Avoir des potes, c’est bien, en être un, c’est plus dur…
Débarquer chez son pote Fabien, et le trouver en calebute en train de sangloter la morve au nez est a priori le spectacle le plus dérangeant auquel vous aurez à assister au cours de votre amitié. Revenir sur vos pas en espérant qu’il ne vous ait pas aperçu est sûrement votre meilleure idée, mais c’est trop tard, il hèle votre nom avec le timbre de voix d’un cancéreux en phase terminale. Ah, ces amis, toujours à réclamer…
Vous allez forcément raconter de la merde
Alors, fermez là ! C’est le plus beau geste d’amitié qui soit. L’être humain ouvre la bouche dans 95 % des cas pour raconter des conneries alors soyez conscient que dans un cas aussi particulier, moins vous en direz, moins il morflera. S’il a une requête particulière, alors montrez-vous, mais sinon ne prenez pas d’initiatives périlleuses.
À fleur de peau, les mots tranchent comme des rasoirs triple lame
Les phrases tendant à minimiser les chagrins du type : « C’est pas la fin du monde », « Une de perdue… » ou « spasigrave » sont à planquer au fond de votre fondement. Et ne dites jamais au grand jamais que vous le comprenez, c’est lui qui morfle chaque seconde de sa vie de merde, pas vous.
Dans le cas où vous avez vécu un truc plus ou moins similaire, formulez-le de manière subtile, sinon vos parallèles narcissiques seront la chose que votre pote imprimera.
Le chagrin n’a jamais tort
Ok, vous êtes expérimenté et intelligent, mais si votre pote avait besoin d’un ami de ce type, il serait devenu copain avec McLesgy. Raisonner un ami qui pleure c’est aussi débile qu’une tentative de viol sur un taureau.
Le soigner avec des arguments cartésiens aura pour effet d’enterrer encore plus profondément le mal-être dans la poubelle de son esprit. Pire encore, lui démontrer qu’il n’a aucune légitimité à être chagrin lui donnera le sentiment d’être le dernier des crétins, et par la suite naîtra de ses émotions une forme de culpabilité qui le mènera à étouffer ses peines comme on appuie bien fort un oreiller sur le visage de son mari infidèle. Merci Connard !
Le fait est que ce n’est pas le bon moment, il veut juste que vous alliez dans son sens, dans le sens d’écoulement de ses larmes.
L’importance de se noyer dans ses pleurs
La tristesse n’est qu’une purge, un mal nécessaire qu’il faut la vivre à fond comme si on allait aux toilettes en période de constipation en galère de Smecta.
Comme dit un proverbe béninois « c’est mieux dehors que dedans » (à peu près applicable à tous les champs de la vie)
Petit Lexique Du Méga-Pote
- « ouais, ça me fait vraiment chier pour toi, mec »
- « putain, ça pue ce qui te t’arrive… »
- « Tu sais, ça me bouffe de te voir triste »
Et la punchline ultime : « Mec/Meuf, je ne peux pas comprendre ce que tu vis mais j’entends ta peine, et sache que tu ne me déranges jamais »
« Hé, ça va mec ? »
« Merci pour la Biffle, connard ! »