Problématique de la Démocratie en Afrique par Hughes Kemajou

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Maintenant, faisons l’analyse inverse à celle que nous venons de réaliser. L’analyse des pays en développement montre de fortes disparités notamment sur le plan socio-économique. On parle aujourd’hui de pays émergents, de nouveaux pays industrialisés ou de pays à revenus intermédiaires. Intéressons nous à quelques uns de ces pays qui ont dans une certaine mesure réussit le pari du développement économique. Prenons le cas par exemple de la Chine, de la Tunisie, du Maroc ou même du Brésil. De prime abord, outre des avancées économiques plus ou moins régulières, ces 4 pays ont un point en commun : il s’agit de pays avec à leur tête un pouvoir politique fort, durable, stable (même si la Tunisie a connu sa révolution) et attaché à la croissance de leurs pays avec des méthodes basées sur le long terme, car diriger c’est aussi prévoir.

Si l’on s’attarde d’abord sur la Chine, chacun connait les méthodes autoritaires, répressives et parfois sanglantes utilisées dans ce pays. Aucun peuple quel qu’il soit ne mériterait d’être aussi muselé. Cependant, il n’en demeure pas moins que la Chine à des taux de croissance insolent et deviendra probablement la première puissance mondiale dans les années qui viennent.

Les cas de la Tunisie et du Maroc sont semblables : stabilité à la tête du pouvoir (même si Ben Ali vient d’être chassé), longévité des dirigeants, mais surtout planification à long terme qui à permis à ces pays de se développer, mais avec cependant là encore des méthodes autoritaires et expéditives empêchant l’épanouissement totale des Hommes du fait des restrictions de liberté.

En reprenant donc l’ensemble de notre raisonnement, deux contradictions nous frappent : la plupart des pays africains notamment ouverts sur le multipartisme, l’organisation d’élections libres ou pas d’ailleurs, et même l’alternance politique ne se développent pas ou alors sont largement en dessous de ce qu’ils pourraient faire (Mali, Bénin, Sénégal etc.). Dans l’autre sens, les pays autoritaires sont ceux qui connaissent les taux de croissance les plus forts et de véritables changements socio-économique et culturels.

Est-ce donc à dire que le salut d’un pays comme le Cameroun viendra d’un bon vieux dictateur ? Certainement pas, car on ne peut pas dire que le Cameroun soit dirigé par des gens tous fréquentables et ouverts sur les libertés. Ou alors somme nous condamné à vivre au milieu de la misère, mais avec quelques « semblants de libertés » ? Je pense que non, on ne devrait pas avoir le choix entre la peste et le cholera, entre la liberté dans la misère ou le développement dans une dictature, pas au 21 siècle en tout cas.

J’en reviens donc enfin à la problématique même pour un pays comme le Cameroun. Le multipartisme y a largement échoué pour le moment, les partis politiques actuels ne jouent pas leurs rôles, le parti au pouvoir est devenu un parti État incompatible avec une république digne qui confond bien public et bien privé, les partis d’oppositions n’apparaissent que lors d’élections tronquées uniquement pour toucher des subventions publiques. De plus les partis sont fondés sur des bases ethniques et non idéologiques ce qui non seulement représente un danger pour ceux des ethnies qui ne possèdent pas le pouvoir, mais à installer notre pays dans un immobilisme voir une régression sans fin. Pour reprendre une partie de l’expression d’un ancien président français, je pense que le multipartisme en l’état actuel de sous développement du Cameroun est un luxe que le pays ne peut pas ENCORE se permettre.

D’où la nécessité au Cameroun de trouver un consensus national avec un grand parti représentatif de toute la population camerounaise, de toutes ses composantes et avec une grande participation de la jeunesse qui représente près de 80% de la population et qui sera forcément et inéluctablement emmenée à prendre ses responsabilités. Ce parti à l’image de ce qui se fait en Afrique du Sud avec l’ANC où au Brésil avec le parti des ouvriers avec des succès remarquables pourra ainsi diriger sur le long terme, le très long terme même avec des possibilités d’alternance  au sein même de ce parti consensuel (Thabo Mbeki-Jacob Zuma ; Lula-Dilma rousself), ceci se traduira par une stabilité, une lisibilité, une planification et surtout les droits et les devoirs des citoyens pourront être garantie, car la peur de perdre le pouvoir, les luttes ethniques ou de clans se seront éloignées.

Le Cameroun ne peut pas dans son état actuel se permettre les querelles politiciennes qui existent dans les pays développés, la grande majorité des camerounais ne peut plus attendre pendant que certaines élites ou partis se disputent le pouvoir uniquement pour eux même et tant qu’on continuera avec ce multipartisme sauvage, désordonné et inefficace, nous courons à notre perte. Je pense donc qu’on à beaucoup à apprendre du modèle politique sud africain ou brésilien qui montre bien que ce n’est pas d’alternances de partis inutiles et improductifs donc nous avons besoin, mais de vision à long terme avec UN grand parti solide, représentatif dans lequel tous les camerounais se reconnaitrons, qui permettra de fédérer toutes les forces vives de la nation vers un objectif commun et qui assurera pour moi les deux seules vraies attentes d’un pays pauvres : le développement économique et l’épanouissement personnel. Le multipartisme, les élections biaisées, les alternances inutiles ne sont pas les premières préoccupations des peuples qui souffrent.

PS : Je tiens à préciser que le retour à un grand parti dominant ne constitue en aucun pas selon moi une régression tant qu’il existe une alternance au sein de ce parti et qu’il garantit à travers des institutions fortes les libertés fondamentales des citoyens. Les événements actuels au Mali nous prouvent encore que le multipartisme sauvage et ethnicisé conduit implacablement à de véritables régressions qui se traduisent par des coups d’État.

Si je trouve encore un de ces jours la force d’écrire un article, je détaillerais très précisément comment ce modèle sud africain peut s’appliquer au Cameroun.

                                                                         Hugues K.

Cet article a été rédigé par Hugues Kemajou
Bio de Hugues Kemajou : Etudiant en Finance et Politique, Afro optimiste interessé par la politique et l’économie plutôt à droite.
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