Rutshelle Guillaume est une toute jeune chanteuse haitienne. Nous l’avons rencontré dans le cadre de son dernier projet le clip “Kite’m kriye”.
Bonjour Rutshelle, peux-tu te présenter pour nos lecteurs ?
Je suis Rutshelle Guillaume, née le 28 juillet 1989, philosophe de formation, chanteuse professionnelle et mère d’une petite fille de 2ans.
Avant ce clip vidéo sur quoi as-tu travaillé ?
J’étais professeur de grammaire et de littérature au nouveau collège Bird. Au niveau musical j’ai participé à différents projets comme « Trev Pou Amoni » avec Doc Filah, Fok Mwen ; « Fete » avec Eud et Dead Crazy, « Mesi Ti Cheri Doudou » avec BIC, sur le dernier album de Barcad Crew et sur le dernier de Fantom pour ne citer que ceux-là.
Tu as une voix puissante qui transporte ! Comment caractérises-tu ton style musical ?
Je dois dire que j’ai commencé à chanter à l’Église de Dieu de Boulard à l’âge de 5ans dans un groupe. Vers l’âge de 12ans, j’ai intégré une chorale gospel dirigée par Ephesien Louis qui m’a beaucoup appris. Je suis restée plus de 6 ans dans cette chorale pour acquérir une technique vocale. En 2008, je suis entrée à l’école normale supérieure en philosophie et en parallèle j’ai intégré le groupe Rel qui m’a donné la visibilité sur cette scène et en 2010 je me suis sentie seule. En résumé c’est un travail qui a commencé à l’église et qui s’est poursuivi par des formations voix grâce à Garhi Lubin avec Emeline Michel, James Germain, Stevenson Theodore à la Fokal.
Quels messages veux-tu communiquer à travers Kite’m kriye ?
Explique-nous à ceux qui ne parlent pas kreyol ! Kriye se traduit par « pleurer » en français. Dans le quotidien on peut pleurer pour différentes raisons. On peut pleurer de joie, pour quelqu’un qui est mort… Mais le fait de pleurer ne veut pas forcément dire qu’on est triste ou que l’on sait pourquoi l’on pleure. La philosophie du texte n’est autre que « Je pleure donc j’existe ». Descartes a dit « je suis donc j’existe », ma chanson est dans la même optique. « Je pleure donc j’existe » peut se vérifier dès la naissance puisque le premier réflexe de l’enfant est de crier et de là le docteur annonce que l’enfant est vivant. Si ce n’est pas le cas, le docteur fait en sorte qu’il pleure.
Aujourd’hui qu’est-ce qui te fait pleurer ?
Toutes sortes de choses : le plaisir, le mode de fonctionnement de mon pays, mon entourage, mon petit ami. Tout me fait pleurer.
Et qu’est-ce qui te fait sourire ?
Ma petite fille Ruth-Warlly Registre, ma vie, ma carrière, mon petit ami, les gens qui travaillent pour moi (Fanny Leloy et Lourdana Chancy) pour ne citer que cela.
Ton clip est très minimaliste, mais on remarque un objet traditionnel, quelle signification a t’il à tes yeux ?
Au tout début c’était la conception du réalisateur Réginald Georges (Mage Entertement). Il m’avait demandé de regarder plusieurs clips de ce genre et m’avait dit de ne pas choisir trop de choses si ce n’est un micro ou une guitare afin de laisser exprimer toute la place à la chanteuse et aux émotions. De là est venue la conception de « Kite’m Kriye ».
Un mot sur ta robe, qui est la styliste ?
Je la trouve très jolie et simple, elle correspond à ma personnalité et va avec la mélodie aussi. C’est Phélicia Dell qui l’a créée.
Qu’as-tu de prévu pour 2013 ?
La sortie de nouveau clip (vous pouvez déjà me voir dans le dernier clip de Fantom : “Pouki ou pat konprann mwen”), la préparation de mon propre album, des spectacles en Haïti et aussi à l’étranger (festival Compas le 18 mai à Miami, festivals au Canada en juillet).
Un dernier mot pour les lecteurs de AfrokanLife ?
Saaa m pap reponn mais vous pouvez retrouver mon actualité sur www.facebook.com/rutshelle7 et sur twitter @rutshelle.