Après avoir bravé le froid moribond au sortir du métro, qui aurait cru qu’on s’éclatera autant à l’espace Cardin, salle isolée qui se trouve juste en face de la surarmée Ambassade des É.-U. ? Pour ceux qui ne connaîtraient pas la musique klezmer, voici la définition Wikipédia.
Le klezmer est une tradition musicale des Juifs ashkénazes (d’Europe centrale et de l’est). Il s’est développé à partir du xve siècle et ses origines – dépourvues de sources documentaires d’époque, mais vraisemblables — seraient les musiques du Moyen-Orient, ainsi que les musiques d’Europe centrale et d’Europe de l’Est (Slaves et Tziganes).
Félicitations, vous avez un pris un truc que vous allez oublier dans la minute, mais ceci devrait d’avantage vous marquer :
Alors, si vous avez apprécié cette vidéo, voici quelques précisions supplémentaires :
Fondé en 2003 par le violoniste Richard Schmoucler et ses confrères de l’Orchestre de Paris, le Sirba Octet fait revivre la tradition musicale populaire des musiques klezmer et Tzigane de l’Europe de l’Est avec des arrangements classiques de chansons traditionnelles de Roumanie, Moldavie, Russie et Pologne (Doina, Hora, Sirba…).
Sur scène, la virtuosité des musiciens n’a d’égal que la beauté des émotions véhiculées. Les pizzicati des violons sont des invitations au voyage, alors on ferme les yeux et s’imagine un décor enneigé, morne, mais reposant, avant que les vibratos du violoncelle ne nous arrachent à ce songe pour mieux nous emporter dans un tourbillon de nostalgie slave. Au cours de ce voyage, on passe par tous les états, de l’onirisme à l’enchantement, de la passion à la mélancolie. Les solos de clarinette, de cymbalum, de violons et de pianos confèrent à cette musique des airs de célébration bordélique de la vie pendant que l’assistance rentre dans la frénésie nostalgique (non pas qu’il faille shaker son booty hein ?). Cette liberté d’interprétation est d’autant plus appréciable que tous les musiciens sont issus du classique, comme quoi on peut faire de la musique de chambre et s’acharner sur son archet comme un panda névrotique sur des airs slaves.
Le Sirba octet sur scène illustre à la perfection le concept de spectacle vivant qu’aucun enregistrement présent ou futur ne pourra reproduire à l’identique. En un mot, ÉBLOUISSANT.
Les morceaux interprétés durant ce concert furent pour la plupart issus de leur nouveau-né : TANTZ ! (qui signifie danse !), album s’apparentant à du nectar pour les cages à miel et véritable apologie de l’itinérance de la musique et des hommes. Sirba octet pourrait être un marching band issu des films de Kusturica que l’on aimerait suivre en traversant d’un trait tous les pays de l’ex-bloc soviétique. Au carrefour de la musique classique et des traditions musicales des anciennes communautés juives d’Europe, cette balade virevoltante et poétique exécutée par des passionnés est un véritable bol d’air frais pour tous les mélomanes, et un putain de ravissement pour l’auditeur lambda.
Tantz !
par le Sirba Octet
Disponible chez
La Dolce Volta /Harmonia Mundi
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