McFly est un jeune rappeur français d’origine guinéen et installé à Montréal. Nous sommes allés à sa rencontre. Voici l’entrevue que nous avons réalisée avec lui.
Bonjour! Peux-tu nous introduire à McFly?
McFly c’est un rappeur français qui vient d’Annemasse, en Haute-Savoie. J’ai commencé tard le rap. J’ai fait mes débuts en 2005. J’ai toujours écouté du rap, mais c’est vraiment cette année-là que j’ai commencé. J’ai rencontré des gens qui rappaient, et pour m’amuser, pour la blague, on faisait des freestyles et puis ça m’a plu. On m’a dit tu devrais essayer, car tu as un certain talent. Je m’y suis mis un peu plus sérieusement et j’y ai pris goût!
Avant de devenir rappeur est ce que tu faisais déjà de la musique?
Non pas du tout! J’ai toujours écouté beaucoup de musique, mais je n’ai jamais joué d’un instrument ou quoi que ce soit!
McFly?? Ça sonne familier!
(rire) Ça n’a rien à voir avec le rap…. c’est en lien avec ma famille. J’ai deux cousins avec qui on regardait Retour vers le Futur…. bon c’est un peu tordu comme histoire! Dans le film il y a l’arrière grand-père de Marty McFly qui s’appelle Seamus McFly comme mon prénom c’est Siné mes cousins ont fait un rapprochement entre Seamus et Siné et ils ont fini par m’appeler McFly! Et ce depuis que je suis tout petit! Même leur mère m’appelait comme ça!
Quels sont tes projets présentement?
En ce moment je viens de terminer une Mix tape en collaboration avec Louny un ami qui lui est d’Ottawa. Elle a été lancée en début du mois de mai. Puis je vais maintenant commencer à travailler sur mon projet personnel. C’est la première fois que je vais faire quelque chose de solo. J’ai deux Mix tape, mais les deux sont en collaboration. Je n’abandonne pas les collaborations, puisque j’ai aussi monté un groupe qui s’appelle The C-tizens. On a déjà enregistré quelques morceaux et on va bientôt sortir quelque chose.
Qui est The C-tizens?
Nous sommes six! C’est une grosse collaboration! Et ce qui est plus intéressantencore c’est que nous sommes tous dans des villes différentes. Il y a donc moi ici à Montréal, Asap qui est à Aix en Provence, Big Bad qui est à Lyon, Safir, qui est le DJ du groupe qui lui est à Montpellier, Ahms Beatz qui est le beat maker et qui est à Moncton et K-Stylz un autre chanteur rappeur qui lui est en Arizona.
Étant donné les distances qui vous séparent, vous travaillez comment?
Quand on fait un morceau ensemble, chacun enregistre de son côté et en général je m’occupe de tout mettre en forme, de mixer tout. Ce qui sera plus compliqué ce sera pour faire des clips. Mais avec internet cela nous permet de pouvoir travailler ensemble même si nous ne sommes physiquement pas dans le même pays. Le nom du groupe vient lui aussi du concept d’être dans des villes et des pays différents.
Personnellement, quels sont tes objectifs dans le rap?
En toute franchise, je ne fais pas de rap pour être connu ou pour devenir le plus fort. Je fais vraiment du rap pour m’amuser. J’aime vraiment ça. Évidemment s’il y a des opportunités qui s’offrent à moi je vais les prendre! En fait je ne suis pas du tout à la recherche de l’argent. Le monde du rap au Québec c’est pas très payant. Puis en France le marché est difficile à percer. Il faut avoir beaucoup de connexions. Dans tous les cas pour le moment je le fais parce que j’aime ça et puis on verra où cela peut nous mener.
Est-ce que tu penses quand même à faire un album…disons dans 5 ans?
Non je ne crois pas. Je vais surtout faire des Mix tape et faire de la musique gratuite. Je n’ai pas envie de commencer à vendre ma musique. De toute façon la vente de la musique aujourd’hui c’est plus tu vends un ou deux morceaux sur iTunes et moins un album complet. Pour un artiste c’est difficile de faire de l’argent avec ça. La musique pour moi c’est vraiment un plaisir et comme je m’amuse en le faisant et bien je préfère laisser ça gratuit!
C’est une démarche qui est bien différente de ce que l’on a l’habitude de voir!
Oui c’est vrai. Je crois que souvent ceux qui désirent percer c’est qu’ils n’ont peut-être rien d’autre. Moi j’ai la chance d’avoir une carrière à côté, d’avoir de bonnes études alors je suis plutôt dans une démarche de plaisir.
