Venicia Guinot est reconnue comme la rédactrice en chef en Tropics Magazine. Cependant, c’est dans le cadre de ses fonctions en tant que Éditeur Voyage chez VenturesAfrica que nous l’avons rencontré. La journaliste nommée deux fois aux CNN MultiChoice et aux Black Entertainment Film Fashion Television and Arts Awards nous partage sa vision, ses ambitions et ses projets.
Bonjour Vénicia, présentez-vous à nos lecteurs ?
Bonjour à l’ensemble des lecteurs du magazine AfrokanLife et merci pour l’importance que vous accordez à mon travail. Je suis Vénicia Guinot, Journaliste multimédia et originaire de la République du Congo (Brazzaville). J’habite la ville de Johannesburg, encore surnommée la « cité de l’or », en Afrique du Sud depuis 2006.
En ce qui est de mon parcours professionnel, je me suis lancé dans le monde des médias dès l’âge de 18 ans parce que je comptais pérenniser le travail préalablement entrepris, dans les années 80, par mon « feu » père qui présentait une émission culturelle dénommée « Couleurs Tropicales » sur les ondes de Radio Congo (Radio Nationale) bien qu’étant, dans le temps, Directeur de la Coopération de la première banque congolaise (ex-BCC). C’est de là que nait cette passion grandissante pour la Communication en général et les Medias en particulier.
Aujourd’hui, je suis une jeune femme épanouie qui œuvre fièrement pour le continent et qui célèbre les siens au sein de divers médias francophones et anglophones. Je travaille donc comme Journaliste multimédia indépendante et je représente diverses publications et revues socioculturelles d’origine Afro-caribéennes et internationales, à Johannesburg, au-delà de mon projet personnel, Tropics Magazine, qui a vu le jour en Mars 2010.
Dites-nous un truc sur votre ville de résidence que nos lecteurs ignorent surement ?
Comme je le disais tantôt, ma ville de résidence actuelle est Johannesburg, métropole de la province du Gauteng et la plus grande ville de la nation sud-africaine. Jobourg (terme approprié pour les intimes), est simplement une ville étonnante qui surprend les touristes par son côté cosmopolite, son architecture, ses attractions, etc. Quand on connait la « vibe » de Johannesburg, on a comme l’impression que l’on réside aux Etats-Unis car les grandes artères de cette merveilleuse ville vous envoutent et vous poussent à explorer encore plus cette cité. On trouve à Johannesburg, de super beaux coins tels que le Nelson Mandela Bridge, les Bright Water Commons, le Nelson Mandela Square, le Sandton City Shopping Centre, le Zoo Lake, Vilakazi Street… la liste n’est pas exhaustive.
Entre l’héritage de la ville elle-même, l’exploitation des mines d’or et l’esprit d’entreprise qui se pérennise, Johannesburg demeure l’une des villes à visiter absolument. Avec une population de 3,88 millions d’habitants dont la moitié vit à Soweto sous un climat excellent, Johannesburg est l’une des meilleures destinations sur le continent, en dépit de la mauvaise presse que subit ce pays. Ce n’est pas pour rien que Johannesburg est nommé comme l’une des villes les plus écologiques au monde, si l’on considère que son paysage naturel est la savane. Faites-y un tour pour mieux appréhender la culture de cette ville Sud Africaine qui vous séduira à tous les coups.
Parle-nous un peu de la génèse du projet ?
L’Afrique pour moi représente le continent premier, la patrie mère et le futur eldorado pour les puissances occidentales. Tous ces attributs me rendent fière de mon origine et être une jeune Entrepreneure en Afrique me donne le courage de m’affirmer, au même titre que mes collègues d’ailleurs. Ce n’est pas parce que je suis d’origine africaine que je n’aurai rien à partager avec le reste du monde. Au contraire, mes origines africaines reflètent dans ma personnalité, ma manière de penser, mon look et dans le travail que j’entreprends.
Une chose est vraie, je trouve cela monotone que l’on rabâche les mêmes théories et discussions dans les médias. Je suis du métier, mais chacun de nous essaie de relater la saga africaine à sa manière. J’œuvre pour une Afrique cosmopolite, dynamique, vibrante et diverse. Je crois, personnellement, que tout développement doit trouver sa force dans la vérité, la rigueur et l’optimisme. Il est inconcevable que nous, Africains, nous asseyions et regardions que l’image de notre continent soit ternie à jamais.
Pour tout vous dire, c’est une simple réflexion qui m’a conduite à mettre un trait sur toutes les balivernes qi se racontent sur le continent Noir. Pour arriver à mes fins, j’ai donc décidé de lancer un nouveau projet médiatique appelé « Ventures Travel Interviews » une série d’entretiens qui portraie des personnalités africaines et internationales qui acceptent librement de partager leurs expériences touristiques sur le continent africain. Il s’agit ici de mettre en lumière les moments exclusifs de ces personnalités sur le continent Noir et ainsi, encourager le reste du monde à découvrir d’autres sites touristiques africains autres que leur pays d’origine.
