Se sculpter des fesses de rêve avec la gym suédoise
Navré, j’ai honte d’utiliser des procédés si prosélytes pour vous attirer Mesdames (il parait qu’on n’a plus le droit de dire Mademoiselle), et je ne suis pas fier de ce titre racoleur, mais le sujet (la gym suédoise) vaut certainement la peine que l’on s’y intéresse au moins un tantinet.
Pardon, vous pouvez répéter ?
Je vous vois déjà venir avec vos gros yeux et votre scepticisme maladif, mais quelle est donc encore cette nouvelle lubie, et pourquoi ce qualificatif « suédois » si dissonant? Pour commencer, voici ce que l’on peut trouver sur le site de la fédération (j’ai enlevé les informations inutiles):
À l’origine de la première “gymnastique suédoise”, on trouve un certain PH Ling (1776 – 1839). […] médecins et des kinésithérapeutes […] une nouvelle méthode de gymnastique alliant “santé” et “bien-être”. Cette gymnastique est devenue aujourd’hui extrêmement populaire en Suède et compte plus de 500 000 pratiquants.
En 1993, Claude et Lena Coury fondent à Paris la Gym suédoise. Quinze ans plus tard, la Gym suédoise propose près de 400 cours par semaine à des milliers de participants ! Elle est présente à Paris et dans plusieurs autres villes d’Ile-de-France, ainsi qu’à Bordeaux, Lille, Lyon, Montpellier, Marseille, Nantes, Nice, Rennes, Strasbourg et Toulouse.
Pour essayer de vous faire comprendre en quoi consiste ce sport, voici quelques vidéos explicites.
Vous l’aurez compris, il suffit de suivre docilement les gesticulations ininterrompues (et ce, durant une heure) d’un moniteur dopé à l’« energy drink » et de reproduire si possible, en cadence, ses mouvements en suivant un rythme de métronome (la musique est là pour ça). En live, ça donne des chorégraphies grotesques que les gens exécutent en pouffant comme des débiles, dans un synchronisme digne de doublages burkinabés d’un blockbuster américain, avec la grâce de grizzlis élevés au jack daniel’s. Il ne faut cependant pas s’arrêter à cette première impression, car elle n’est pas la plus flatteuse, loin de là.
Les choses sérieuses
Parlons-en donc de cette première expérience. Une de mes amies m’emmène manu militari (j’étais très réticent) dans une discothèque (la fédé loue moult salles) ou a lieu cette soi-disant discipline, je crains le pire. Mon amie fait partie de cette intelligentsia parisienne qui se veut très (trop) éclairée sur les mondanités « hype » de la capitale. Très certainement, un piège à bobos aux tarifs d’inscription exorbitants (ces gens-là regardent-ils à la dépense ?). Premier constat : je suis le seul mec sur la piste de danse, ça la fout mal, je me fais déjà remarquer…
Commence la séance, un gentil organisateur (Julien H. que je vous conseille) nous explique les règles à suivre, je ne l’écoute évidemment pas, car trop occupé à me marrer avec mon amie (que l’on appellera Julie pour les besoins du papier). La musique démarre, je découvre mon univers, et je me dis qu’à trop regarder mes pieds, je dois avoir le regard vide d’un Forest Gump (ou du Doomsday killer dans la saison 6 de Dexter). Mon corps ne répond pas comme il le faudrait, les gens font des mouvements avec leurs jambes ET avec leurs bras. Admirable.
Plein d’ambition, je me jette à l’eau en tentant d’imiter les petits camarades. Julie s’est arrêtée, car elle n’arrivait pas à respirer et à rire en même temps. Elle est la seule à se moquer, visiblement, on est tolérant à la gym suédoise. Je me sens terriblement con à gigoter ainsi, et en effet, je le suis vraiment tant ma posture est gracieuse et fluette.
