L’Afrique — et plus important encore les consommateurs africains — seront au centre de la scène mondiale en 2014.
Et tandis que les “traditionnelles” histoires africaines de luttes et de contraintes contiendront encore des éléments de vérités (les défis majeurs du manque continuel d’électricité ou d’industries manufacturières sous-développées ne vont pas disparaître du jour au lendemain), il y aura d’énormes opportunités sur le continent pour les marques créatives, audacieuses et averties, à la fois sur le plan national et international. La clé pour profiter de ceci ? Compréhension — et appropriation — des nouveaux désirs, des nouvelles aspirations, des nouvelles attentes et du nouvel enthousiasme d’un consommateur africain encore trop frustré par ce qui lui est offert.
Trendwatching.com a récemment identifié cinq tendances de consommation en Afrique pour l’année à venir.
1. FABA (For Africa By Africa) pour l’Afrique par l’Afrique : des solutions africaines aux problèmes africains faites à l’africaine
Il va sans dire que l’Afrique est vraiment en croissance. Et à côté de la hausse des revenus (à travers le haut de gamme, les classes moyennes, et pour les « nouveaux » consommateurs), en 2014 , la confiance et la fierté augmenteront aussi.
Aujourd’hui, les entreprises nationales et les marques mondiales créent des produits pour les Africains en se rendant compte que dans le but d’offrir des solutions concrètes et pertinentes, leurs offres doivent tenir compte des besoins des clients en adoptant parmi les nombreuses fonctionnalités des spécificités propres à la zone de commerce. Parce que pour les consommateurs plus conscients, non seulement les produits et services FABA sont plus adaptés à leurs besoins, mais aussi dans de nombreux cas, ils s’inscrivent dans des pratiques commerciales éthiques et / ou durables. Cela est particulièrement vrai lorsque ces offres font usage des ressources locales telles que la main-d’œuvre ou les matériaux.
La suite pour FABA ? En 2014 , les meilleurs produits et services FABA vont attirer l’attention des consommateurs partout dans le monde. Regardez bien les solutions africaines les plus ingénieuses, économiques, et durables rentrer en concurrence avec leurs homologues du monde entier. Oui, encore plus de concurrence, sur une échelle de plus en plus mondiale.
Lager met de l’avant des ingrédients traditionnels africains : au début de 2013 le brasseur international SABMiller a introduit sa deuxième bière de manioc sur le continent avec Eagle Lager au Ghana, dans le but de répondre aux goûts locaux. Au lieu de l’orge, la bière est faite avec du manioc indigène, un tubercule qui est cultivé dans toute l’Afrique et qui est un aliment de base traditionnel dans beaucoup de régimes africains.
La collection Studio Africa de Diesel et EDUN présente le talent créatif africain : en octobre 2013 les labels de mode EDUN et Diesel collaborent pour lancer leur deuxième collection Studio Africa. Cette collection est composée de denim brut non traité, qui est tissé à partir de coton provenant de l’initiative de préservation de coton de Edun en Ouganda et qui est fabriqué en Afrique. Le projet de création est également conçu pour promouvoir les jeunes talents africains, avec la dernière campagne mettant en vedette trois musiciens de tout le continent.
2. L’itinérance mobile. L’autre « mobile » à surveiller en Afrique en 2014
Comme tout le monde, le consommateur africain veut être en mesure de planifier et d’exécuter ses voyages à moindre coût d’une façon agréable, fiable et pratique. Pourtant, les Africains ont rarement de quoi se vanter au sujet de la logistique, du transport et de la mobilité à l’échelle mondiale.
Mais en 2014 la forte croissance économique du continent signifiera plus de ses habitants sur la route, explorant le territoire et faisant des affaires avec d’autres, justifiant d’autant plus la nécessité d’améliorer les options de transport.
Les moteurs de cette tendance sont :
Les classes moyennes émergentes, qui voyageront plus que jamais dans les années à venir, et souvent par le biais de nouvelles méthodes ; et les consommateurs les plus riches, et donc les plus exigeants, qui ressentiront de moins en moins le besoin de faire constamment de pénibles voyages à l’étranger lorsqu’ils seront en mesure d’obtenir des expériences similaires, de faire et de dépenser de l’argent, tout cela localement.
