Quand Amina s’inspire un peu trop de la concurrence Par Mas Aymard Kina
Ayant quelques membres de la rédaction de Fashizblack parmi mes contacts sur les réseaux sociaux, j’ai vu ceux-ci se plaindre du fait qu’on copiait un peu trop souvent leur travail et que ce n’était pas toujours l’oeuvre de nouveaux arrivants sur le marché mais de magazine déjà bien implantées.
Vous ne connaissez pas Fashizblack Magazine? Alors pour faire simple, Fashizblack magazine est d’abord un projet monté par plusieurs jeunes de ladite « diaspora » qui ne se sentant pas représentés en tant que jeunes femmes et hommes noirs dans les magazines de mode, ont choisi de prendre leur destin en main. L’aventure commence d’abord sous forme de skyblog, puis passe à un format blog classique, évolue en webzine pour finalement devenir un magazine papier. À travers leurs différentes métamorphoses, ils ont donc su fédérer toute une communauté autour d’eux avec plus de 78.000 fans Facebook au moment ou j’écris cet article et presque 8000 followers sur Twitter. Soucieux malgré un passage en kiosque de préserver le contact avec les lecteurs 2.0 et dans le souci de toujours garder une image dynamique, ils nous ont livré un nouveau site il y a quelques mois : http://www.fashizblack.com/
Comme je le disais plus haut, il y a quelques jours certains membres de la rédaction de Fashizblack accusaient un média, sans citer de nom, de les copier et ça de manière outrageuse.
Néanmoins, en parcourant ma TL ce matin, je vois qu’un de mes followings parle du nouveau site du magazine Amina. Le seul souvenir que j’ai du magazine, c’est que parfois quand j’étais vraiment plus jeune, il arrivait que ma mère revienne avec le magazine dans les mains ou c’était ce magazine que l’on trouvait chez sa coiffeuse et pas toujours les derniers exemplaires. En bref, le magazine Amina c’est plus de 40 ans d’existence, le leader sur le secteur du magazine féminin pour femme noire et qu’on le lise ou que l’on ne le lise pas, je pense que tout le monde (originaire d’un pays d’Afrique Francophone) connait le magazine Amina notamment à travers sa mère ou une tante.
Donc quand Amina met à jour son site, on se dit forcément que c’est une bonne chose pour ses lectrices et autres personnes intéressées par l’actualité de la femme « Afrciaine », enfin je crois. Une bonne nouvelle aussi pour le magazine qui montre sa volonté d’exister sur les plates-formes numériques et d’être connecté pour ainsi peut être touché les enfants de leurs lectrices traditionnelles.
Mais en allant sur le site de Amina Magazine : http://www.amina-mag.com/ je constate qu’il me fait penser au site de Fashizblack Magazine et de là je fais un lien avec les reproches des membres de la rédaction et je comprends que le média dont-ils parlaient était en effet Amina Magazine.
Après ce n’est qu’un avis personnel mais j’ai vu là une volonté du magazine AMINA de faire un site assez similaire à celui du magazine Fashizblack. Certains diront qu’il n’y a aucune ressemblance entre les deux sites, mais moi quand je vois le même style et même couleur pour l’en-tête, ainsi que pour le bas de page, le même fond blanc, pratiquement le même classement pour les rubriques, ainsi qu’un alignement des articles assez similaire voir un contenu qui vise à se rajeunir du côté du magazine AMINA, nier cette tentative de copie conforme c’est un peu comme dire qu’un monsieur qui achète la même voiture que son voisin, ne montre pas une volonté de copier son voisin parce que sa voiture n’a pas les options intérieur cuir, une boîte automatique et un lecteur CD, comme celle de son voisin.

Pour prouver mes dires, voici quelques images qui me servent de base :


À noter que Fashizblack Magazine n’est pas la seule victime de cette histoire. En effet AMINA Magazine est allé piocher son inspiration dans les sites d’autres magazines du secteur, notamment le site du magazine Ebony : http://www.ebony.com/ voire aussi Vogue.
S’il ne s’agissait que du magazine AMINA et Fashizblack Magazine, on pouvait encore dire que les deux médias n’ont fait que passer par la même agence pour monter leur site qui a utilisé le même template pour les deux. Mais là qu’un seul site ait les éléments de deux autres sites présents sur son secteur, c’est un peu gros pour que la théorie de la même agence et du même template soit vraie.
