaines compétences au plan personnel peuvent être plus développées que des compétences sociales en matière d’intelligence émotionnelle. Sans parler de lacunes ou d’erreurs stratégiques dans sa façon naturelle d’être au monde, on peut parler de secteurs à améliorer, de remise en question, et de prise de distance régulière pour une reprise des opérations avec une ligne directrice plus propice au confort personnel. Un confort personnel qui reste bien entendu intimement lié à la capacité de composer avec les sentiments et émotions des autres et d’identifier les stratégies qu’ils mettent en place pour arriver à leurs fins. On peut ainsi reconnaître les erreurs de parcours d’un côté comme de l’autre et se fixer des objectifs écologiques tout en se protégeant.
C’est ainsi que l’intelligence émotionnelle se retrouve au service de soi et de l’intelligence collective!
Prenons le cas d’un chercheur d’emploi qui se bute sans arrêt à des refus, parfois même pour des postes loin de ses réelles aspirations, il garde sa maîtrise de soi et retombe sur ses pattes, car il a appris au fil des années à prendre conscience de ses émotions, les valider en faisant un arrêt proactif, pour reconnaître, puis se désengager de ce qui est néfaste, et ainsi planifier à long terme d’autres scénarios, et ce sans s’éloigner de ses propres intérêts, même s’il y a lieu de faire des compromis durant la transition vers une situation plus souhaitée.
Bien que le chômage prolongé soit une épreuve difficile pour tous, et que de ne pas se sentir utile au travail ou en possession d’un certain pouvoir économique essentiel à son sentiment d’autonomie et de liberté puisse grandement baisser le moral, c’est aussi une période où l’on peut se découvrir des qualités et des compétences que l’on n’aurait osé imaginer. Un temps pour se rencontrer soi-même et devenir son meilleur ami. Un temps pour s’engager vers l’amour de soi, et de l’autre pourquoi pas, envers et contre tout.
Cet article a été rédigé par Hella Ahmed
Bio de Hella : Fondatrice de Santé Mentalité (www.santementalite.com), experte-conseil (Coaching and Professional training) et communicatrice en santé et bien-être global, Arts et créativité.
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