La position de la planche, un calvaire de 2 minutes pour les novices
L’échauffement en position debout, dure en tout quinze bonnes minutes histoire de réveiller un peu la mécanique (flexions diverses des bras, des jambes-cuisses, et de la nuque, petits sauts de cabris, fessiers, souplesse, talons-fesses, etc…), mais lorsque vient le temps de la muscu, les gens commencent à grincer des dents. Commence donc une séance de torture mêlant exercices dynamiques (pompes normales et sur le dos, abdos divers) et statiques (planche sur un ou deux bras) sur le sol, puis vient la cardio qui reprend en partie les exos de l’échauffement, mais avec un rythme plus effréné et des gestes sollicitant d’avantage les tendons. Certaines séquences sont vraiment dures à tenir, notamment les exercices de tractions des cuisses au sol où il est défendu de poser ses jambes, mais je me prends rapidement au jeu, et le cours d’une heure passe vraiment très vite, d’autant plus que la gaieté du moniteur (allusions sexuelles et vannes à deux balles) est de mise.
Je ne m’arrête donc pas une seule fois durant ces soixante minutes, la session d’étirement terminée (nécessaire), je suis K.O, mais je me suis franchement éclaté.
« Tu vas voir, ça va être trop marrant, on va dégouliner de sueur ! » m’avait prévenu Julie, la bougresse avait raison, je suis trempé.
Quand le climat le permet, il est possible de faire la séance sur le pont de cette péniche amarrée au bord de la Seine. Classe !
Le pourquoi du comment ?
Cette expérience fut tellement enrichissante que j’ai entrepris des démarches (alors que je pratiquais déjà d’autres sports à côté) et me suis abonné quelques mois plus tard, pour les raisons suivantes :
– F.U.N : On s’éclate. Quand la musique est bonne, c’est un véritable plaisir de se voir progresser, et de gérer tous les moves du prof’. Pour peu que vous ayez trouvé les moniteurs adéquats (chacun fait son propre programme et sa propre playlist), y a vraiment de quoi s’éclater.
– Un sport complet : le cours s’articule autour de ce programme : échauffement, étirement, musculation 1, cardio 1, course, musculation 2, cardio 2, stretching, relaxation, et tous les muscles du corps sont mis à contribution, c’est le sport complet par excellence. D’ailleurs, les mouvements ont été élaborés par un kinésithérapeute pour protéger les articulations et le dos.
– Les bienfaits : le programme permet de dépenser un maximum d’énergie, et grâce aux exercices de relaxation et de respiration, on se sent vraiment bien à la fin du cours, pas claqué comme on pourrait l’être après un sport lambda.
– Commodité : pour peu que vous habitiez l’Ile-de-France, vous trouverez forcément votre bonheur puisqu’il y a en moyenne près de 60 cours par jour (l’assoc’ compte toute de même 300 moniteurs), pour le reste du monde, je ne sais pas… (Il parait qu’ils ont ouvert à Montréal). Il n’y a pas de condition physique particulière requise, ni de pression, à chacun de trouver son propre rythme.
L’été c’est cours gratuits en plein air : un bon moyen de se faire de la pub !
Infos complémentaires :
– Forfaits (ou la sélection par le fric) : Hélas, rien n’est offert en ce monde, divers types d’abonnement sont proposés, offrant des services plus ou moins élargis. À noter que l’on peut s’en sortir indemnes avec les cours gratuits (quinze par semaine).
– Niveaux de difficulté : Il existe plusieurs niveaux d’intensités, adaptés à tous types d’âges et de conditions physiques, et aux attentes de chacun (Core, stretching, Muscu).
– Matériel : il est fortement recommandé de s’équiper de chaussures adaptées, de type running, dotées d’un amorti à l’avant et à l’arrière de la semelle, et d’une brassière adaptée (pour les femmes, bien évidemment) à cause des nombreux sauts.
Et si c’était vrai ?
Je ne vous avais pas menti dans l’intitulé, les filles, car l’on constate que les participantes sont d’ordinaire, plutôt bien foutues, et au-delà du résultat, c’est juste un véritable plaisir que de suer dans la bonne humeur. Donc, faites la liaison : été-bikini-plage-fesses de rêve-sport…
Pour les Messieurs qui ont tenu jusque-là, je ne saurais que trop vous conseiller de sauter le pas, car :
– Les cours sont fréquentés en majorité (95%) par des femmes (plutôt bien foutues comme je le disais)
– Vous pourrez briller auprès de ladite gent féminine, car vous serez l’un des rares à pouvoir effectuer 25 pompes à la suite.
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