Surtout que selon mes sources il est certain que Fashizblack n’est pas passé par la même agence et puis le site ne se base pas sur un simple template à 50$ disponible sur le marché pour WordPress.
D’ailleurs étant dans une formation digitale et d’après mes sources, le site de Fashizblack Magazine ressemble au travail de l’agence Colorz qui est l’une des plus réputées en France et qui a travaillé sur les sites de Garance Doré et The Sartorialist, mais aussi la chaîne D8, le concept store Colette et le site officiel de Tony Parker pour ne citer qu’eux.
En ayant tous ces éléments et vu les prix habituels de l’agence je peux affirmer que le site de Fashizblack à sans doute nécessiter une somme à 5 chiffres. On parle donc là d’une ou plusieurs dizaines de milliers d’euros.
En ce qui concerne le site du magazine AMINA, il est certain que ce n’est pas la même agence à la manœuvre mais pour l’instant je n’ai pas le nom de l’exécutant. Mais on serait plus sur une fourchette de prix entre 2000 et 4000 €. Comme quoi faire un site en ayant des bases déjà vues chez la concurrence c’est plus rentable.
On aurait pu se dire au début que la rédaction du magazine AMINA n’était pas au courant de la ressemblance de son site avec ceux des autres protagonistes du secteur, car on aurait pu imaginer que la rédaction ait sous traité la création du site et que n’ayant pas une veille concurrentielle à jour sur les produits numériques de la concurrence ils ne se soient pas rendu compte à quel point le concepteur s’était inspiré de la concurrence.
Mais là, au vu de toutes les informations il est clair que la rédaction est au courant de cette manœuvre et ça ressemble même à une volonté claire de leur part.
De plus au-delà de la forme, dans le contenu on voit aussi une volonté de toucher une cible plus jeune plus proche de celle de Fashizblack, rien d’étonnant à ça c’est le business. Après 40 ans d’existence en version papier et seulement 4000 fans sur Facebook, il était temps de passer à l’action, mais on ne peut pas dire que cela soit fait de la plus belle des manières. Surtout que chez Amina on s’inspire de médias jeunes qui maitrisent parfaitement les réseaux sociaux avec une communauté forte qui n’hésitera pas à pointer du doigt cette « inspiration » douteuse au fil du temps.
Pour finir, ce qui me chiffonne c’est qu’il existe quand même un faussé entre le contenu web et le contenu papier chez AMINA Magazine. Quelle est donc cette nouvelle politique ? Laisser la version papier à la première cible, avec en couverture des modèles qui se rapprochent plus des critères de nos mères et faire une version web pour une cible plus jeune. Je trouve qu’il y a une légère incohérence dans la stratégie ou peut-être que nous avons une équipe rédactionnelle web qui a carte blanche et est indépendante de la rédaction papier. Ça sent un peu le mic mac tout ça.
Après certains me disent que de toute façon, la jeune équipe de Fashizblack Magazine devrait se sentir honorée d’être copiée par les leaders du secteur, mais est-ce-qu’on en est encore là ? Je pense qu’il est tout simplement important de respecter le travail et la créativité de tout un chacun. Quand certains travaillent pendant des mois et que ça leur coûte beaucoup de temps et d’argent, je trouve cela irrespectueux d’agir de la sorte.
Puis il ne sert à rien de copier ou de s’inspirer à un aussi haut degré, car comme dirait l’autre, « toujours imité, mais jamais égalé », la vérité sera toujours dévoilée et les copieurs auront toujours plus à perdre qu’à gagner ». Il ne faudrait pas croire que parce qu’on est leader sur le papier on peut asseoir sa domination sur internet et ne pas se soucier de la communauté en face, ce serait montrer qu’on est des novices en matière de l’utilisation de l’outil.
Cet article a été rédigé par Mas Aymard Kina Mas Aymard Kina
Bio de Mas : Étudiant du Mba Esg stratégie et communication digitale, Passionné par les merveilles du web et Futur Expert en stratégie digitale. Slogan 2.0 : Mon réseau se veut comme le web, sans frontières
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