L’économiste camerounais, François N’Dengwe, a plaidé jeudi à Paris en faveur d’une simplification de la création des banques en Afrique.
Il estime que celles-ci peuvent contribuer à mobiliser l’épargne pour le financement du développement du continent. «Il est actuellement plus difficile de créer une banque dans un pays africain qu’aux Etats-Unis ou en Australie. C’est une situation qui pénalise les économies de nos Etats et retarde notre développement», a soutenu le fondateur et président du cabinet Africa Board Advisory.
Il a expliqué la persistance de la corruption dans certains Etats par la faible bancarisation qui favorise la circulation d’importantes sommes d’argent en liquides et exclut les autres moyens de paiement tels que les chèques, les virements et les transferts bancaires.
«Les obstacles à la création de banques entraîne la faible bancarisation sur le continent. Celle-ci entraîne à son tour une forte circulation du cash qui passe d’une main à une autre. Or, il est établi que la circulation de l’argent liquide favorise le détournement et la corruption», a mis en garde M. N’Dengwe.
Pour lui, les Etats africains doivent donner l’exemple en mettant fin au paiement en liquide des agents du secteur public.
«Certains de nos Etats pratiquent encore le billettage qui consiste à remettre aux fonctionnaires leurs salaires en liquide. Il faut mettre fin à cette situation anachronique. Pour cela, il nous faut permettre la création de banques locales, sous-régionales, régionales et nationales», a argumenté le président de Africa Board Advisory.
Il faut créer, a-t-il estimé, des banques spécialisées, des mutuelles, des crédits agricoles partout en Afrique au plus près des citoyens afin que leur épargne soit collectée et injectée dans le circuit économique.
«Aujourd’hui encore dans nos pays, les gens gardent l’argent sous l’oreiller, dans les boutiques, au marché, sachant que cette épargne peut être volée ou brûlée dans des incendies accidentels. Quand je vois ce qu’une formule d’épargne comme le livret a rapporté en France, je ne peux qu’exhorter nos Etats à favoriser la création d’institutions d’épargne et de crédit comme les banques», a encore dit l’économiste camerounais.