le Brésil accueillera la Coupe du Monde 2014. Pour ce pays qui vit avec et pour le football à longueur de journées dans les grandes villes comme dans les plus petits villages, ce sera un événement considérable. Plus de 45 milliards de téléspectateurs cumulés suivront ce spectacle sportif planétaire.
Si les regards du public seront tournés vers le terrain, le regard international de la jeune équipe de production WediaWix sera tourné vers les gens qui constituent cette audience dans toute leur diversité.
À travers le documentaire « Tous les yeux du Brésil », l’équipe de WediaWix répondra à la question suivante : qui sont vraiment ces Brésiliens que l’on dit de nature tranquilles, souriants et festifs, mais qui soudain explosent d’émotion au premier coup de sifflet faisant ainsi voler en éclats tous les stéréotypes ?
Nous sommes allés à la rencontre de Shaan Couture et Daniel Duchêne, cofondateurs et responsables de ce projet.
Bonjour, Daniel et Shaan, merci pour l’entrevue. Alors, dites-moi d’où vous est venue l’idée de réaliser un reportage ?
Tout a commencé l’été dernier (2012) lorsque nous sommes allés au Brésil. Nous avions un contrat pour faire un livre et un calendrier sur le Brésil, car l’intérêt du public sera encore plus grand dans les années à venir (Jeux olympiques de 2016 à Rio). Nous avions couvert pas mal du territoire, et nous nous sommes dit pourquoi ne pas faire un projet vidéo en même temps. C’est là que nous avons réalisé la vidéo Rumo 2014 (« vers 2014 ») où l’on voit les Brésiliens qui se préparent pour accueillir la coupe du Monde. Cette vidéo s’est tellement bien passée qu’on a voulu s’attaquer à un plus grand projet.
Donc on peut s’attendre à un Rumo 2014 en version plus longue ?
Non, pas vraiment. Ce documentaire ira beaucoup plus en profondeur. Le principe est plutôt d’aller en immersion totale avec la population brésilienne. Nous souhaitons faire partager l’expérience brésilienne à tous à travers leurs émotions et leur passion pour le football (soccer). Le sujet c’est le brésilien. La coupe du monde est l’opportunité de présenter cette culture, une excuse pour la rencontrer dans son état le plus sensible.
À quel niveau d’effervescence peut-on s’attendre au Brésil ? C’est leur première coupe du monde en 60 ans !
Il faut savoir que le Brésil a accueilli la deuxième coupe du monde de l’histoire en 1950. Le Brésil a perdu en finale contre l’Uruguay. Cela a été désastreux, le pays est même tombé en récession. Les gens ne se sont jamais remis d’avoir perdu la coupe du monde chez eux dans leur stade ! Le Brésil a changé de couleur de maillot de blanc à jaune, car selon eux c’était un signe de malchance. Maintenant le Brésil est la meilleure nation de football avec 5 coupes du Monde remportées, la pression aujourd’hui est encore plus grande. Si le Brésil ne gagne pas, l’économie et le moral du pays en seront gravement affectés. Pour le brésilien c’est inimaginable de ne pas gagner cette coupe du monde.
Les différentes villes que vous avez choisies sont celles du parcours du Brésil ou plutôt une mosaïque du pays ?
Il y a 12 villes qui vont accueillir les matchs, ce qui constitue un record. Le Brésil est le 5e pays du monde en superficie, donc tout couvrir aurait fait beaucoup de voyages. Alors, dans l’idée de la mosaïque, nous avons décidé d’aller à Sao Paulo, car ce sera là que la coupe du monde démarrera avec la cérémonie d’ouverture. Sao Paulo est une vraie ville de football avec 5 équipes professionnelles dans la ville. Cela nous donnera l’opportunité de représenter le côté urbain du Brésil, avec sa puissance économique. Pour la deuxième destination, nous avons choisi Manaus, capitale de la jungle d’Amazonie. La coupe du monde permet de développer cette région. L’influence indienne au Brésil est très forte, donc c’était important d’aller couvrir l’arrière-pays. La troisième ville est Salvador dans le nord-est du pays. Cette ville est imprégnée de l’influence africaine. On retrouve une forte intensité sociale dans une ambiance mystique qui regroupe orixas, vaudou et chrétienté à la brésilienne. Et nous finissons le reportage à Rio, le lieu de la finale. C’est bien entendu Copacabana, le Christ, le pain de sucre, le Brésil des cartes postales !
