Le sujet des pourboires dans la restauration afro-caribéenne est assez sensible.
Personne ne voudrait être qualifié de radin bien que chacun diverge sur le véritable sens de ce mot. Pour quelqu’un qui reste fidèle aux restaurants du classement Dalekh basé sur le système de gratuité (par opposition aux fast food) et qui s’y rend 3 à 4 fois par semaine, il en ressort une analyse à deux branches.
20% remplace définitivement 15%. En estimant que le montant de la note est inférieur à 100$, la différence entre 15 et 20% de 100 s’élève à moins de 5$. C’est le prix HT d’un dessert ou d’un accompagnement,dont le prix normalement ne devrait pas influencer les consommateurs dans leurs commandes.
Mais quand on en vient au pourboire, tout de suite chaque dollar a toute son importance. On regarde le montant de la note (qui est parfois plus élevée qu’on ne le pensait) et d’un coup on devient réticent à l’idée d’être plus généreux. Au lieu de cela, on raisonne que $10 représentent seulement 15% de gratuité, c’est tout de même de la gratuité noble.
Et bien entendu pour la serveuse 15% c’est 15%. Alors pourquoi diable chipoter/marchander pour quelques pièces alors que l’effet sur notre porte-monnaie est des moindres, comparer au sien qui est si important ?
Comme l’a bien indiqué un internaute sur mon Twitter il y a quelques jours « si je n’ai pas d’argent pour le pourboire, je n’en ai pas pour aller au restaurant tout court ».
Toutefois, en estimant que vous fréquentez ledit établissement, il serait plus approprié que l’on se souvienne de vous comme d’un bon client qui donne des pourboires ! Car satisfait par la qualité du service !
On se plaint habituellement du service dans les restaurants africains, qu’ils sont de piètre qualité. Mais on remarquera que les pourboires ne sont pas non plus de bonne qualité. Aussi, bien qu’une serveuse ne puisse pas transformer le goût du repas à un fin gourmet, elle peut en revanche faire en sorte que le dîner soit des plus agréables possible (température, bruits, retards…).
Et de toutes les choses que l’on devrait réduire dans le cadre de la restauration AfroCaribéenne, les pourboires ne devraient pas en faire partie, pour le bien de nos frères et sœurs serveurs et pour le nôtre en place de client.
Cet article rédigé par Jean-Gabriel Jemea Kuoh.
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