Parle nous de tes inspirations.
Je n’ai pas un artiste qui m’inspire en particulier, mais plutôt plusieurs. J’ai des classiques du genre Jay-Z, Method Man. J’écoute aussi beaucoup de la nouvelle génération comme Nipsey Hussle, Drake, J.Cole, Kendrick Lamar et j’écoute aussi beaucoup de R n’B. D’ailleurs j’ai toujours dit que si j’avais une voix je ne serais pas rappeur, mais chanteur!
Tu es d’origine Guinéenne est que tu trouves de l’inspiration dans tes origines?
Oui ça m’inspire beaucoup, dans le sens que j’aimerais bien quelque chose là bas! Je suis en contact avec des gens pour pouvoir peut-être y faire des concerts. C’est quelque chose que j’aimerais vraiment de pouvoir faire un concert en Guinée. Dans ma musique je ne dirais pas beaucoup, car je n’ai pas un style de rap revendicateur, contestataire.
De quoi es-tu le plus fier depuis que tu as commencé à faire du rap?
Je dirai de la façon dont j’ai amélioré ma technique, mon contenu. J’essaie aussi de beaucoup varier, de ne pas toujours faire la même chose. Souvent c’est le même thème, mais j’essaie de changer pour que ce ne soit pas redondant. Techniquement, je mets plus de temps dans mes textes pour parfaire les rimes et faire en sorte que le flow soit plus consistant. Et je peux dire que là-dessus je me suis beaucoup amélioré depuis mes débuts et ça continue.
Alors tu écris toi même tous tes textes, est-ce que tu fais toi-même les beats aussi?
Oui j’écris mes textes, mais ce n’est pas moi qui fais les beats. Je travaille avec des gens. Surtout avec Asap et Ahms Beatz. Je travaille aussi avec eux pour mon projet solo et comme ce sont eux aussi des Guinéens on se comprend et on travaille dans le même sens.
Dans quel sens?
Et bien, il n’y a pas vraiment de rappeur guinéen qui a percé. Alors on s’entraide en se disant que peut-être un d’entre nous va percer et on sera fier qu’il soit Guinéen.
Si tu pouvais faire une collaboration avec n’importe quel artiste ce serait qui et pourquoi?
Drake! J’aime ses textes, même si certaines gens disent qu’il est un peu soft moi j’aime bien. Quand tu écoutes les sons d’un artiste et que tu les aimes tous du début à la fin c’est que forcément il y a quelque chose qui te plait en lui. Alors je pense que ce serait vraiment bien de faire quelque chose avec lui.
Tu es très actif sur les médias sociaux, ce sont de bonnes plateformes pour te promouvoir?
Si c’est bien utilisé, oui. Moi j’essaie de vraiment l’utiliser pour ma musique. Étant né et ayant grandi en France puis maintenant immigré au Canada, les réseaux sociaux sont la façon parfaite de pouvoir partager ce que je fais sur les deux continents en temps réel. J’essaie d’être actif sur plusieurs réseaux pour pouvoir partager ma musique avec beaucoup de gens et rapidement. Parfois je regarde mes statistiques et je vois qu’il y a des gens en Thaïlande qui ont écouté ma musique! Alors pour moi c’est vraiment utile si tu veux faire connaitre et partager ce que tu fais.
Faites-vous toujours un clip pour chaque son que vous faites?
Jusqu’à présent oui et je pense que le visuel, ça apporte quelque chose de plus à ta musique. Et si tu veux avoir une certaine reconnaissance, il faut montrer qu’on travaille sur nos morceaux. On a quelqu’un dans notre cercle qui fait de la vidéo, AfroBraz, donc ça facilite la réalisation. On travaille toujours avec lui.
Est ce que tu fais de la scène?
Pas beaucoup encore et de très petite scène. On travaille là dessus à se faire des contacts. Un truc que j’aimerais bien faire ce serait les Francofolies. Les Francos ce serait vraiment un « Achievement » en tant qu’artiste!
Un dernier mot pour Afrokanlife!
Merci pour l’entrevue et félicitation à vous c’est un très bon site et à de futures collaborations!
Pour la mix tape de McFly, elle est disponible ici : http://www.mediafire.com/?t0lrtirbu0i56k7
On pourra voir McFly sur scène le samedi 14 juillet au Guinean Urban tour au théâtre Plaza de Montréal. Pour plus d’info :