Fidèle à elle-même la Natural Hair Academy a su pour sa 5e édition réunir toutes les femmes noires et métissées portant un intérêt au cheveu naturel.
Cette année le choix du lieu fut porté sur l’immense parc floral de Paris. Un évènement dédié au cheveu, mais pas seulement, mode, beauté, soin de la peau, hygiène de vie partageait l’espace.
On y retrouvait de grandes marques déjà connues comme Shea Moisture, mais également des marques naturelles en émergence à petits prix comme la Kaz Naturelle ou Aullyn.
L’inspiration africaine s’est clairement fait ressentir par la mode qui mettait le Wax ou autre Kenté en valeur.
On pouvait également s’y procurer Des t-shirts, tote bag et autres accessoires prônant la beauté et la fierté noire.
Certes la consommation était de mise, car un tel lieu réunissant tous les aspects de la beauté noire n’est pas nécessairement présent dans tous les lieux de la capitale.
Mais la réelle valeur ajoutée de cette année fut la participation des femmes (et certains hommes) aux ateliers en tant qu’actrices et non en simples spectatrices. Les participantes des conférences pouvaient reproduire les gestes à partir d’une table qui leur était attribuée.
Comme on a pu l’observer dans l’atelier de confection de produits capillaires naturels animée par la Youtubeuse « je suis modeste » ou celui de l’autre non moins connue « Mymou », sur l’utilisation des accessoires.
L’aspect de la confiance en soi a toujours été présent durant les précédentes éditions ;
Et cette année le thème était à l’Empowerment. Des entrepreneuses, actrices et militantes noires ont pu exposer.
La Natural Hair Academy 2016 fut un grand succès pour ses organisateurs, comme la témoignait la foule impressionnante qui comptait près de 4500 personnes.
On a pu y entendre l’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira, la militante Rokhaya Diallo et l’actrice américaine Teyonah Parris, égérie de cette édition, que l’on a pu rencontrer.
Notre rencontre avec Teyonah Parris.
Teyonah Parris a fait son retour au naturel il y a tout juste six ans.
Ce retour au naturel s’est effectué par une longue transition où ayant atteint une certaine longueur elle a fini par couper ses longueurs défrisées.
Pendant cette transition elle dissimulait ses cheveux sous des tissages, et le jour de la redécouverte de ses cheveux au naturel, fut un grand choc pour elle.
Car défrisée depuis l’âge de 9 ans, elle ne se souvenait absolument pas de son visage avec ses cheveux crépus, ce qui lui a fait verser quelques larmes.
Elle ne décrit pas un sentiment négatif ou positif, mais « un chemin compliqué », car elle a dû par la suite réapprendre les gestes nécessaires au soin des cheveux crépus.
Quant à l’industrie de la beauté qui s’intéresse maintenant au cheveu naturel, elle reste lucide sur le côté mercantile de la démarche, car les grands groupes ont désormais compris que les femmes naturelles ne souhaitaient plus retourner au défrisage ;
Teyonah Parris déplore cependant le fait que certains grands groupes de beauté ne montrent pas assez la diversité du cheveu afro. Autrement dit, que l’on voit plus de cheveux bouclés dans les publicités que de cheveux crépus !
Pour autant, elle défend le soutien des entreprises dirigées par des entrepreneurs noirs qui œuvrent pour la reconnaissance du cheveu crépu.
En ce qui concerne la place de la femme au cheveu crépu dans le cinéma américain, où l’on observe rarement de rôles contemporains valorisants, elle explique ce retard par la vision limitée de l’histoire américaine et la présence encore très ancrée des stéréotypes.
Cet article a été rédigé par Faïda Boina
Bio de Faida : Conseillère en Image et diplômée de sociologie, j’aime la beauté et l’Humain. Je suis également passionnée de mode, littératures africaines, sciences, et spiritualités.
Suivez-la sur Twitter : Faida B.