Voulez-vous BUZZER ? Par Mas Aymard Kina

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J’imagine un client dans une agence de communication face aux dirigeants de cette dernière à qui on poserait la question suivante « Alors vous voulez buzzer ? » sans cacher la ressemblance avec l’autre mot commençant par B****.

Caricaturons encore plus, disons que nous sommes dans une agence hyper branchée, tout le monde est beau et cool, on se tutoie parce que voilà c’est anglo-saxon, la nouvelle méthode américaine pour que le client puisse se lâcher . Ça donne donc un « Alors tu veux buzzer ? », forcément le client répond « oui », qui répondrait non ? Tu ne vas pas dans une maison close à Macao pour faire des claquettes.

Mais avant d’approfondir le sujet, qu’est ce que le buzz? Tout le monde en parle, mais si on demande à chacun de nous donner une définition, il est certain qu’on aurait des réponses différentes.

Néanmoins si on devait donner une définition rapide du buzz, on pourrait en parler comme du bouche à oreille provoqué par un évènement, une offre ou un produit. A l’échelle numérique, le buzz est créé par les internautes, les bloggeurs, les twittos (genre les influents) qui vont partager un sujet, en parler, parfois à outrance, d’où le mot « buzz », ce bruit provoqué par les abeilles et les guêpes qui a tendance à nous agacer, mais qui suscite quand même notre intérêt, parce que si personne n’aime être à proximité d’une abeille on aime toujours savoir où elle se trouve. Mais à force de trop s’approcher on finit par se faire piquer.  Se faire piquer par la fièvre du buzz, de parler à notre tour du sujet qui fait le buzz, même si c’est pour dire qu’il faudrait arrêter de parler de ce sujet, contribue au buzz.

On remarquera donc que faire le buzz pour une marque c’est une belle aubaine. Un plus car faire le buzz c’est déjà s’assurer de toucher une cible, peut être pas celle visée au départ mais au moins on touche des personnes. C’est toujours mieux que rien.

Mais si les internautes parlent des marques, ce n’est pas toujours de manière positive, ce qui a donné lieu à ce que l’on nomme désormais le bad buzz. Qu’est ce que le Bad Buzz ? On ne va pas intellectualiser le phénomène mais le bad buzz c’est tout simplement quand une marque ou une personne communique puis les internautes ne sont pas contents, parce qu’il trouve ça nul « Vous avez vu la dernière pub de X ? C’est de la  bip, ils ont trop pas respecté les X » (le tweet du twitto pas content).

Dit comme ça, le bad buzz semble comme la chose à éviter pour toute marque, enfin en apparence.

Pourquoi en apparence ? Ce que je vais dire plus bas n’engage que moi mais bien évidemment je vais apporter les précisions nécessaires à mes dires.

Buzz

Aujourd’hui on a l’impression que les marques ou plutôt les agences derrière les campagnes n’ont plus peur de faire du bad buzz. Pourquoi ? Tout simplement parce que le but dans la communication, c’est de créer une émotion. Certains communicants le disent, vaut mieux qu’on parle de moi en mal, plutôt qu’on ne parle pas de moi. On va me dire que je raconte n’importe quoi, puisqu’après un bad buzz il y a des dégâts, l’image de marque est touchée et il faut redorer le blason. Mais moi je répondrais, tout benef’ pour l’agence. Je veux dire tu t’occupes d’une campagne, celle-ci buzz, peut être négativement, mais au final il faut redorer le blason, du coup la marque fait appel à qui ? Probablement à la même agence une fois de plus pour réparer les dégâts, bah oui pas folle la guêpe (qui buzz).

Comment ça vous n’êtes toujours pas convaincu par ce que je raconte. Prenons donc quelques exemples. Vous allez me dire que les dernières campagnes d’affichage de DARTY, les mecs ne savaient pas qu’ils allaient avoir des retours négatifs ?

darty

Bon autre exemple la campagne d’affichage Numéricable  et ses phrases sexistes ? Non ?

numericable

Au bout d’un moment on devrait avoir compris que phrase sexiste sur internet = bad buzz. C’est quasiment automatique, donc toute personne qui utilise cette formule sait à quoi s’attendre.

Puis au final même si le bad buzz peut être dangereux en terme d’image pour une marque, ça n’a pas forcément le même effet sur les ventes. Vous savez les émotions des hommes sont souvent éphémères. Aujourd’hui on déteste, mais si demain ils ont un produit qui me plait, je suis prêt à fermer les yeux. La question c’est aussi, est ce que ceux qui propagent souvent les bad buzz sont souvent les consommateurs finaux ? Je suis certain que dans la plupart des cas non. On peut prendre les cas extrêmes comme Guerlain par exemple, eux par contre ils ont eu un bad buzz indépendamment de leur volonté qui a duré plusieurs semaines même IRL (In Real Life), pourtant est ce qu’ils ressemblent à une entreprise en perte de vitesse ?

Mis à part ce dernier exemple, pourquoi je suis tenté de croire que les communicants sont plus intéressés par un bad buzz que par un « good buzz » ? En tout cas en ce qui concerne le 2.0 ? Tout simplement à cause de la notion de trafic et de flux. Aujourd’hui avec les réseaux sociaux on n’est plus à la recherche de la quantité, que de la qualité. Qu’est ce qui va susciter le plus de like sur facebook, ou sinon le plus de commentaires, le plus de tweets ou le plus de hashtags ?

Autre problème avec internet, c’est que lorsqu’on tient un site et qu’on veut se faire de l’argent, l’un des moyens les plus sûr est d’avoir des annonceurs. Pour avoir une bonne rémunération de la part de nos annonceurs, il nous faut du trafic. Mais généralement les internautes ne sont pas attirés par la qualité avant tout, ce qu’ils aiment c’est de pouvoir juger, dire que ça c’est mauvais ou c’est moche.  C’est aussi ça le gros problème de l’internaute qui n’est qu’un être humain comme un autre, alors quand c’est pour dire que c’est bien, il n’y a pas grand monde, mais alors quand c’est pour critiquer, là on pianote comme des petits fous. Voilà pourquoi de plus en plus basculent du côté obscur du buzz. Au final nous avons tous notre part de responsabilité ?

Mais jusqu’à quand est ce que cela va durer parce que vraiment moi qui aime avoir et voir des bonnes choses de qualité, je commence à avoir mal à mon internet.

 


 

Cet article a été rédigé par Mas Aymard Kina Mas Aymard Kina

Bio de Mas : Étudiant du Mba Esg stratégie et communication digitale, Passionné par les merveilles du web et Futur Expert en stratégie digitale. Slogan 2.0 : Mon réseau se veut comme le web, sans frontières

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