Que pasa, Johan Venegas ?

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International costaricain, le joueur de 27 ans se joint à l’impact de Montréal le 3 août 2015 via Alajuelense. Résumé d’une petite rencontre avec un joueur en processus d’intégration au sujet de son adaptation, du style de la MLS et de tactique.

Demi-saison ordinaire

Lorsque Johan Venegas débarque de son Costa-Rica natal, peu de gens le connaissent, en fait, ces matchs contre l’Impact lors de la Ligue des Champions de la CONCACAF servent de baromètre pour la plupart des partisans du Bleu-Blanc-Noir. Une échelle de mesure presque inutile, car la question que tout le monde se pose est comment le Costaricain va s’adapter à la MLS, une ligue complètement différente ?

Venegas débarque donc à Montréal avec beaucoup d’attentes, le lendemain d’un certain Didier, dans le creux de l’ère Klopas. Devant lui font face une nouvelle ville, une nouvelle langue, une nouvelle vie. Car si la langue du soccer semble universelle, elle doit cependant transcender une barrière culturelle que les crochets, les passements de jambes et ouvertures millimétrés ne peuvent traduire à la perfection. L’attende un début de saison en bas de ses prestations avec la sélection du Costa Rica et surtout une intégration qu’on dit plus que difficile.

Ailier gauche, ailier droit, numéro 10, mais où joues -tu Johan ?

C’est un peu la question que tout le monde se pose, c’est donc la question que je lui ai posée. D’un ton calme, confiant, mais surtout prudent, Johan Venegas répond : « En sélection, je joue plutôt au centre, ici, on m’a fait jouer un peu partout comme milieu offensif, mais la position que je préfère, c’est juste derrière l’attaquant, mais je jouerai et me donnerai à fond où le “Profe” me fera jouer, même gardien ! (Il sourit). » Cette saison, Mauro Biello semble à l’aise avec son 4-3-3, un triangle au milieu avec une pointe basse donc pas de milieu tout juste derrière l’attaquant, « En fait, je pense que dans le soccer moderne, le 10 n’existe plus, ou il est reculé, justement ! Avec la sélection, on me confie se rôle souvent, que j’affectionne, dans l’axe avec un numéro 6 derrière moi, ce que je pourrai faire avec l’Impact, mais comme j’ai dit, je jouerai partout, car ma polyvalence, ce qui fait une de mes forces, me le permet, j’écouterai toujours le “Profe” ».  La saison dernière, sur les 791 minutés où il a joué, seulement 162 l’ont été comme milieu derrière l’attaquant, contre 419 à l’aile droite et 193 à gauche. Son seul but en saison régulière, est inscrit en tant qu’ailier droit, mais d’un tir venant… de l’axe du terrain. En séries éliminatoires, lors du match aller contre Colombus, il vient planter le deuxième but après avoir remplacé Bernier comme milieu centre, bien que dans ce contexte, l’offensive était de mise. Les statistiques ne montrent pas une position où Johan Venegas serait plus à l’aise. À gauche, on ne l’a pas assez vu pour prendre en compte cela, mais à droite et au centre, c’est en moyenne un peu plus de 2 tirs par 90 minutes, rien d’exceptionnel. Surtout, on ne sent pas une réelle influence venant du joueur, son apport est insuffisant, pour l’instant ?

Saison déterminante

L’entre-saison du Bleu-Blanc-Noir a été animé, certes des Justin Mapp et Dilly Duka ont quitté, mais, des Lucas Ontivero, Harry Shipp, Michael Salazar viennent s’ajouter à l’effectif. En plus de Dominic Oduro, de l’indélogeable Ignacio Piatti et du retour de Andrés Romero, ça fait beaucoup de concurrence pour les postes de milieux offensifs, et donc moins de marge de manœuvre pour le joueur Ticos. Sans le moindre doute, une présaison avec le club va aider, Venegas me confiait que « (…) lors de la dernière saison, je n’ai pu me préparer, la ligue est bien plus différente que ce dont je connaissais, bien plus physique, bien plus dur pour un joueur comme moi de m’exprimer, mais cette saison, on verra mon véritable potentiel, j’en suis persuadé ! » On ne peut que le croire, car s’il semble être très fier d’être international, mais ce statut passe par un bon niveau de jeu. Ses objectifs pour cette saison ? « Que l’équipe arrive en séries éliminatoires, ensuite tout est possible, surtout avec notre équipe, après personnellement j’ai envie d’être plus décisif, mais la réussite collective est la priorité dans mon esprit et dans celui de mes coéquipiers. » En espérant que cette motivation se transmette sur le terrain, et que Venegas réponde aux critiques et aux doutes, par la bouche de ses crampons.

© Andrée-Anne Joly/MatTv.ca


Cet article a été rédigé par Alek Avendano

Bio de Alek: Amoureux du ballon rond, de coeur. membre de et  . Mexicano hincha del Barca.

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