Et tandis qu’aucune marque ne semble résoudre le gigantesque problème de la mobilité, de multiples start-up et organisations utiliseront les nouvelles technologies et les nouveaux modèles pour relever nombre de défis posés par les transports en Afrique, et de la même façon changer l’approche des Africains quant à la question du transport.
Attendez de 2014 l’émergence du transport collectif, de la flexibilité logistique, de meilleures options de voyages par l’entremise de nouveaux systèmes, de nouveaux véhicules et de nouvelles applications. Peu importe l’industrie dans laquelle vous êtes, pensez à comment vous pourriez sauter sur cette tendance et le monter avec succès.
Un site mobile et une application informent en temps réel du trafic : après un programme pilote à Cap Town en Afrique du Sud en octobre 2013, FindMyWay a lancé son service d’information de transports publics dans les grandes villes d’Afrique du Sud, y compris Johannesburg et Pretoria. Le service permet aux passagers de transports en commun d’accéder aux informations sur le site mobile Findmyway ou sur l’application mobile gratuite. Toute l’information sur les prestataires majeures du transport, tels que les arrivées et les départs ainsi que les prix et les cartes, est disponible sur Findmyway.
Connexion WiFi gratuite dans un service d’autobus entre le Rwanda et l’Ouganda : En juillet 2013, la ligne d’autobus rwandaise Jaguar a équipé ses véhicules de connexions WiFi. Disponibles dans 24 autobus de la compagnie, les passagers peuvent accéder au WiFi avec une vitesse de 21.6mb par seconde. Les cars Jaguar proposent notamment un service de navette entre Kigali et Kampala en Ouganda.
3. Des nations informées. Pourquoi les Africains vont-ils s’informer de façon plus précise, plus utile et plus pertinente en 2014 ?
L’humain a un besoin inhérent d’information fiable et impartiale. Mais depuis de nombreuses années, à cause du manque de transparence dans la gouvernance et l’objectivité des nouvelles rapportées, ce besoin n’a pas été comblé pour la plupart des Africains. Aujourd’hui cependant, l’activisme en ligne à travers le continent est le catalyseur d’une nouvelle vague d’optimisme dans les plates-formes de médias. Ces organisations redonnent aux citoyens le pouvoir de s’informer, de discuter, d’enquêter et de réagir à ce qui se passe autour d’eux comme jamais auparavant.
Tant que le nombre de citoyens africains consommant une information complète, opportune et impartiale sur l’actualité grimpera en 2014, les marques elles-mêmes (qui ne sont pas spécifiquement des marques d’information) devront s’interroger sur le type de connaissances qu’elles pourraient partager, à quel public et sous quel format ?
Et sans surprise la caractéristique commune des marques à succès dans une nation informée est la capacité d’utiliser l’information pour éduquer, enrichir et améliorer la vie personnelle des consommateurs et de leurs communautés. Ceux qui pensent plus loin envisagent ainsi comment la transparence de l’information, l’accessibilité et l’objectivité pourraient remodeler les attentes des consommateurs autour de leurs pratiques d’affaires.
Les clients de réseaux mobiles peuvent accéder à Wikipedia gratuitement par SMS : en octobre 2013, Airtel Afrique et la Fondation Wikimedia ont annoncé un nouveau service à l’intention des clients du réseau mobile pour accès gratuit au site Wikipedia. En conséquence, les clients de Airtel (environ 70 millions) à travers l’Afrique peuvent voir le contenu de Wikipedia sur leurs téléphones portables sans avoir à payer des frais de données. Wikipedia a également commencé un projet pilote d’un service d’envoi de son contenu par SMS aux utilisateurs Airtel , ce qui signifie que même des individus avec les téléphones cellulaires de base peuvent accéder à l’information.
Un site de réseau social offre des informations sur les projets et budgets publics : en novembre 2013 l’organisation financière basée au Nigeria, BudgIT, a lancé Tracka, un réseau social destiné à accroître la transparence et permettre aux consommateurs de suivre les budgets publics et les projets dans leur communauté locale. Basé sur les données publiques et sur l’intégration des outils de médias sociaux, Tracka permet aux Nigérians de partager des informations, des images et des vidéos, faire des commentaires sur les projets et de s’engager dans une discussion en ligne avec d’autres personnes intéressées.
Lire la suite de l’article (en anglais) sur How We Made It In Africa