Un soldat noir est-il en capacité de faire la guerre ?
A cette question, l’Etat-major de l’armée américaine a répondu catégoriquement « non » en 1944 (tout comme en 1914). Si bien qu’au cours du Débarquement en Normandie, les soldats noirs ont pour la plupart été affectés à de basses tâches, parfois sans importance.
Au sein d’une de ces unités américaines qui campe non loin de la Manche, la ségrégation est de mise : soldats blancs et soldats nègres vivent séparés. « Ces nègres ne sont pas des nôtres, il faut les éliminer », telle est la conviction du lieutenant-colonel Wallace. Aussi après la grande Bataille de Normandie, quand les soldats Blancs organisent des virées nocturnes à la recherche de Normandes à violer, Wallace et sa troupe ne manquent pas d’amener avec eux quelques soldats nègres. Ces derniers ont ordre de faire alors intrusion dans les fermes et de livrer les femmes qu’ils y trouvent à Wallace et aux soldats blancs, prudemment restés en retrait.
GI’s Blancs, GI’s Noirs : une guerre interraciale dans la seconde guerre mondiale
Les plaintes pour viols se multiplient. Les victimes accusent des soldats noirs. Le Tribunal militaire américain ne tarde pas à les condamner à la pendaison. Mais les soldats Noirs se rebiffent.
Dans une langue flamboyante mais râpeuse, presque du rap, Léo Pitte restitue une séquence historique très mal connue et dérangeante : celle d’une guerre interraciale dans la seconde guerre mondiale.
Publication : le 21 août 2014
L’AUTEUR. Léo Pitte (1973) est diplômé d’Histoire des émotions en politique à l’Ehess. Il a notamment publié deux romans politiques, François Mitterrand, ma mort tous les jourset Autobiographie de la Vème République (Editions Bord de l’eau).