Quelle plus-value penses-tu que ces interviews apportent aux lecteurs africains ?
Ce projet a vu le jour sur le site du magazine Ventures Africa et devrait être, ensuite, développé sous peu sous forme d’émission télévisée. De plus amples informations seront communiquées prochainement au public. Le message que je souhaite véhiculer à travers ces séries d’interviews, c’est d’emmener l’Africain, d’abord, à être fier de son continent et lui apprendre à valoriser tout le patrimoine culturel que possède sa patrie avant de penser maitriser la culture d’autrui. Ne dit-on pas que : « Charité bien ordonnée commence par soi-même ? »
Je rêve d’une Afrique qui bénéficie pleinement de son système touristique et qui croit au potentiel de sa jeunesse, car c’est elle l’élite de demain. À travers ce projet, la jeunesse s’identifie aux personnalités Africaines et autres amis du continent qui sont fiers de partager leurs meilleurs souvenirs sur le sol Africain.
À quelle fréquence seront publiées ces entrevues de personnalités Africaines et internationales sur Ventures Africa ?
Pour le moment, les interviews sont publiées une fois par mois, et nous avions eu le plaisir d’en publier deux déjà. La première interview a été dédiée à Mme Bisila Bokoko, ex-Directrice de la Chambre de Commerce Espagnole aux USA et Fondatrice du Projet Bisila Bokoko pour l’Alphabetisation. Le second entretien a été réalisé avec une autre femme battante originaire du Nigéria, Crystal Deroche, un nom très connu au Royaume-Uni dans le secteur de la Mode.
Nous avions lancé un appel aux diverses personnalités phares qui ont répondu positivement à l’appel et je suis rassurée que cette série d’interviews plaise au plus grand public. Les amis de l’Afrique, eux aussi, ont quelque chose à dire sur leurs destinations favorites sur le continent ; alors je profite de lancer un appel par ce canal afin qu’ensemble nous contribuions a une image positive de l’Afrique.
Penses-tu que les sites touristiques Africains ne sont pas assez valorisés ou cela appartient au passé.
Vous savez, beaucoup de choses se font en Afrique dont on ne parle pas forcement au-delà des frontières. Soit, cela passe inaperçu, soit on fait semblant de ne pas prendre les évolutions en considération. Je ne suis pas de ceux qui pensent que les sites touristiques Africains ne sont pas assez valorisés, mais je pense que nous devrons plutôt innover, nous surpasser…
Hier, on utilisait le walkman, aujourd’hui nous sommes aux iPhones. Chaque ère devrait normalement être caractérisée par des innovations et il revient à chacun de nous de faire la différence. Pourquoi devrons-nous être envahis par des programmes de télévision inutiles qui ne font que nous abêtir quand nous pourrions bien redresser les choses, chacun à son niveau. Il ne suffit pas de beaucoup pour changer le monde.
Pour répondre à votre question, il faut noter qu’on ne peut valoriser un site touristique si on ne lui reconnait, premièrement, son existence et son utilité en premier lieu. Mon humble contribution dans ce secteur touristique est de ramener les Africains à l’ordre et de leur donner une injection de rappel afin qu’ils réalisent que l’Afrique est un continent qui mérite d’être exploité d’un point de vue touristique, les emmener à ouvrir leurs yeux sur les paysages idylliques dont regorge ce continent, d’apprendre à les valoriser et enfin, de les faire profiter aux autochtones et au reste du monde. La voie vers le développement passe, avant tout, par un changement de mentalités et si nous ne décidons pas de passer ce cap, nous resterons à jamais stagnés dans la pauvreté.
Si tu pouvais changer une chose dans l’industrie du tourisme en Afrique qu’est-ce que ça serait ?
Ma vision est simple : « Faisons du tourisme un moteur de développement. » Il est bien visible que nos dirigeants peinent à remettre les pendules à l’heure, car le fossé est bien trop grand, mais je pense que chacun de nous est responsable de l’avenir des plus jeunes. Pourquoi ne nous mettons-nous pas sérieusement au travail pou pouvoir faire bouger les choses ?
Prendre appui sur un tel projet qui valorise le secteur touristique Africain serait normalement déjà un plus pour notre communauté. Pouvoir obtenir la participation de tous serait déjà révolutionnaire. Ce que je souhaiterai, plutôt, apporter au secteur touristique c’est encore plus de visibilité et de véracité dans la présentation des faits sur le terrain. Mon combat est de susciter, en passant, la solidarité entre Africains afin qu’ensemble nous trouvons nos propres moyens de survie.