Juliette rit aux éclats, et ses hoquets se multiplient à l’infini sous cette voûte étoilée. Elle est accrochée affectueusement à votre bras et vous cheminez tous deux en vous gaussant, heureux.
Elle se sent apaisée à vos côtés, n’a pas peur de s’enivrer, vous avez gagné sa confiance, et vous l’aimez. De tout votre cœur, oui, vous êtes complètement raide de Juliette…
Malheureusement, ça ne passera pas comme vous le souhaitez puisque vous allez la raccompagner courtoisement chez elle, et regagner vos pénates tout seul. Pour vous endormir mélancoliquement sur la quille.
Félicitations, vous êtes dans la Friendzone (FZ) ! Même le pire des tocards du Barber shop (tout-à-l’égout à hispters parisiens) aurait plus de chances que vous de se la faire.
Entre vous deux, ce n’est pas de l’amour ni de l’amitié, c’est juste une scandaleuse prise d’otage, une relation malsaine percluse de frustration, et dont les sutures finiront un jour ou l’autre par vous péter à la gueule. Voilà tout là le drame de cet amour non réciproque que vous lui portez.
Il est temps pour vous de quitter ce no man’s land où vous avez sauté à pieds joints ou mieux encore, de ne jamais y foutre les pieds. Mode d’emploi.
1) Stop complaining
La FriendZone est une chimère née d’une frustration sociétale théorisée et amplifiée par les gens du web. Concept soi-disant créé par des mecs frustrés d’avoir été catalogués comme amis par des filles qu’ils convoitaient (et donc écartés de toute éventualité de rapprochements sentimentaux et charnels).
La FriendZone existe certes, mais personne n’est forcé d’y séjourner ni même d’y entrer. Ses pensionnaires se posent en victimes autoproclamées du traitement injuste que leur réservent ces filles ingrates, quand bien même ils eurent été avec elles des êtres bons et adorables.
En soi, une manière déguisée de rejeter la culpabilité de leur échec sentimental sur cette présumée engeance au lieu de faire l’autocritique de leur propres techniques de séduction. La complainte est un peu facile et légère comme excuse pour justifier son malheur, et par la même, les comportements de Calimeros rendent lesdits garçons encore moins attirants. C’est ballot !
Vous ne pouvez en vouloir qu’à vous (vous le friendzoné), si vous êtes devenu son ami, c’est que jusque-là, vous vous êtes comporté comme un ami, il n’y a pas de secret. On ne récolte que ce que l’on sème. On pourra toujours se trouver des excuses pour se lover dans le confortable matelas de la fatalité, ou on pourra toujours se prendre en main pour que cela change, quitte à ce que l’orgueil en prenne un coup.
2) Passer à la troisième personne
De l’importance de se connaître. Dans chaque interaction que vous créez avec les autres personnes, vous devenez votre propre carte de visite, ne l’oubliez jamais. On ne vous évaluera, considéra et jugera que sur ce que vous aurez à offrir, et rien d’autre.
Alors que mettre en avant ? Jusque-là, vous avez fait preuve d’attention, de gentillesse et d’écoute, mais ça n’a pas marché, vous avez été trop consensuel, trop lisse, trop adorable. Trop docile… Mais que l’on soit bien d’accord, il ne s’agit pas de dénigrer ces traits de caractère, car ce sont des qualités humaines rares dont il faut s’enorgueillir.
Dévoilez plutôt au grand jour d’autres facettes que vous n’osez pas au quotidien mettre en exergue. Faites montre de davantage de relief, vous ferez plus « mec ». Et qui sait ? Peut-être parviendrez-vous enfin à casser cette image trop gentillette et à exploiter votre pouvoir de séduction ?
Enfin, bon, dans la pratique, c’est beaucoup plus chaud à mettre en œuvre, pour la simple et bonne raison que les hommes ne changent pas. L’aura que chacun dégage naturellement ne s’apprivoise pas, mais plutôt que de s’entêter à la dénaturer, mieux vaut choisir vers quelle personne la diriger.
Le seul miroir dont vous disposez est le reflet que vos proches vous renvoient. Ainsi, pour se « voir » à la troisième personne, il est nécessaire d’interroger les siens (les collègues, les ex, les amis, la famille) quant à l’opinion qu’ils se font de vous, sur l’image que vous dégagez en public. Il n’y a pas de honte à demander, et ça ne peut vous apporter que de bonnes choses ! Plus vous recouperez d’informations sur vous, mieux vous vous connaîtrez. Vous risqueriez d’être surpris ! Ces données seront assurément vos plus beaux atouts de vie.