Comment allez-vous y prendre pour que les gens vous ouvrent leurs portes ?
Alors en 2012, pour le reportage Rumo 2014 nous avons déjà établi plusieurs contacts. Ensuite, les membres de l’équipe qui sont au Brésil comptent beaucoup. Par exemple, l’un de nos producteurs a travaillé pour le réalisateur du film « Cité des dieux », et connait énormément de monde. Donc nous avons déjà des personnages clés sur place. Mais, on veut aussi se laisser de la liberté pour rencontrer d’autres personnes que ceux déjà identifiés.
Qu’est-ce qui vous surprendrait le plus sur place ?
Ce qui serait le plus surprenant c’est que le Brésil ne gagne pas la coupe du monde (rires). Si le Brésil la gagne, notre reportage sera d’autant plus magnifique, car nous aurions tout le parcours émotionnel de ces différents Brésiliens. Comment la population a porté l’équipe jusqu’à la victoire. Dans le cas contraire, s’ils ne la gagnent pas, notre documentaire va tourner en tragédie, mais malgré cette immense tristesse on ne doute pas que les émotions seront très prenantes.
Au sujet du financement, vous avez lancé récemment un Kick Starter pour 20 000 $, est-ce votre seule source de revenus potentiels ?
Pour l’instant, nous avons décidé de lancer le projet sur Kickstarter, car c’est un bon concept qui permet de tester son idée auprès d’un large public. Si les gens donnent, c’est signe de leur intérêt. Ce qui est cool aussi, c’est que tu restes propriétaire de ton projet. Tu le fais en toute indépendance. Les gens te donnent l’argent pour réaliser ton rêve. Les 20 000 $ ne servent pas à nous financer l’équipement, mais bien l’hébergement et le transport. Puis, si cela ne marche pas, nous avons assez confiance dans ce projet pour taper à d’autres portes.
La coupe du Monde est en juin 2014, dans l’idéal votre reportage serait disponible quand ?
Dans notre équipe qui partira au Brésil, nous avons inclus un membre de la postproduction. Donc, pendant que nous serons sur le territoire nous allons déjà commencer à le monter. Nous visons une sortie entre 1 et 3 mois après la coupe du monde. Il n’y a pas d’intérêt à le sortir 1 an après la compétition… Aussi, nous aurons un blog pour mettre des entrevues, des personnages du jour, des scènes exclusives, etc. Tous les gens qui auront contribué pourront suivre ce que l’on va faire pendant la coupe du monde, et interagir avec nous en même temps.
En matière de distribution comment ça va fonctionner par la suite ?
Nous visons d’abord des festivals de films indépendants comme Sundance par exemple. Nous croyons beaucoup au pouvoir de l’histoire, même plus qu’au pouvoir de la production. Puis, il y a aussi les chaines de télévision qui commencent à manifester de l’intérêt, mais tant que nous n’avons pas de produit final, nous ne pouvons pas trop concrétiser quoi que ce soit. Mais notre but est une diffusion internationale que ce soit en France, au Brésil, en Amérique du Nord, etc. Notre public est international et le reportage aura une narration en plusieurs langues pour toucher le maximum de monde.
Un dernier mot pour AfrokanLife ?
Notre but est d’être le regard de ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’être à cette coupe du monde. C’est pour cela qu’on demande aux gens de contribuer et qu’ils fassent partie de cette aventure ! Alors merci AfrokanLife pour avoir pris le temps de s intéresser à notre projet, et pour votre soutien! On espère que votre communauté internationale prendra plaisir à nous suivre dans cette aventure!
Website : http://www.wediawix.com/
Twitter : https://twitter.com/Wediawix/
Youtube : http://www.youtube.com/user/WEDIAWIX
Facebook : https://www.facebook.com/pages/WEDIAWIX/269281966430067
Kickstarter: http://www.kickstarter.com/projects/1843212965/all-eyes-on-brazil